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Les temples grecs d’Agrigente, Parlerme , l’Etna, les villages baroques et Syracuse… La Sicile brille par son patrimoine multiculturel. Nos conseils pour préparer votre séjour dans la plus grande île de Méditerranée.
À la croisée des civilisations méditerranéennes, la Sicile – plus grande île du Bassin – a fait du brassage séculaire des cultures son identité. Colonisée au VIIe siècle av. J.-C. par les Phéniciens, l’île passe aux mains des Carthaginois, des Grecs, des Romains, des Byzantins, des Arabes et des Normands, avant d’être occupée par les Aragonais, les Autrichiens et les Bourbons. Il en résulte un patrimoine hétéroclite, souvent inscrit à l’Unesco, entre temples grecs, villas romaines, églises et palais arabo-normands, villes et monuments baroques hispanisants…
Un formidable mélange culturel et artistique, célébré jusque dans la cuisine, largement inspirée par l’Orient. Cette charmante terre d’Italie lointaine se livre aussi sans compter aux amateurs de farniente ou tout simplement de dolce vita. Andiamo tutti !
Sitôt débarqué de l’avion, jetez-vous à corps perdu dans le cœur historique et battant de Palerme – ville haute en contrastes – pour étreindre avec fougue son atmosphère attachante, à la fois pleine de superbe et de décadence. Posez les valises au Palazzo Natoli Boutique Hotel (à partir de 124 € la nuit), belle adresse de charme installée dans un palais du XVIIIe siècle, pour partir explorer à pied les rues du vieux centre, bordées de magnifiques palais et monuments, conservés dans un «jus» souvent décrépit, mais aussi parfois restaurés.
L’emblématique carrefour des Quattro Canti, nombril de la ville baroque, est cerné d’édifices à façade concave, ornés de fontaines allégoriques évoquant les saisons, les cours d’eau anciens de la ville, les grands rois espagnols, les saintes protectrices des quatre quartiers qui se rencontrent ici. À quelques mètres, la piazza Pretoria est célèbre pour sa fontaine monumentale en marbre blanc du XVIe siècle, agrémentée de statues nues de nymphes, de sirènes, de satyres et d’humains. Surnommée en son temps « fontaine de la honte » à cause des nudités trop explicites, elle incarnait aussi la municipalité corrompue aux XVIIIe-XIXe siècles… Et ne manquez pas les splendeurs de l’incontournable Palazzo Gangi (visite guidée sur réservation ; tél. : 0916162718, palazzogangi@hotmail.com), authentique palais aristocratique familial du XVIIIe siècle, conservé dans son état d’origine et rendu mythique par quelques scènes du film Le Guépard, tournées ici par Visconti en 1963, avec Alain Delon, Burt Lancaster et Claudia Cardinale.
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Toujours dans la démesure, dévalez dans les Catacombe dei Cappuccini, étrange cimetière souterrain en fonction dès le XVIe siècle, où près de 8 000 cadavres embaumés sont exposés debout, dans leurs plus beaux habits ! Ralliez ensuite le monde des (bons) vivants au Mercato del Capo, marché haut en couleur, aux allures de souk arabe, grouillant de tranches de vie populaires. L’occasion de goûter le typique pane câ mèusa, sandwich aux abats d’origine médiévale.
Pour s’attarder encore un peu plus à Palerme, le Palazzo Reale, érigé par les rois normands sur l’ancienne fortification arabe du IXe siècle, accueille aujourd’hui le parlement sicilien. Sa visite atteint des sommets extatiques dans la sublime Cappella Palatina du XIIe siècle, enrobée de mosaïques byzantines dorées, à l’apogée de l’art arabo-normand. Un monument classé au patrimoine mondial de l’Unesco avec huit autres palais et églises datant du royaume normand de Sicile, situés à Palerme pour l’essentiel.
Parmi ceux-ci, la coupole de l’église Santa Maria dell’ Ammiraglio recèle d’autres mosaïques byzantines, parmi les plus anciennes et les plus belles de l’île. De même, l’étonnante cathédrale, édifiée sur l’ancienne mosquée, montre un harmonieux mélange de styles qui nous entraîne jusqu’au XIXe siècle.
Et pourquoi ne pas terminer cette découverte de Palerme par un spectacle de marionnettes, tradition populaire îlienne inspirée par la littérature chevaleresque du Moyen-Âge, la poésie italienne de la Renaissance, la vie des saints ou des célèbres bandits. Né au XIXe siècle, le fameux «Opera dei pupi» est aujourd’hui inscrit au Patrimoine immatériel de l’Unesco.
