Sur l’île adorée de l’acteur, un resort unique au monde s’est implanté selon ses vœux. Si le paradis existe, c’est là qu’il se trouve, entre beauté irréelle, luxe suprême et nature intouchée. Un retour aux sources à empreinte carbone zéro
Un Tramway nommé désir, Reflets dans un œil d’or, L’Homme à la peau de serpent, Le Parrain, Apocalypse Now… Le monstre sacré a laissé à l’histoire du cinéma des films de légende. Il nous a aussi laissé son refuge, son paradis, le plus grand bonheur de sa vie, l’atoll de Tietaroa. L’acteur qui, en 1962, tournait à Tahiti Les Révoltés du Bounty succomba à la culture polynésienne, à Tarita, l’actrice principale et amour de sa vie, ainsi qu’à la beauté irréelle de ces îles du Pacifique sud. Il achète alors ce petit atoll situé à 50 kilomètres de Tahiti, l’une des Iles du Vent, dans l’archipel de la Société.
Ce sont 12 motus, îlots réunis dans un lagon entouré de récif corallien. Il y passera autant de temps qu’il le peut, restant éloigné d’Hollywood pour y trouver la sérénité. «Mes moments les plus heureux, les plus paisibles de ma vie, ou en tous les cas une large portion de ces moments, je les ai passés à Tahiti, se souvenait-il. Si j’ai pu me rapprocher d’une forme de paix, c’était là-bas.»
Tetiaroa, en plus de sa beauté inouïe, possède assurément une magie particulière. Terre sacrée des premiers Polynésiens, l’atoll fut également le refuge des grands chefs tahitiens et des dynasties royales. Marlon Brando se donnera pour mission de préserver cet univers vierge. «Il voulait aussi faire connaître son paradis au monde entier afin que d’autres s’inspirent de sa beauté, de sa culture et de son peuple, qui vivait en harmonie avec la nature. Ceci est au cœur de ses dernières volontés», rapporte Mike Medavoy, son exécuteur testamentaire. Il entamera ainsi à la fin des années 1990 des discussions avec Richard Bailey, Américain installé en Polynésie où il a déjà créé plusieurs hôtels de luxe.
L’acteur engagé rêvait de fonder une «université des mers», étudiant la biodiversité et les moyens de la protéger. Il était convaincu que pour ce faire, on pouvait créer un modèle de développement durable, un complexe hôtelier à empreinte carbone zéro. Une île où de nouvelles technologies innovantes permettraient de vivre de façon autonome dans un environnement luxueux. Marlon Brando voulait que les visiteurs arrivant sur l’île la découvrent vierge et, comme lui lorsqu’il posa le pied pour la première fois sur cette île où rien n’existait, en tombent amoureux instantanément.
Pari gagné lorsqu’on approche avec le petit avion d’Air Tetiaroa survolant le lagon et que l’on voit l’atoll émerger des eaux bleu marine. C’est la vision fantasmée de l’île déserte. Pas celle de l’île polynésienne volcanique entourée de bungalows sur pilotis, mais celle d’un atoll en arc de cercle entouré d’un récif de corail sur lequel vient se briser l’écume blanche, ses motus se découpant sur d’infinies nuances de turquoise. Turquoise qui s’éclaircit jusqu’à se fondre dans le blanc du sable encerclant une jungle de cocotiers, pandanus et miki-miki foisonnants. Comme un Eden imaginaire.
On y devine à peine un petit bâtiment au toit de palmes. C’est pourtant The Brando, le resort de luxe modèle voulu par l’acteur et ouvert en 2014 par Richard Bailey. Les aménagements effectués sur le motu où s’élève l’hôtel sont peu nombreux et toutes les constructions se camouflent dans la végétation.
Terre sacrée des premiers Polynésiens, l’atoll de Tetiaroa fut également le refuge des grands chefs tahitiens et des dynasties royales
Après avoir atterri sur la petite piste bordée de panneaux solaires, on est conduit à sa villa en bord de plage. Bien sûr, tout ça ne ressemble plus beaucoup au petit hôtel de quelques chambres que l’acteur avait construit pour ses amis. On est ici dans l’un des lieux les plus luxueux au monde. Les 35 villas avec piscine d’une, deux ou trois chambres offrent de 100 à 250 m² d’espaces ouverts sur la nature. Le vaste et magnifique spa s’articule en cabines installées autour d’un étang couvert de nénuphars, offrant d’extraordinaires soins inspirés des traditions tahitiennes.
