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COUP DE GRIFFE – Son village officiel est en Laponie finlandaise. Une destination rêvée pour des milliers d’enfants et de parents qui veulent leur faire plaisir. Mais croyez-vous au Père Noël ?
Le rendez-vous était précis. Dix heures tapantes. Un car de tourisme vous a récupéré dans votre resort au fond des bois, choisi loin de toute pollution lumineuse pour avoir une chance de voir les aurores boréales. En venant de l’aéroport, vous n’avez guère prêté attention, à 8 km sur la route nationale 4 en direction d’Ivalo, à cet ensemble évoquant une zone commerciale de périphérie, plaie dans le paysage ponctué de jolis chalets en bois colorés. À part cette verrue, la route forestière vous conduisait loin dans l’exotisme lapon.
Vos enfants, des étoiles plein les yeux, s’étonnent un peu quand le chauffeur vous fait descendre dans une immense station-service. Terminus. Les pompes à essence jouxtent un entrepôt aménagé par Wild Nordic Finland, une société spécialisée en balades à motoneige, qui y a installé son centre de safari. L’endroit évoque un no man’s land. Le chauffeur, liste des passagers en main, vous prévient qu’il reviendra dans cinq heures.
Car à Rovaniemi, en Laponie finlandaise, au village du Père Noël, la journée d’aventure compte cinq heures. Pas moyen d’y échapper. Le car reparti, vous traversez la route par un passage de béton souterrain qui débouche sur un parking. La neige est sale. Les enfants sautillent, tout à leur innocence. Vous faites la moue, poussez la seule porte qui puisse l’être. À votre grand étonnement, elle ouvre sur une galerie marchande avec un manège ridicule comme on en trouve dans les supermarchés, des magasins de souvenirs comme à Disneyland Paris.
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Plus original : le bureau d’informations du cercle polaire délivre, outre des plans du site et des timbres-poste pour Santa Klaus, des certificats de franchissement du parallèle. La ligne est tracée au sol, sous vos pieds. Cela fait sourire les parents. Les enfants, eux, ne voient pas ce qui est drôle. Ils ne sont pas venus pour ça. On ressort par l’autre porte, qui ouvre sur le village proprement dit. Et là, surprise : rien n’attire vraiment le regard, aucune attraction, aucune féerie. Seul le manteau blanc crée de la poésie.
Un immense bonhomme de neige trône devant le musée du Père Noël. Les enfants foncent. L’entrée est gratuite. Encore heureux, songe-t-on. Le parcours n’est pas très long mais il est joliment fait. Impression de déambuler dans le film de Tim Burton, Charlie et la chocolaterie. Des lutins sont à l’œuvre au milieu de paquets cadeaux. Les enfants rêvent qu’il y a ici le leur. Une grosse horloge fait le décompte jusqu’au 25 décembre. Mais pour voir le père Noël, cette fois, il faut payer ! Des chérubins supplient en pleurant des parents qui rongent leur frein. Nous prendrait-on pour des pigeons ? Un petit panneau indique qu’on peut acheter un coupe-file…
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Pour 170 euros minimum par personne, le fameux grand chelem de cinq heures : la visite du village, essentiellement composé de grands tipis logeant des restaurants hors de prix et des chalets abritant des hôtels, rencontrer le Père Noël «si vous le souhaitez», voir une ferme de rennes (ça, c’est bien) et faire un «petit tour en traîneau» avec eux, 500 mètres vite faits. Le programme prévoit aussi de rencontrer les «adorables huskies de l’élevage», de se promener sur 800 mètres en traîneau à chien dans le cercle polaire arctique, de déjeuner d’une «soupe au saumon». Les enfants font la grimace. On cherche une alternative, moins onéreuse, plus réjouissante. Pour se balader «sur le chemin des rennes», sur 400 mètres, c’est 18 € par adulte, 14 € par enfant. Pour 3 km, «l’aventure hivernale» est à 70 € par adulte, 55 € par enfant. Sans les rennes ni les chiens, mais avec le village, le Père Noël et un buffet traditionnel, il faut compter 119 € par personne.
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Dans les allées blanches et froides, les enfants commencent à trouver le temps long. «On fait quoi ? ». La petite musique de Noël qui baigne l’atmosphère agace désormais. Un chalet attire l’attention : celui de Leonor Roosevelt. Il a été construit en 1950, apprend-on, en l’honneur de la première dame des États-Unis de 1933 à 1945, qui vint à Rovaniemi, ville brûlée durant la guerre. À l’intérieur : une exposition sur l’histoire du tourisme au cercle polaire. Mais cela n’intéresse pas les enfants. Et dire que cela fait à peine deux heures qu’on est là ! La perspective d’attendre le bus encore trois heures soudain désespère. «J’ai faim !», entend-on. En ligne de mire, un fast-food : c’est le moins cher (une trentaine d’euros par personne le mauvais burger tout de même). C’est moche mais c’est plein. Au chaud on réfléchit à une option pour se sortir de là.
Des bus passent sur la route nationale, nous dit-on sans précision sur la fréquence. Par chance, on aperçoit un car de tourisme équivalent à celui qui nous a conduits dans ce pétrin. On court. Le chauffeur n’a pas notre nom sur la liste, mais il nous prend quand même. D’autres familles ont écourté aussi la «journée d’aventure au village du Père Noël». «C’était vraiment nul. Y’avait rien à faire. Le fast-food était bizarre. Il n’y a que le musée qui était bien, parce que c’était l’entrepôt du père Noël». Le jugement est sans appel de cet enfant, trop jeune pour avoir vu Le père Noël est une ordure.
Jn1925
le
Et donc??? Que faut il faire la bas??? Car c’est facile de descendre une destination, mais ce serait mieux de nous dire comment éviter tout ça… car il y a sûrement des choses super à faire, non???
Stepan!!!
le
“resort”? Hôtel, c’est pas assez classe ?
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Dans la féerie de l’hiver, les bains se nimbent de brumes. La neige étouffe les pas. Le givre constelle la végétation. Tour d’horizon de nos endroits préférés.
Une arche de pierre s’est écroulée il y a quelques jours au Tilleul, posant la question de l’accès des touristes à ces plages très fréquentées.
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Laponie : pourquoi il ne faut surtout pas aller à Rovaniemi, le village du père Noël
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