105 ans après leur décès, le Pays rend hommage à Mamoura-A-Maurirere et Tiavairau-A-Teamo, deux enfants du Fenua, morts pour la France en 2016, suite à leur engagement en tant que soldat de la République française, lors de la première guerre mondiale. La terre du cimetière qui a porté leur dépouille sera dispersée au mausolée de l’Union nationale des combattants, au cimetière de l’Uranie.
Un travail de plus de huit ans a été nécessaire pour identifier leurs familles et ainsi permettre ce retour au fenua de la terre qui a porté leur dépouille.
La population est invitée à leur rendre hommage en saluant le cortège funéraire qui partira à 8 heures de l’aéroport de Faa’a en direction du cimetière de l’Uranie, en empruntant l’avenue Pouvanaa a Oopa. Sur cette avenue, le cortège roulera au pas lors de son passage devant le monument aux morts, où les anciens combattants seront rassemblés.
Rappel historique
Ces deux « poilus » polynésiens, décédés de maladie en Australie en 1917 lors de leur déploiement vers les tranchées de France, ont été inhumés au Rockwood Catholic Cemetery de Sydney.
L’histoire de ces deux soldats français commence par leur incorporation au détachement de la compagnie d’infanterie coloniale de la Nouvelle-Calédonie à Papeete le 15 mars 1916 pour Tiavairau-A-Teamo et le 8 mai 1916 pour Mamoura-A-Maurirere. Déclarés aptes au service armé, ils rejoignent leur formation d’affectation : le soldat Tiavairau-A-Teamo embarque alors le 28 mars 1916 et le soldat Mamoura-A-Maurirere le 9 mai 1916 à destination de la Nouvelle-Calédonie, où ils débarquent respectivement le 19 avril et le 14 juin 1916.
Ils servent alors la France, en « campagne de guerre contre l’Allemagne », sur le sol de Nouvelle-Calédonie.
Le 3 décembre, après de longs mois d’entrainement, le soldat Mamoura-A-Maurirere embarque à Nouméa sur le vapeur Gange à destination de la France. Malade, il est débarqué et hospitalisé lors d’une escale à Sydney. Après des semaines de lutte contre la maladie, il rend son dernier soupir le 31 mars 1917.
Le soldat Tiavairau-A-Teamo, également victime de problèmes de santé récurrents, est finalement réformé et réembarque à Nouméa sur le paquebot Pacifique à destination de Papeete le 1er mai 1917. Malheureusement, pendant la traversée, son état se dégrade et il doit être hospitalisé lors de son escale à Sydney. Il décède finalement le 2 juin 1917 à l’hôpital et est inhumé dans le même cimetière que son camarade, mort deux mois plus tôt.
Ils reposent ainsi pendant près de 100 ans, avant qu’Olivier Schillé, historien du bataillon du Pacifique, ne découvre au cours de ces recherches en 2012 que 3 poilus polynésiens sont décédés en Australie : le caporal Ceran-Jesuralemy et les soldats Mamoura-A-Maurirere et Tiavairau-A-Teamo. Le caporal Ceran-Jesuralemy, enterré dans un cimetière civil de Fremantle, a vu sa dépouille rapatriée au Fenua en 2012.
105 ans après, honneur à deux soldats polynésiens morts pour la France
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