L’Aérien. – Après les bons résultats de l’exercice 2016-2017, quel bilan tirez-vous de l’été ?
Hervé Pierret :  L’été a été bon avec une vraie volumétrie. L’augmentation du trafic s’établira pour nous à 3% ou 4% et la demande est au rendez-vous. L’automne est toujours très bon. S’il est difficile d’avancer la saison, il y a une vraie capacité à l’allonger, à septembre, octobre voire novembre. Aujourd’hui, septembre est comparable à juillet.
Nous sommes portés par la croissance du trafic aérien vers la Corse. Il s’opère un vrai changement structurel du mode de transport des clients, qui basculent du bateau vers l’avion. C’est surtout dû au fait que les marchés sont de plus en plus découpés, à la durée des séjours et aussi à la multiplication des offres d’hébergement, comme Airbnb, qui permettent d’augmenter la flexibilité dans les jours d’entrée et de sortie.
L’Aérien. – Air Corsica n’est-elle pas impactée par la croissance des compagnies low-cost sur le marché corse ?
Hervé Pierret : les low-cost vont plus vite que nous mais nous nous partageons la croissance. Nous notons une pression sur les prix des billets en raison de l’augmentation de l’offre. Le prix moyen est en décroissance.
Cependant, les low-cost ne viennent en Corse qu’en été et surtout en haute saison. Notre part de marché est de 50% en moyenne sur l’année, mais passe à 40% l’été. Chacun arrive à trouver ses positions. Nous ne sommes pas toujours les moins chers mais nous restons compétitifs. Nous proposons de l’all inclusive (du tout compris). Chez nous, il n’y a pas de supplément pour les bagages, pour payer avec une carte de crédit ou pour le café à bord. Les consommateurs savent calculer.
L’Aérien. – Air Corsica a ouvert de nouvelles lignes vers Bordeaux et Charleroi durant la saison été. Donnent-elles satisfaction ?
Hervé Pierret : pour Bordeaux, il s’agit d’une offre sur trois mois : juillet, août et septembre. Nous en sommes à 75% de remplissage. C’est un bon démarrage.
Pour Charleroi, on a dû rajouter de l’offre. On était à 85% de remplissage au départ, en mars. On est à 92% en septembre. Là aussi, nous avons mis en avant notre offre tout inclus. Ce sont des lignes qui séduisent la clientèle belge et frontalière. Forts de ces résultats, nous avons le projet d’annualiser cette destination. En 2018, Charleroi sera servi de fin mars à janvier 2019. Puis il s’agira d’une desserte annuelle à partir de mars 2019.
L’Aérien. – Avec ces bons résultats, pensez-vous lancer de nouvelles lignes ?
Hervé Pierret : nous avons rencontré 30 aéroports lors du salon CONNECT qui s’est tenu à Ajaccio en février. Nous allons faire notre choix. Nous regardons l’Allemagne, l’Autriche, le Royaume-Uni et la Scandinavie. Aujourd’hui, l’entonnoir s’est réduit à 4 ou 5 destinations. Cependant, les marchés germanophones sont plus complexes et il faut se donner du temps. Nous pensons plutôt au Royaume-Uni et à la Scandinavie. Nous prévoyons un début des ventes en octobre pour un lancement en 2018.
L’Aérien. – Donc, la Suisse ne fait pas partie de votre champ de prospection ?
Hervé Pierret : la Suisse francophone est déjà bien desservie (par d’autres compagnies aériennes, ndlr). La Suisse germanophone rejoint la problématique que nous avons avec l’Allemagne et l’Autriche. Il y a en outre la concurrence des voies de surface en raison de la proximité. Ce sont des données que nous n’avons pas avec Manchester, Copenhague, Londres ou Helsinki.
L’Aérien. – Pour ouvrir de nouvelles lignes, vous faut-il élargir la flotte ?
Hervé Pierret : c’est définitivement acté. Nous recevrons un sixième A320 à l’été 2018. Le contrat pour cet appareil d’occasion en leasing a été signé avec GECAS. C’est un investissement réel mais raisonnable. Par ailleurs, nous réfléchissons à la flotte à plus long terme. Les A321 et A320 NEO font partie de nos réflexions. Cependant, le passage à ces avions n’est pas prévu avant 2020.
L’Aérien. – Justement, Air Corsica vient de lancer un plan triennal pour la période 2017-2020. Que prévoit-il ?
Hervé Pierret : il s’agit d’améliorer la performance économique de l’entreprise. Nous souhaitons être davantage compétitifs à l’égard de la dépense publique dans le cadre des Délégations de service public (DSP). Les subsides de l’État seront au mieux constants, ou iront en décroissant dans les années à venir. Ce qui nous oblige à mieux gérer, à dépenser mieux ou moins d’argent public.
Notre plan contient ainsi 75 actions, portant sur le développement et les coûts de fonctionnement. Il y a aussi un aspect social et de management. La refonte de notre site web est également prévue. En somme, c’est une batterie d’éléments pour améliorer la rentabilité et la productivité.
Super, j’espère juste qu’il y aura un peu plus de respect des usagers. Cet été notre vol à été retardé de 2h30 sans explications. J’ai eu la nette impression que notre avion avait fait un vol supplémentaire entre 2 vols afin de satisfaire les demandes. Mais je peux me tromper! En attendant c’est nous qui avons poireautété, confinés sans explications.
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