L’Institut national d’études démographiques (Ined) est un organisme public de recherche spécialisé dans l’étude des populations, partenaire du monde universitaire et de la recherche au niveau national et à l’international.
Fondé en 1945, l’Ined est devenu en 1986 un Établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) placé sous la double tutelle du ministère chargé de la recherche et du ministère chargé des affaires sociales. L’institut a pour missions d’étudier les populations de la France et des pays étrangers, de diffuser largement les connaissances produites et d’apporter son concours à la formation à la recherche et par la recherche. Par une approche ouverte de la démographie, il mobilise un large éventail de disciplines comme l’économie, l’histoire, la géographie, la sociologie, l’anthropologie, la biologie, l’épidémiologie. Fort de ses équipes de recherche, il encourage les échanges et conduit de nombreux projets de recherche européens ou internationaux.
Depuis 1986, l’Ined fait partie des 8 établissements publics scientifique et technique (EPST), à l’image du CNRS, de l’Inserm ou encore de l’INRA et l’IRD. L’institut a pour missions d’étudier les populations sous tous leurs aspects, de former à la recherche et par la recherche, d’informer les pouvoirs publics et le public sur les questions démographiques et de diffuser les travaux démographiques français à l’international..
Les effectifs de l’Ined rassemblent près de 250 personnes, dont une cinquantaine de chercheurs titulaires, plus d’une quarantaine de doctorants et autant de chercheurs associés. L’institut compte 10 unités de recherche, une unité mixte de service et sept services d’appui à la recherche comme le service Méthodes statistiques et le service des Enquêtes.
L’Ined est doté de plusieurs instances : le conseil scientifique, le conseil d’administration, la commission d’évaluation et d’un comité d’éthique.
L’Ined est l’un des membres fondateurs du Campus Condorcet. Toutes ses équipes sont installées à Aubervilliers et contribuent activement à faire de ce nouveau pôle une référence pour les sciences humaines et sociales, à l’échelle nationale et internationale.
Les travaux de recherche de l’Ined sont en partie financés par les crédits budgétaires de l’établissement. Ils peuvent aussi bénéficier de dotations issues d’agences de financement telle que l’Agence nationale de la recherche (ANR), ou provenant d’organismes publics, de l’industrie ou de programmes européens tels que European Research Council (ERC) et Horizon 2020.
Chaque année, des chercheurs de l’Ined candidatent aux appels à projets lancés par l’Agence nationale de la recherche (ANR).
L’Ined figure parmi les lauréats des Laboratoires d’excellence (Labex), Equipements d’excellence (Equipex), Ecoles universitaires de recherche (EUR) et Institut Convergences. Ces projets, financés par le Programme des investissements d’avenir (PIA), dotent la recherche en sciences de la population d’instruments de financement afin de faire émerger des projets scientifiques ambitieux, capables d’augmenter l’excellence scientifique et la visibilité internationale de la recherche française.
En accord avec la politique d’internationalisation de l’Ined, les équipes de recherche de l’Institut répondent chaque année à des appels à projets internationaux et européens, en lien notamment avec les programme Horizon Europe, Erasmus+ ou encore les Partenariats Hubert Curie. Vous pouvez consulter les projets financés dans le cadre d’appels à projets européens et internationaux dans la rubrique : Appels à projets financés dans le cadre d’appels à projets
Des accords-cadres sont régulièrement signés entre l’Ined et des organismes pour concrétiser l’intérêt et la volonté des chercheurs de l’Ined et de leurs partenaires, établir le cadre de la collaboration et les objectifs scientifiques. Ils formalisent des engagements autour d’activités de recherches, de formation et de valorisation scientifique. Au niveau national, l’Ined renforce également ses liens avec l’enseignement supérieur.
L’Ined se distingue par sa capacité à mener des recherches qui couvrent non seulement la France mais une large partie du monde. Son envergure internationale se reflète dans ses nombreux partenariats à l’étranger et son rôle actif au sein de la communauté scientifique mondiale. L’institut entretient cette culture de la coopération internationale et prend toute sa place dans l’espace européen de la recherche.
L’Ined est un partenaire central dans les grandes initiatives de recherche en démographie européenne. L’institut participe à de nombreux projets financés par l’Union européenne ainsi qu’aux principales initiatives qui rassemblent la communauté des démographes européens.
