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Texte : Valérie Boisclair
Il y a eu les inondations, les canicules, les sécheresses, les ouragans : 2022 a été le théâtre de phénomènes météorologiques extrêmes, appelés à s'accélérer en raison des changements climatiques. Alors que se dérègle le monde auquel nous sommes habitués, des découvertes spectaculaires ont entrecoupé la série de sinistres qui ont marqué la dernière année. Voici 2022 en images.
Les inondations meurtrières survenues au Pakistan, qui ont débuté en juin et qui se sont intensifiées au cous de l'été, ont fait près de 1400 morts. Quelque 33 millions de personnes ont dû fuir temporairement leur foyer. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a qualifié de carnage climatique cette catastrophe d'une ampleur jamais vue qui a forcé les autorités à déclarer l'état d'urgence. À ce jour, de vastes étendues de territoire où se trouvaient des villages et des terres cultivées demeurent submergées.
Avant de poursuivre sa lancée vers la Floride, la Caroline du Sud et la Caroline du Nord, où il a semé la destruction, l'ouragan Ian a touché terre dans l'ouest de Cuba en septembre dernier. Des rafales de plus de 200 km/h ont laissé des scènes de destruction dans leur sillage et forcé des milliers de personnes à quitter leur propriété. Sur cette photo, une professeure fait sécher des livres d'école endommagés lors du passage de l'ouragan à La Coloma.
Aux prises avec l'été le plus chaud et le plus sec depuis que le gouvernement enregistre les précipitations et la température, il y a 61 ans, la Chine a vu ses cultures flétrir et ses réservoirs se vider de moitié. En août, au moment où le thermomètre atteignait les 45 °C, les autorités ont annoncé qu'elles tenteraient d'utiliser des produits chimiques pour générer de la pluie.
Les vagues de chaleur se sont succédé l'été dernier en Europe. La France, l'Espagne et le Portugal, en particulier, ont subi des sécheresses comme elles en avaient rarement vu. Les canicules ont provoqué des feux de forêt dévastateurs qui ont brûlé des milliers d'hectares. Selon l'OMS, au moins 15 000 décès recensés en Europe étaient directement liés aux fortes vagues de chaleur de la période estivale.
Un immense pan du glacier de la Marmolada – le plus haut des Dolomites, dans les Alpes italiennes – s'est détaché au début de juillet en pleine vague de chaleur précoce, ce qui a provoqué une avalanche qui a coûté la vie à 11 personnes. Au lendemain de la catastrophe, l'ex-premier ministre Mario Draghi a mis en cause « la dégradation de l'environnement et de la situation climatique ».
De graves épisodes de sécheresse – les pires en 40 ans – ont mené à une crise humanitaire dans la Corne de l'Afrique. Cinq saisons consécutives sans pluie ont desséché les terres et poussé les habitants de cette vaste péninsule de l'Afrique de l'Est à quitter leurs demeures pour se nourrir. Les Nations unies ont averti que des millions de personnes, notamment dans les régions du nord du Kenya et en Somalie, sont en situation d'insécurité alimentaire.
Le reporter national Jean-François Bélanger a documenté les effets de cette sécheresse sans précédent au Kenya.
La déforestation et les incendies de forêt en Amazonie ont atteint des records en 2022. Sous le gouvernement de l'ex-président Jair Bolsonario, qui s'est fait éjecter du pouvoir après un mandat de quatre ans, la déforestation et la dégradation du couvert forestier se sont accélérées. La création d'infrastructures, l'exploitation forestière commerciale, l'extraction de ressources naturelles et les changements climatiques sont autant de facteurs qui ont contribué à la destruction de la forêt amazonienne.
On estime en outre que 75 % de la forêt amazonienne, qui se rapproche dangereusement du point de bascule, a perdu de sa résilience depuis 20 ans.
Le Nigeria a été aux prises avec des inondations dévastatrices qui ont fait plus de 600 morts depuis juin. Des précipitations exceptionnelles ont mis à mal les moyens de subsistance et font planer la menace de l'insécurité alimentaire dans de nombreuses régions. Près de cinq millions de personnes dans 19 pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale ont été touchées, selon le Programme alimentaire mondial de l'ONU.
D'après une étude, les changements climatiques provoqués par les activités humaines ont multiplié par un facteur d'environ 80 la probabilité de ces sinistres au Nigeria et ont fait augmenter leur intensité de 20 %.