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À l’extrémité ouest de la Sicile, embarquons à Trapani sur l’un des aliscafi, ces curieux bateaux-hydroptères tout droits sortis d’un James Bond des années 1960 ! Cap sur les îles Égades, archipel de trois îles semées dans l’aire marine protégée la plus importante d’Europe.
Favignana est la plus grande des îles, mais aussi la plus proche et la plus touristique ; à découvrir à vélo en passant par son ancienne Tonnara, pêcherie de thon du XIXe siècle transformée en musée. À quelques encablures, Levanzo, la plus petite, s’ouvre sur un minuscule port de carte postale, surplombé de maisons blanches à volets bleus.
Mais notre préférence va à Marettimo, la plus éloignée, pour son atmosphère hors du temps, authentique et propice au farniente. Ici, pas d’hôtel, ni un grand choix d’hébergements, mais posons-nous donc à Marettimo Residence, offrant des appartements fonctionnels dans un luxuriant jardin en bord de mer. Partez à la découverte de cette île montagneuse aux formidables paysages sauvages, déjà connue des Romains qui s’en emparèrent au lendemain de la première guerre punique, gagnée sur Carthage en 241 av. J.-C.
Au départ du charmant village de maisons blanches – adossé à la montagne et flanqué d’un petit port de pêche artisanale – quelques sentiers sillonnent Marettimo pour grimper au Monte Falcone, point culminant de l’île à 686 m, ou rejoindre ce pittoresque château espagnolperché du XVIIe siècle, mais également quelques criques secrètes aux eaux cristallines… Aussi de curieuses grottes marines à explorer en bateau avec un guide et la possibilité de faire des bulles d’émerveillement en pratiquant la plongée sous-marine.
Plus d’infos : Office du Tourisme des îles Égades
C’est en soirée qu’on aime découvrir la vallée des Temples d’Agrigente, quand la pierre de ses prestigieux sanctuaires antiques flamboie sous les projecteurs. Mais avant, rendez-vous à l’hôtel Villa Athena, ancienne résidence princière du XVIIIe siècle ancrée dans la verdure, face aux temples.
Colonie fondée par les Grecs au VIe siècle av. J.-C., Agrigente devient l’une des principales cités du monde méditerranéen, se parant d’une dizaine de temples doriques alignés sur une crête en surplomb. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce site antique constitue l’un des plus extraordinaires à nous être parvenu. En point d’orgue, l’élégant Temple de la Concorde – aux proportions parfaites – est resté incroyablement intact car il servit d’église par la suite. Et ne manquez pas non plus le musée Archéologique, qui renferme les glorieux objets sortis des fouilles in situ.
Plus d’infos : livingagrigento.it
Sa silhouette fascinante, embrumée, fumante et enneigée l’hiver, se voit de très loin. Le plus grand volcan européen, culminant à 3 350 mètres, est aussi l’un des plus actifs au monde et ses éruptions spectaculaires sont fréquentes.
Il domine une vaste zone protégée, le Parco dell’ Etna (parcoetna.it), et s’impose comme la principale attraction touristique de la Sicile. Son ascension s’entreprend généralement par le Sud à partir de Sapienza, la voie la plus courue, car la plus confortable. Là, un funiculaire emporte les randonneurs sous le sommet du volcan, l’approche finale se faisant en camion 4×4, puis à pied et obligatoirement avec un guide. On préfère plutôt l’ascension du géant par son flanc nord, à partir de Piano Provenzana, moins facile certes, mais sauvage à souhait et peu touristique. Prenez alors votre camp de base à l’hôtel Shalaï Resort de Linguaglossa, village tranquille réputé pour sa charcuterie et son vignoble fertile classé DOC Etna, dans un écrin authentique.
De là, les guides vulcanologues du Gruppo Guide Etna Nord vous mènent au sommet du volcan en passant par différents cratères et dans une ambiance lunaire pittoresque, faite de coulées de lave peu à peu gagnées par la végétation. Et sur ce versant de l’Etna – enneigé en hiver – plusieurs pistes offrent de skier avec vue sur la mer, un vrai luxe.
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Fondée au VIIIe siècle av. J.–C. et plusieurs fois malmenée par les tremblements de terre et coulées de lave de l’Etna, la capitale économique de la Sicile s’est toujours relevée. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco avec les villes du baroque tardif de la vallée de Noto – toutes reconstruites après le terrible séisme de 1693 – Catane révèle le charme pittoresque de ses ruelles noircies, bordées d’églises et de palais.