L’Ined soutient la mobilité internationale des chercheurs, un instrument de formation et de coopération qui participe au renouvellement des problématiques et méthodes de recherche.
Organisme public, l’Ined recrute ses fonctionnaires sur concours, à partir du CAP jusqu’au doctorat. L’Ined fait aussi appel à du personnel en vacation ou en contrats à durée déterminée dans des domaines très variés.
L’Ined recrute sur concours des chercheur-e-s, des ingénieur-e-s et des technicien-ne-s. Retrouvez ici les derniers avis de concours, la présentation des postes à pourvoir et les informations pour déposer sa candidature.
Pour un stage ou un emploi, cette rubrique vous permet d’adresser directement une candidature spontanée à l’Ined.
La recherche à l’Ined s’organise autour d’équipes pluridisciplinaires et thématiques composées de chercheurs titulaires et associés. Elles accueillent des doctorants et des post-doctorants formés à la recherche par la recherche. Plus de 70 projets de recherche pluriannuels sont engagés. Dans le cadre de certains d’entre eux, l’Ined produit ses propres enquêtes, l’une de ses spécificités. L’institut met les données recueillies à disposition de la communauté scientifique.
L’Ined accorde une place croissante à la formation à la recherche par la recherche. Chaque année, l’institut accueille des doctorants, venus de France ou de l’étranger, sélectionnés sur dossiers. Encadrés par un.e chercheur.e, ces étudiants intègrent une ou deux unités de recherche de l’Ined en fonction de leur sujet de thèse. Ils bénéficient ainsi des moyens de travail et de l’environnement stimulant offerts par l’Ined.
L’Ined propose des contrats post-doctoraux, d’un ou deux ans en général, à de jeunes chercheurs, français ou étrangers. Les bénéficiaires sont sélectionnés en fonction de leurs compétences, de la qualité et l’originalité de leur projet de recherche et de son adéquation avec les thématiques de recherche de l’Ined.
L’Ined produit ses propres enquêtes. Les données recueillies sont accessibles à l’ensemble de la communauté scientifique. L’institut possède un service des enquêtes, qui définit les plans de sondage, aide à la conception des questionnaires et l’élaboration des protocoles de collecte, redresse les échantillons statistiques. Il assure ensuite la mise à disposition des bases de données anonymisées. Le catalogue des enquêtes de l’Ined et la présentation des projets en cours peuvent être consultés en ligne.
L’Ined met à disposition des internautes de vastes ressources documentaires sur la population : sa bibliothèque, ouverte à tous et accessible en ligne, et une présentation des méthodes d’analyse statistique et de la méthodologie d’enquête.
La recherche s’appuie sur une palette de méthodes d’analyse statistique qui permettent de décrire et modéliser les événements ou phénomènes démographiques à partir des données recueillies lors des enquêtes. En plus de méthodologies classiques (analyse de données, régressions logistiques…), plusieurs méthodes se sont imposées ces 30 dernières années en démographie. De nombreuses ressources disponibles, notamment de séminaires et de publications, aident à s’informer sur l’utilisation de ces différentes méthodes.
Des séminaires méthodologiques et pratiques en France et à l’Etranger, des articles publiés sur l’utilisation de ces méthodes, des listes de références bibliographiques, voici quelques exemples de ressources statistiques disponibles
Chaque enquête est spécifique. Mais un certain nombre d’étapes sont incontournables. Dès le début, il faut envisager les questions du protocole d’enquête, de la base de sondage, du budget, de la réglementation, des tests, de la constitution de fichiers et de l’étude de la qualité. Au sein de l’Ined, le service des enquêtes et sondages suit la majeure partie des collectes de données requises par les projets de recherche de l’institut. Il accompagne la production des données tout au long du processus ou apporte un soutien ponctuel lors de certaines phases d’enquête.
Les enquêtes de l’Ined répondent chaque fois à une problématique de recherche particulière. Très souvent innovantes, elles sont réalisées «sur mesure». Les choix méthodologiques constituent en eux-mêmes une étape de la recherche. Les temps de la préparation, de la conception des questions et du bilan des enquêtes pilotes ne sont donc pas à sous-estimer, de même que l’étude de la qualité des données collectées.
L’Ined présente ici un ensemble de ressources et de contenus susceptibles d’apporter un éclairage scientifique sur plusieurs grands thèmes faisant parfois écho à l’actualité législative.