Une marée noire a déferlé à Callao, près de Lima, au Pérou, en janvier après l'éruption d'un volcan aux îles Tonga, la plus forte jamais enregistrée avec des équipements modernes. La violente houle qui s'en est suivie a provoqué le déversement de 6000 barils de pétrole issus d'une raffinerie de la compagnie espagnole Repsol au moment où l'entreprise procédait au déchargement de brut d'un navire.
La substance a mis en péril la flore et la faune dans deux aires naturelles protégées. Selon des spécialistes, la décontamination pourrait durer au moins deux ans.
Pour la première fois dans l'histoire des Jeux olympiques, le pays hôte, la Chine, a eu recours à de la neige artificielle pour couvrir la totalité des sites de compétition. Pékin a décidé d'installer son village olympique dans une des régions les plus sèches du pays.
Plantée dans un étonnant décor de cheminées de béton et de tours de refroidissement, la rampe de Big Air pour skieurs et planchistes a été érigée au beau milieu du complexe industriel de Shougang, à l'emplacement d'une ancienne aciérie.
En juin dernier, le plus gros poisson d'eau douce jamais pêché a été capturé dans le fleuve Mékong, dans le nord-est du Cambodge. Longue de près de 4 mètres, la raie pastenague géante pesait plus de 300 kilos. Selon les responsables de Wonders of Mekong, qui étudient les écosystèmes de ce cours d'eau, cette découverte est « de bon augure » puisque le fleuve et les espèces qu'il abrite sont menacés par l'installation de barrages.
L'équipe a attaché un dispositif à la queue de la raie afin de suivre, au cours de la prochaine année, le comportement des pastenagues géantes, encore trop peu connues des scientifiques.
La tempête Fiona a laissé dans son sillage un paysage de désolation à Burnt Island, une municipalité située dans le sud-ouest de Terre-Neuve. Il s'agit de la tempête la plus coûteuse de l'histoire du Canada atlantique. En plus de Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick, les Îles-de-la-Madeleine et la Gaspésie ont été touchés.
Non loin des populaires pentes de ski de Revelstoke, la forêt ancienne de l'intérieur de la Colombie-Britannique est une des forêts pluviales les plus à risque de disparaître à l'échelle du globe. Cet écosystème rare et méconnu est l'habitat du caribou des montagnes du Sud, une espèce en voie de disparition. La journaliste Camille Vernet s'est rendue dans cette « forêt amazonienne du Nord » menacée par les perturbations anthropiques.
Face aux aléas du climat qui font de plus en plus de dommages, des activistes ont exprimé haut et fort leur mécontentement cette année.
En marge de la COP27 sur les changements climatiques, qui s'est déroulée à Charm el-Cheikh, en Égypte, en novembre, des manifestants ont défilé au nom de la justice climatique, appelant les pays du Nord à assumer les coûts des pertes et dommages dans les pays du Sud. Plus tard, en décembre, ce fut au tour de membres des Premières Nations de se faire entendre à la COP15 sur la biodiversité, à Montréal, pour dénoncer la construction de pipelines.
Et tout au long de l'année, des activistes ont investi les musées, particulièrement en Europe, en prenant pour cible des œuvres célèbres afin de dénoncer l'inaction climatique des États et ses conséquences sur les populations les plus vulnérables.
De grands nuages de mousse contaminée qui provenait d’une rivière polluée se sont dispersés partout en avril dans la ville de Mosquera, en Colombie. Les habitants se sont habitués à ce phénomène de plus en plus fréquent lors de la saison des pluies. Les vents soufflent jusqu'aux portes de la ville cette mousse à l'odeur nauséabonde, produite par le déversement de détergents et par les rejets d'une zone industrielle.
Des scientifiques ont découvert en janvier, au large de Tahiti, un des plus grands récifs coralliens au monde, qui se trouve à plus de 30 mètres de profondeur. Alors que les coraux souffrent des impacts des changements climatiques, ceux-ci, en forme de rose, étaient dans un état impeccable, ce qui en fait une découverte inhabituelle, selon l'UNESCO. Ce récif, qui s'étend sur 3 km de long et qui fait de 30 à 65 m de large, comporte des coraux géants qui mesurent jusqu'à 2 m de diamètre.
Aménagé sur une fragile péninsule au milieu de l'océan Arctique, le village de Tuktoyaktuk, dans les Territoires du Nord-Ouest, est progressivement englouti par l'érosion et par la mer. Le pergélisol sur lequel a été construit ce hameau inuvialuit dégèle en raison de la hausse de la température dans la région.
Le journaliste Maxime Corneau est allé à la rencontre des habitants de Tuktoyaktuk, qui pourrait devenir la première communauté de réfugiés climatiques au Canada.

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