Les deux restaurants sont exquis et raffinés, avec vue sur le lagon pour l’un et haute gastronomie pour l’autre, conçu par Guy Martin. Partout évidemment, les matériaux utilisés proviennent de l’archipel polynésien ou sont d’origine certifiée, renouvelables ou recyclées.
Le luxe ultime au Brando est pourtant le plus simple: se lever le matin avec le soleil et marcher sur cette plage de sable fin où pondent les tortues marines, observer les poissons exotiques dans l’eau transparente et n’apercevoir personne ou peut-être à peine, au loin sur le lagon, un autre client sur un paddle board.
Se sentir seul au monde. Une exclusivité qui attire bien sûr nombre de célébrités, qui y trouvent une liberté rare, comme Barack Obama, qui y a passé un mois récemment. L’esprit de Marlon, comme on l’appelle simplement ici, comme si tous l’avaient connu, est toutefois partout, malgré ce luxe feutré. Au bar, la reproduction exacte de celui où il passait des nuits entières avec son barman et ami Bob, à refaire le monde, à parler politique et à envisager l’avenir de son paradis. Et dans la conception environnementale de l’hôtel. C’est lui notamment qui avait découvert la technologie d’air conditionné actionné par l’eau de mer, utilisée pour réduire drastiquement les besoins en énergie.
Une visite guidée offre le plaisir rare de pouvoir visiter les coulisses de ce luxe. Histoire de constater que l’hôtel a véritablement atteint le niveau zéro empreinte carbone et est quasiment autonome sur le plan énergétique grâce aux panneaux solaires et aux générateurs fonctionnant à l’huile de coco. Quant à la fameuse université des mers imaginée par l’acteur, elle est concrétisée par la Tetiaroa Society, une station de recherche qui met en place des projets de préservation et de réhabilitation de l’atoll.
Ses chercheurs interviennent également en tant que guides pour les clients de l’hôtel, qui découvrent ces motus auxquels personne d’autre n’a accès, où l’on visite une forêt primale et des vestiges de temples, une île aux oiseaux et une baie éblouissante de beauté où grandissent les bébés requins. Naviguant ainsi d’îlot en îlot, on a l’impression de vivre une vie parallèle, réglée par la nature et l’ancestrale culture des habitants de ces archipels.
Une culture dont le personnel de l’île est ravi de faire découvrir la richesse aux hôtes du Brando, à travers la danse, la musique et les conversations. Un jeune maître d’hôtel qui raconte qu’il venait petit passer ses week-ends sur l’île et rêvait d’y vivre plus tard, raison pour laquelle, connaissant le projet, il est entré dans l’hôtellerie. Le jeune homme a pleuré en revenant à Tetiaroa, se souvenant de Marlon qui racontait au coin du bar sa passion pour ce coin idyllique du bout du monde.
Johnny Depp, qui fut proche de l’acteur, le dit, Brando aurait aimé ce que son île est devenue. Teihotu Brando, l’un des fils polynésiens de l’acteur, le confirme: «Il serait heureux. Les choses apprises ici peuvent être partagées avec la Polynésie française et avec le monde entier. Tetiaroa est une île minuscule, mais comme les Polynésiens, elle peut enseigner au vaste monde comment vivre heureux en consommant de manière durable.» Et qui offre généreusement à ses visiteurs le souvenir d’une expérience inoubliable, comme un rêve hors du temps au cœur du paradis terrestre.
Avec Air Tahiti Nui, souvent désignée Meilleure compagnie du Pacifique Sud pour son service impeccable, vols quotidiens Paris-Papeete via Los Angeles en 22 heures de vol. Vols en classe Poerava Business à partir de 4606 € ou en classe économique Moana à partir de 1770 €. Voir aussi le site du Brando.
Inscrivez-vous et recevez les newsletters de votre choix. Voir la liste.