La Polynésie française aussi fera partie intégrante des Jeux de Paris 2024. La collectivité d’outre-mer va signer la semaine prochaine avec le Comité d’organisation des JO (Cojo) les conventions pour l’organisation des épreuves de surf. Celes-ci se tiendront sur la mythique vague de Teahupoo, à Tahiti.
“On s’est vus (…) avec le président (Edouard) Fritch pour se demander si on y allait vraiment, parce que les conventions ne sont pas encore signées. Mais c’est décidé, on va les faire, ces Jeux”, a déclaré Naea Bennett, footballeur tahitien, vice-champion du monde de beach soccer, nommé ministre des Sports dans le gouvernement de la Polynésie française en février dernier.
À cette occasion, Tony Estanguet, le président de Paris 2024, se rendra à Tahiti du 11 au 16 août pendant la Outerknown Tahiti Pro, avant-dernière étape du circuit mondial de surf (11-21 août). Une étape du circuit mondial féminin sera également disputée, pour la première fois depuis 2006.
Teahupoo, le site prévu pour les épreuves de surf des Jeux olympiques 2024, est un petit village de la presqu’île de Tahiti, calme et verdoyant. On accède au site par une passerelle piétonne qui passe au-dessus d’une rivière. “On s’est posé la question de l’opportunité d’investissements importants pendant la crise qu’on traverse, mais finalement, ces aménagements, on les aurait faits quand même”, a déclaré Naea Bennett.
La marina de Teahupoo sera ainsi remise à neuf. En revanche, certains aménagements sont refusés par une partie des habitants. Faute de pouvoir construire les logements des compétiteurs sur place, le gouvernement local compte rénover un hôtel, situé à 13 kilomètres du spot de surf, mais la durée du chantier n’est pas encore connue. “Si ce n’est pas prêt, on a une autre option: un bateau de croisière comme le Paul Gauguin ou l’Aranui”, a déclaré le ministre des Sports. Les compétiteurs devront tous être logés de la même manière.
Une route unique, d’une voie dans chaque sens, conduit jusqu’à l’embouchure de la rivière, face au spot de surf. Elle ne sera pas élargie. “Pour éviter les embouteillages, le site de la vague ne sera pas ouvert à tous, mais réservé aux personnes accréditées”, a précisé M. Bennett. “Il y a des résistances, mais quand les JO seront là, on sera tous contents de voir notre vague dans le monde entier”, a conclu le ministre.
Les associations de protection de l’environnement restent réservées. “Oui aux JO, avec zéro impact” lance Cindy Otcenasek, présidente de l’association Vai Ara o Teahupoo, qui déplore un manque de communication : “On n’a rien de concret depuis deux ans, donc difficile de se prononcer, il faut qu’ils présentent le projet”.
“Je trouve que les JO, c’est très bien mais qu’il ne faut pas tout chambouler”, avertit Annick Paofai, qui préside l’Association de défense du Fenua Aihere, la côte la plus sauvage de la presqu’île tahitienne. “Par exemple, il ne faut pas modifier le lit de la rivière : il y a des petites vagues à cet endroit, c’est bien pour les petites compétitions, on ne veut pas changer ça”. Ces associations espèrent que le littoral ne sera pas modifié, qu’il n’y aura pas de dragage dans le lagon et qu’aucune patate de corail ne sera déplacée.
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