Prenez vos quartiers au Liberty Hotel (à partir de 108 € la nuit), hébergement au charme très classique installé dans une villa Art nouveau ; avant de rejoindre à pied l’élégante via Etnea, colonne vertébrale de la ville, qui dévale du volcan jusqu’à l’étonnante fontaine de l’Éléphant, l’un des plus vieux monuments et aussi le symbole de Catane. Coiffé d’un obélisque en granit, cet iconique éléphant de basalte domine la piazza del Duomo – cœur battant de la cité – flanqué de la superbe façade baroque du Duomo (cattedralecatania.it), signée de l’architecte sicilien Giovanni Battista Vaccarini.
Et au coin de la place, se tient le séculaire et authentique marché au poisson, une expérience unique ! Encore quelques pas et le Palazzo Biscari (palazzobiscari.it), du XVIIIe siècle, s’ouvre sur de sublimes intérieurs d’origine, célébrés par les anecdotes truculentes du propriétaire – le prince Biscari en personne – qui mène la visite guidée en français avec un beau grain de folie !
L’une des salles fut ainsi transformée en terrain de tennis par le général Montgomery, qui occupa le palais après le Débarquement allié de 1943. D’ailleurs, le passionnant musée du Débarquement en Sicile commémore ce tournant de la Seconde Guerre mondiale.
Plus d’infos : Office du Tourisme de Catane
Reconstruites comme Catane, ces villes baroques de la vallée de Noto dévoilent chacune un caractère bien trempé, pour autant d’ambiances aux antipodes et un déluge unique de monuments baroques ! Pour explorer l’énergique Raguse, passez par sa Scalinata, escalier sinueux connectant les deux quartiers de la ville dans une volée de palais, d’églises et de panoramas superbes. Et posons les valises ici, au a.d. 1768 Boutique Hotel (à partir de 110 € la nuit), palais du XVIIIe siècle campé entre vintage et design, pour ensuite rayonner dans la région.
Assoupie dans ses alléchantes senteurs de chocolat, la belle Modica, vibre à peine au bruit des cloches de son duomo San Giorgio, chef-d’œuvre du baroque. Sous les vestiges d’un vieux château normand, Scicli s’explore en parcourant sa via Francesco Mormino Penna, bordée de palais et d’églises. Noto, organisée autour de trois rues parallèles, est une ville-musée grandiose et très touristique, magnifiée par ses éclairages nocturnes.
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Émergeant de la campagne et hors des sentiers battus, la charmante petite ville de Palazzolo Acreide hésite entre superbe et décrépitude. Grippez donc les marches de son emblématique scalinata pour découvrir la paisible Caltagirone, réputée pour ses ateliers céramiques séculaires. Et dans les environs, ne pas manquer les sublimes mosaïques de la villa romaine du Casale à piazza Amerina, notamment les célèbres Ragazze in Bikini (jeunes filles en bikini), vraiment étonnantes !
Incontournable, le vieux Syracuse étale son lacis de venelles sur Ortygie, île pointue qui fend, telle une étrave, l’azur méditerranéen. Pour flirter avec la légende, descendons à l’Ortea Palace Hotel (à partir de 339 € la nuit), installé dans l’ancien bâtiment des postes Art nouveau. Fondée en 734 av. J.-C., la ville natale d’Archimède exhibe un formidable patrimoine bigarré, qui témoigne d’un rayonnement immense et d’une riche histoire aux influences multiples.
De superbes vestiges antiques, dont le spectaculaire Duomo, qui se dresse dans les murs d’un ancien temple grec, aux colonnes encore apparentes. Cette emblématique piazza del Duomo héberge aussi la petite église baroque Santa Lucia alla Badia, qui renferme la célèbre toile du Caravage, L’Enterrement de Sainte-Lucie, peinte durant son exil en Sicile.
Cernée de papyrus, la fontaine d’Aréthuse – source d’eau douce en bord de mer – véhicule d’étonnantes légendes antiques et demeure l’un des symboles de la ville. Alors qu’à la pointe sud l’Ortygie se dresse le château Maniace, ouvrage militaire du XIIIe siècle, cerné par la mer. Ne manquez pas non plus la galerie régionale du palais Bellomo, à la superbe collection installée dans un palais souabe du XIIIe siècle ; et le musée archéologique Paolo Orsi (regione.sicilia.it/museopaoloorsi), pour sa profusion d’œuvres célèbres dans le monde entier.
Plus d’infos : Office du Tourisme de Syracuse
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Chaque année en juillet, ce charmant village médiéval, perché sur un rocher au-dessus de la mer, vit au rythme du Taormina Film Fest (taorminafilmfest.it), réunissant le gotha du cinéma international. Un événement qui perpétue l’image romantique – voire branchée – initiée au XIXe siècle par les voyageurs, artistes, gros industriels et monarques, qui fréquentaient assidûment les lieux.
