En marge de la réunion de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, le président de l’assemblée polynésienne a signé une déclaration avec son homologue gabonais, Faustin Boukoubi, en vue d’un partenariat entre les deux institutions. Un accord officiel pourrait être signé dans les mois à venir, « pourquoi pas » à Libreville.

Cette déclaration commune a été signée avec le président de l’assemblée nationale du Gabon, Faustin Boukoubi, qui est aussi premier vice-président de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF). « Et il en est probablement le futur président », note Gaston Tong Sang, qui avait sorti le grand jeu, ces deux derniers jours, pour recevoir la réunion du bureau de l’APF à Tarahoi. Elle doit mener, dans les mois à venir, à la signature d’un « memorandum d’entente ». Ce ne serait alors pas le premier partenariat de l’assemblée de Polynésie française – qui en a déjà signé avec la Calédonie, Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Zélande, ou le Vanuatu en plus des « contacts privilégiés » noués avec l’Assemblée nationale – mais ce sera le plus lointain : plus de 17 000 kilomètres séparent Papeete de Libreville, capitale de cet état d’Afrique de l’Ouest qui a pris son indépendance de la France en 1960.
« Enjamber les deux océans qui nous séparent »
Mais pour Faustin Boukoubi, élu du Parti démocratique gabonais qui contrôle la vie politique du pays depuis l’accession, en 1968, d’Omar Bongo à la présidence, suivi depuis 2009 par son fils Ali Bongo, la Polynésie et le Gabon ont suffisamment de points communs pour travailler ensemble. « Nous avons décidé d’enjamber les deux océans qui nous séparent parce que c’est une séparation géographique, purement artificielle, détaille le président de l’assemblée nationale gabonaise, souvent décrit comme une des personnalités les plus influentes du régime. Nous avons une communauté non seulement de langue, mais aussi de valeurs : la chaleur que nous avons trouvée ici, non seulement chez Gaston, mais chez tous les Polynésiens, le jour où vous découvrirez le Gabon, vous vous rendrez compte qu’on a exactement la même. Et sur le plan culturel, nous nous y retrouvons peut-être nettement mieux que d’autres, tels que les Occidentaux ».


Formation au modèle parlementaire africain
Un accord pour quoi faire ? « Des échanges de coopération entre les deux assemblée, de formation du personnel… C’est important parce qu’il n’y a pas que les élus, pour faire tourner une assemblée il faut du monde ». Le futur memorandum pourrait être signé à Papeete, à l’occasion d’une « visite officielle » de Faustin Boukoubi, lors d’une réunion de l’APF à l’étranger, mais aussi « pourquoi pas » à Libreville. « C’est vrai que ça coûte cher d’aller au Gabon, mais eux ils ont fait l’effort de venir chez nous, la moindre des choses ça serait de répondre. Et je pense que le monde africain va nous apprendre énormément de chose demain sur notre façon d’évoluer dans nos missions de parlementaires ».
C’était le point d’orgue des deux jours de travaux du bureau de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Gaston Tong Sang, président de l’assemblée de la Polynésie, Flora Devatine, présidente de l’Académie tahitienne et Joseph Maroun, président de l’Association des amis du Liban ont chacun été décoré de l’étoile à sept branches de l’ordre de la Pléiade, le maire de Bora Bora étant même fait « Grand officier ». Cet ordre, aussi appelé « ordre de la Francophonie et du dialogue des cultures » a été créée en 1976 pour distinguer les personnalités qui ont « servi les idéaux de coopération et d’amitié de la francophonie ». Une distinction déjà accordée, d’après l’APF à des célébrités françaises comme Jacques Chirac ou le chanteur Renaud, mais qui a surtout bénéficié ces dernières années à des personnalités francophones canadiennes.

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