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PRATIQUE – On peut aisément se perdre parmi la foule de labels censés garantir les engagements écologiques des entreprises de tourisme. Passage en revue de ceux auxquels on peut se fier les yeux fermés.
Selon une étude du site Booking parue en 2019, 73 % des voyageurs internationaux avaient l’intention de séjourner au moins une fois dans un hébergement écoresponsable, mais 72% d’entre eux affirmaient aussi ignorer l’existence de labels spécifiques décernés aux hébergements écologiques. Et pour cause, dans le domaine du tourisme durable plus d’une centaine de labels ou certifications existent aujourd’hui dans le monde. Certification, norme, tourisme durable, équitable, écologique, vert… Difficile de comprendre ce que chaque terme recouvre.
«Un label est un terme fourre-tout, une certification garantit que l’organisme qui audite est lui-même contrôlé sur ses méthodes de certifications», résume Olivier Gilbert, responsable communication à l’AFNOR, organisme de certification. Mais selon lui, au-delà de l’appellation, c’est du côté des engagements et de la transparence «qu’il faut regarder, le cahier des charges, qui contrôle à quelle fréquence, est-ce un questionnaire en ligne ou de véritables engagements».
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«Nous nous retrouvons dans une jungle de labels. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) appelle à ne pas les multiplier afin que le consommateur se retrouve plus facilement», indique Aude Andrup, responsable tourisme à l’Ademe. Pour aider les futurs voyageurs à faire le bon choix, l’agence a passé en revue les différents labels de tourisme écologique dans le domaine des hébergements, parmi les dizaines qui existent seuls deux sortent du lot: l’Écolabel européen et Clef verte.
Mis en place en 1992 par la Commission européenne, c’est le seul label écologique officiellement reconnu dans toute l’Union européenne, soutenu par l’Ademe et le ministère français de l’Environnement. Il concerne tout type d’hébergements: camping, gîte, villages vacances hôtels, etc. Pour l’obtenir, les établissements doivent respecter un certain nombre de critères obligatoires, comme la réduction de la consommation d’eau, le tri des déchets, les contrats d’électricité renouvelable, l’absence de produit chimiques pour le nettoyage des chambres, la lutte contre le gaspillage (interdiction des portions individuelles pour certains aliments proposés aux petits déjeuners), etc. En France, ce label est délivré par l’AFNOR, organisme indépendant de certification suite à un audit de terrain. En septembre 2021, l’Hexagone comptabilisait 327 hébergements certifiés.
Ce label, né au Danemark en 1994, concerne les hébergements touristiques et restaurants. Il est l’un des plus anciens dans le domaine du tourisme durable. Avec 855 établissements labellisés dans l’Hexagone en 2022, il est actuellement le premier écolabel pour les établissements touristiques. Un jury indépendant composé d’experts de l’environnement et du tourisme (des responsables du ministère de l’environnement, de l’association Agir pour un tourisme responsable ou des syndicats ou fédération professionnelle) valide la labellisation. Pour l’obtenir, les hôteliers doivent respecter près de 60 critères qui visent à préserver la faune et la flore locales, le patrimoine naturel du territoire, économiser les consommations d’eau et énergie, prévenir et trier les déchets, diminuer l’impact de l’activité touristique. Comme l’Écolabel européen, les engagements ne sont pas seulement écologiques mais socio-économiques, comme des achats ou des activités touristiques plus responsables. «L’idée est de promouvoir la randonnée dans l’arrière-pays plutôt que le jet-ski quand on est sur le littoral» illustre Nathalie Bel Baussant, directrice du tourisme durable chez Teragir. Ce label est un «excellent choix» selon l’ADEME.
Ce sont des hébergements Gîtes de France répartis sur les communes des parcs naturels régionaux, parcs nationaux, réserves naturelles auxquels l’ONG WWF accorde sa garantie depuis 1993. Respect de l’environnement, utilisation de matériaux écologiques, tri des déchets, réutilisation des eaux usées, utilisation des produits écolabellisés… Les gîtes doivent respecter 120 critères répartis sous 4 piliers fondamentaux: protection de la nature, éco-habitat, écocitoyenneté et sensibilisation de la clientèle à la protection de l’environnement. En France, plus de 175 établissements ont obtenu ce label. Selon l’ADEME, ce label est un très bon choix, même s’il ne garantit pas des exigences environnementales sur tous les achats. «En faisant le choix du Gîte Panda, un touriste se donne les moyens de mieux connaître et protéger la nature, et de mettre en place des actions recommandées par le WWF, pour une location plus responsable», indique Héloïse Pichon, responsable presse chez WWF. On regrette toutefois la fréquence peu régulière des visites de contrôle qui ont lieu tous les cinq ans comme pour tous les Gîtes de France.
Ce label est également fourni par Gîtes de France et concerne tout type d’hébergements qu’ils soient ou non situés dans des parcs naturels. Parmi les critères, on retrouve l’interdiction d’utiliser des matériaux de construction non locaux et dangereux pour l’environnement, la réduction d’énergie ou l’interdiction de systèmes de chauffage non écologiques comme le fioul. Le volet social ou économique ne fait pas partie des critères, on est donc dans des hébergements plutôt écologiques. Près de 420 gîtes du groupe Gîtes de France ont obtenu ce label et comme pour les gîtes Panda, une visite contrôle a lieu tous les cinq ans. Ce label est reconnu comme étant un très bon choix par l’ADEME.
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Les hébergements ne sont pas les seuls concernés par l’impact de leurs activités, les tour-opérateurs qui envoient chaque année des millions des touristes à travers le monde se posent également la question des retombées écologiques et sociales.
