Franck Philippon donnait une conférence ce jeudi sur l’adaptation du livre à l’écran au Fifo. ©MB/Raido1
L’un des objectifs du Fifo est de favoriser la production audiovisuelle en Polynésie et pour ce faire un atelier d’écriture de scénario est proposé demain de 9 heures à midi. D’après une étude réalisée sur une année en France, 20% des films sortis en salle sont des adaptations d’œuvres littéraires. Franck Philippon, a présenté les enjeux de cet exercice à la fois délicat et plein de promesses lors d’une conférence ce jeudi. 
Dune, James Bond, Harry Potter, Lupin ou encore Sherlock Holmes… les exemples d’adaptations d’œuvres littéraires au cinéma ou à la télévision sont innombrables. Et pour cause, la formule présente des avantages pour les producteurs d’œuvres audiovisuelles. Mais elle ne fait pas toujours l’unanimité auprès du public. Pour en parler, le Festival du film documentaire Océanien (Fifo) a fait intervenir un de ses partenaires de longue date. Franck Philippon, scénariste et producteur de films français, a donné une conférence sur le sujet ce jeudi sur le paepae a Hiro de la maison de la Culture. Et pour apprendre à écrire un scénario, un atelier est organisé vendredi 11 février dans la salle Mārama, animé par Sydélia Guirao, de 9 heures à midi. Et vendredi soir, lors de la remise des prix, sera annoncé le lauréat du meilleur scénario d’adaptation parmi les 10 participants au projet « Du livre à l’écran » organisé depuis septembre dernier par le Fifo et l’Association des éditeurs de Tahiti pour encourager la transposition à l’écran de livres de Moetai Brotherson, Titaua Peu ou encore Chantal Spitz.
La littérature : « un matériau inépuisable » 
Le phénomène de l’adaptation est majeur dans le monde. Le showrunner, responsable de programme télévisé, explique que lorsqu’ils ont un certain succès, les livres donnent la garantie d’une résonnance auprès du public et de retombées économiques. Il évoque même l’apparition du scouting littéraire, un métier qui consiste à repérer sur le marché des livres avec un potentiel pour l’adaptation audiovisuelle. Car « les partenaires financiers ont besoin d’être rassurés » pour investir dans un projet intangible, expliquait-il au cours de la conférence. Et comme les écrivains, les scénaristes peuvent être confrontés au syndrome de la page blanche, et cette « quantité colossale de livres qui existent » représentent « un matériau inépuisable« .
Et puis « au delà de l’opportunisme, dit-il, il y a la question du coup de cœur ». Mais attention, les adaptations réussies sont rarement une simple retranscription à l’écran du récit écrit. On dit d’ailleurs que les chefs-d’œuvre de la littérature sont inadaptables.
Les auteurs participent rarement à l’adaptation pour éviter d’avoir l’impression de « se couper un bras »
Au cours du processus, le scénariste distingue deux lectures : la première comme un lecteur lambda qui se retrouve charmé par un livre. La seconde avec une grille d’adaptation très technique. Et c’est à ce moment là qu’il faut faire des choix. Ce qui fait le succès d’un livre, le style littéraire par exemple, n’est pas forcément traduisible à l’écran car, « les outils de la littérature ne sont pas les mêmes que ceux de la fiction audiovisuelle ».
Même s’il faut toujours acheter les droits d’un livre avant de s’en servir, certaines adaptations ne conservent du livre qu’une idée centrale et réinventent complètement le reste. C’est pour cette raison que peu d’auteurs participent au processus, qui peut se passer très mal lorsqu’ils ont l’impression qu’on leur « coupe un bras », raconte Franck Philippon. Lui-même a écrit le scénario d’un film en cours de production qui adapte à l’écran L’Étranger d’Albert Camus. Il explique qu’il a dû partir d’une scène située à la fin du récit, le procès, et faire des flashbacks sur les funérailles qui sont racontées au début du livre, par exemple.
Ces choix sont en partie basés sur la nécessité d’attirer l’attention du public dès les premières minutes, voir secondes dans un contexte extrêmement compétitif. Il faut « émerger dans le magma » des innombrables séries et films disponibles sur les plateformes telles que DisneyPlus et Netflix.

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