L’Hotel Villa Belvédère (à partir de 196 € la nuit), ancienne maison de maître au cœur d’un superbe jardin, est l’escale parfaite pour explorer les ruelles piétonnes de Taormina. Au détour du Corso Umberto I°, axe principal bordé de places, de palais et d’églises, on découvre aussi les vestiges de la cité gréco-romaine, dont le beau Théâtre antique (parconaxostaormina.com), demi-cercle de 110 mètres construit dès le IIIe siècle av. J.-C. et toujours en activité pour les spectacles estivaux. Sans oublier de splendides points de vue sur la mer et la jolie plage d’Isola Bella, que l’on rejoint en téléphérique.
Plus d’infos : Office du Tourisme de Taormine
Coup de cœur pour cet ancien village de pêche médiéval fortifié, adossé à un énorme rocher abrupt, la Rocca, et bordée par une plage de sable clair aux eaux turquoise. La belle carte postale ! Et comme ici vous ne serez pas seuls, rendez-vous à l’extérieur du vieux bourg, au Club Med Cefalù (à partir de 1199 € les 7 nuits / adulte), qui déploie ses maisonnettes au creux d’une jolie crique paisible. Temps fort dans l’exploration des quelques ruelles de Cefalù, sa sublime cathédrale-forteresse du XIIe siècle, figurant parmi les plus belles de Sicile, dans un style arabo-normand très pur. À l’intérieur, son abside principale est couverte de mosaïques byzantines dorées, représentant un formidable Christ pantocrator. Un monument inscrit à l’Unesco, avec huit autres palais et églises datant du royaume normand de Sicile… Et grimpez donc au sommet de la Rocca, où trônent les vestiges d’un château fort médiéval ; superbe panorama en prime !
Plus d’infos : Office du Tourisme de Cefalù
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ALLER EN SICILE
En avion, les aéroports de Palerme (aeroportodipalermo.it) et de Catane (aeroporto.catania.it) constituent les portes d’entrée principales de la Sicile, reliés à la France par de nombreux vols réguliers et low-cost. Location de voiture à l’arrivée.
En bateau, il existe une intéressante traverséeToulon-Trapani avec la compagnie Corsica Ferries (corsica-ferries.it), qui assure aussi une liaison Nice-Trapani, mais moins fréquente. Le port de Trapani se situe à l’extrémité ouest de la Sicile, face aux îles Égades.
NOS CONSEILS D’ITINÉRAIRES
Il est envisageable d’atterrir à Palerme pour repartir par Catane et inversement.
Arrivée à l’aéroport de Palerme, puis, 3 jours à Palerme ; 1 jour à Agrigente ; 3 jours dans les villes baroques du centre ; 2 jours à Syracuse ; 2 jours à Catane ; 1 jour sur l’Etna ; 1 jour à Taormine ; et 1 jour à Cefalù ; retour par l’aéroport de Palerme.
Arrivée à l’aéroport de Catane, puis, 2 jours à Syracuse ; 2 jours à Catane ; 1 jour sur l’Etna ; 2 jours à Cefalù ; 2 jours à Palerme ; et 3 jours à Marettimo (îles Égades) ; retour par l’aéroport de Palerme.
INFOS PRATIQUES
Office de tourisme de l’Italie
Office de tourisme de la Sicile
michel113
le
parler de Palerme sans parler de la via della Libertà , c’est parler de Paris sans les Champs Elysées
Orion6
le
Une merveille, sans doute la plus belle île au monde,à visiter en toutes saisons.
L’ article est sympathique, il ne parle pas, cependant, de gastronomie, curieuse et attachante ; goûtez si vous le pouvez aux pâtes au citron ( pasta al limone).
Cette année encore, le pèlerinage du 13 mai vers le sanctuaire marial est attendu par des milliers de catholiques. Mais cette région ne se résume pas à son rayonnement religieux. Elle s’impose comme une destination culturelle qui offre une autre facette du Portugal.
GUIDE – En Bretagne, il y a des dizaines de ports de carte postale… et de magnifiques villages côtiers qui sont aujourd’hui la mémoire vivante de l’histoire maritime de la région.
GUIDE Au sud des montagnes de l’Atlas, le fleuve Drâa arrose un long ruban de palmeraies luxuriantes avant de se perdre dans les sables du Sahara. En route pour un voyage de 200 kilomètres au fil de la Nationale 9, avec notre sélection d’étapes incontournables.
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En Sicile, voyage au carrefour des charmes de la Méditerranée
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