L’association Agir pour un tourisme responsable (ATR) propose depuis 2006 une certification devenue label audité par l’organisme indépendant Ecocert Environnement en 2014. Selon son directeur Julien Buot, ATR vise à «identifier, gérer et corriger l’impact négatif du tourisme pour optimiser son impact positif». Parmi les 42 indicateurs exigés pour l’obtention du label, on retrouve des critères pour une relation transparente, durable et solidaire avec les fournisseurs locaux ou bien la transmission d’informations sur le tourisme responsable pour sensibiliser les voyageurs aux us et coutumes locaux.
De nouvelles exigences pour le climat sont intégrées depuis début 2020 afin de réduire le bilan carbone des activités internes du tour-opérateur. Selon Julien Biot, «d’ici 2023 le cahier des charges intégrera la compensation carbone des émissions de gaz à effet de serre liées aux transports en avion des employés pour ensuite s’étendre à ceux des voyageurs». Pionnier dans la réflexion autour du tourisme responsable et de la responsabilité des voyagistes, ATR est un label fiable et transparent.
Dans la lignée d’ATR, ATES (Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire) délivre son label à des tour-opérateurs depuis 2014 mais va plus loin dans ses exigences avec plus de 50 critères pratiques inspirés du commerce équitable. Par exemple, les hébergements doivent être chez l’habitant ou à proximité, les groupes ne doivent pas dépasser douze personnes pour des voyages de qualité et pour minimiser l’impact du tourisme de masse. Dans la case relation responsable avec les fournisseurs, ATES demande une étude des prix pour s’assurer que le voyagiste ne tire pas les coûts vers le bas.
En ce qui concerne les critères écologiques, les séjours de longue durée sont privilégiés mais ATES met surtout l’accent sur la solidarité, l’équité et le respect des cultures locales. Un audit de terrain par un acteur local tous les trois ans permet de vérifier si les engagements pris sont toujours respectés. Ce label est donc plutôt une garantie de voyages qui permettent la rencontre et le respect de l’autre.
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Également reconnu comme étant fiable par l’Ademe dans le domaine des campings, Green Globe concerne pourtant toutes les activités touristiques, du centre de congrès au golf en passant par le parc d’attractions. Présent dans plus de 80 pays, Green Globe est reconnu par le Conseil mondial du tourisme durable. Les critères à respecter sont essentiellement environnementaux et certains découlent de l’Agenda 21, le plan d’action pour le développement durable adopté lors du sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992.
Un auditeur indépendant passe en revue les achats, factures, gestion et observe pendant une journée avant de délivrer ou non le label pour un an. Un contrôle a lieu tous les deux ans. Peu implanté en France, Green Globe concerne une cinquantaine d’établissements parmi lesquels Club Med ou l’hôtel Martinez à Cannes. Mais comment fait-on pour concilier piscine chauffée avec écologie? «Nous sommes dans une démarche de progrès. Quand on arrive dans certains palaces parisiens, on ne dit pas changer la chaudière immédiatement mais le jour où il faut faire on leur dit quel choix est le plus responsable», explique Philippe François, directeur de François Tourisme consultant, organisme d’audit délivrant le label Green Globe.
Très semblable à Green Globe, EarthCheck est né en Australie. Plusieurs niveaux de labellisation existent, il faut chercher les établissements ayant le sigle EarthCheck Bronze qui garantit qu’un audit sur le terrain a eu lieu. Après cinq années d’accréditation, les établissements reçoivent le label EarthCheck Argent. Comme pour Green Globe, nous sommes ici dans une démarche d’amélioration continue dans les domaines de la gestion des déchets, l’utilisation des pesticides, la consommation d’eau, la sobriété énergétique mais aussi d’engagement auprès des communautés locales.
Un audit annuel par des consultants externes permet de vérifier que les engagements sont bien respectés. En 2020, environ 1200 établissements étaient concernés, parmi lesquels de grands complexes hôteliers comme les hôtels de la chaîne Wharf Hotels ou Beachcomber. Encore une fois, la climatisation ou la piscine chauffée de ce type de complexes peuvent faire douter de leurs engagements, mais ce label garantit qu’il y a une démarche de réduction de l’impact environnemental.
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Également délivré par l’Afnor, il s’agit selon Laure Garcia, responsable tourisme chez Afnor «de l’équivalent de l’Écolabel européen pour des sites de visites comme des musées, un parc». Ce standard date de 2014 et ne concerne actuellement que huit sites en France, parmi lesquels l’Aquarium de La Rochelle ou la Fondation pour la culture et les civilisations du vin à Bordeaux.
Délivré par l’association Teragir comme la Clef Verte, le label Pavillon bleu concerne les plages, communes et ports de plaisance de 46 pays. Pour l’obtenir, ces derniers doivent gérer les déchets, éduquer la population à l’environnement avec des affichages sur les espèces à protéger ou les sites naturels à respecter. Pour les plages, la qualité de l’eau de baignade doit être excellente. Au niveau de la commune, une bonne gestion de la consommation et de l’assainissement de l’eau est nécessaire. Des visites de contrôle sont effectuées pendant la saison touristique pour s’assurer du bon respect des critères. Ce label garantit des plages sans décharge et un environnement naturel préservé.
Des dizaines d’autres labels existent puisque l’écologie attire aujourd’hui les convoitises. «À terme il faudrait un seul label comme on retrouve dans l’agriculture biologique», admet Julien Buot. Et pourquoi pas une réglementation plus exigeante ? Pour Aude Andrup de l’ADEME, «c’est un vœu pieux». En attendant, optons pour les labels les plus en vue et soutenus par des organisations officielles, et partons en vacances l’esprit plus léger !
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ATR, Pavillon bleu, Écolabel européen : comment y voir clair parmi les labels de tourisme durable ?
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