Les récentes avancées sociétales et médicales autour des enjeux contemporains de bioéthique ont fait émerger de nombreux sujets de recherche. A l’Ined, plusieurs projets de recherche, des enquêtes, des articles scientifiques contribuent à apporter de nouvelles connaissances sur des sujets comme l’AMP, la GPA, le choix du sexe de l’enfant ou encore la fin de vie.
Les éditions de l’Ined existent depuis la création de l’institut et constituent l’une de ses missions fondamentales de diffusion des savoirs. Elles reflètent et accompagnent la pluridisciplinarité de la sphère démographique par la valorisation de la production scientifique et des résultats d’enquêtes auprès d’un public diversifié, offrant ainsi une expertise scientifique et une connaissance solide au débat public et aux grandes questions de société. L’archive ouverte permet la diffusion élargie des publications en libre accès ainsi que l’archivage pérenne des travaux des chercheurs de l’Ined.
Le service de la Bibliothèque, documentation et archives de l’Ined a rejoint le Grand Équipement Documentaire (GED). Cette grande bibliothèque au service de la recherche en sciences humaines et sociales, rassemble des collections issues de plus de 50 bibliothèques, fonds documentaires et services d’archives.
Un tour du monde et des questions de population :
pour comparer les indicateurs démographiques de tous les pays,
préparer un cours ou un exposé,
trouver des réponses simples,
réfléchir à des sujets complexes,
s’initier à la démographie,
approfondir ses connaissances en s’amusant…
Toute la population en chiffres : retrouvez les données sur la population française et mondiale, présentées sous forme de tableaux, et accédez aux bases de données en ligne.
Les données les plus récentes sur la structure et l’évolution de la population en France sont présentées sous forme de tableaux, réalisés à partir des publications régulières de l’Insee et des estimations et calculs de l’Ined. Les données peuvent aussi être téléchargées sous forme de séries remontant plus loin dans le passé. «Evolution de la population» propose des chiffres sur la « France entière» incluant les DOM. Les autres rubriques concernent la France métropolitaine, pour laquelle les données disponibles sont plus complètes et homogènes sur de longues périodes.
Les tableaux pour la « France entière » regroupent les données sur la France métropolitaine et les quatre départements d’outre-mer (DOM). Ces chiffres n’incluent pas Mayotte, devenue le cinquième département d’outre-mer depuis le 31 mars 2011, ni les autres territoires et collectivités d’outre-mer : Nouvelle Calédonie, Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis et Futuna. L’Insee intègre les DOM dans son bilan démographique annuel et dans une grande majorité des tableaux du volume annuel détaillé sur la situation démographique.
D’abord estimés de manière provisoire, les effectifs de la population par sexe et âge sont ensuite revus par l’Insee, pour l’ensemble du territoire, comme pour les régions et départements ; les recensements permettent par exemple de disposer, pour certaines années, de comptages précis. Les données définitives sont publiées avec un décalage de deux ans.
La population se modifie, d’une année à l’autre, par les mouvements de la population. Le mouvement naturel est la différence entre les naissances et les décès, connus précisément grâce aux bulletins issus de l’enregistrement à l’état civil. Le solde migratoire représente la différence entre les entrées et les sorties ; il est évalué à partir des informations disponibles. Pour garantir la cohérence comptable entre, d’une part, les évolutions de la population entre deux recensements et, d’autre part, les mouvements estimés de la population, il est parfois nécessaire de rajouter un ajustement statistique aux mouvements. Pour estimer l’importance relative des mouvements de population, on les rapporte souvent à la population moyenne de l’année. On obtient ainsi des taux de natalité, de mortalité, de croissance naturelle et de variation totale.
L’enregistrement des naissances à l’état civil donne lieu à des bulletins statistiques qui contiennent de nombreuses informations. On compte donc les naissances selon de nombreuses caractéristiques : situation matrimoniale et nationalité des parents, sexe de l’enfant, grossesses gémellaires, etc. Les informations sur l’âge de la mère permettent de calculer des indicateurs démographiques de fécondité annuels, comme l’indicateur conjoncturel exprimé en nombre d’enfants par femme au cours de la vie. Année après année, on complète également la descendance des générations : par exemple les femmes nées en 1970 ont eu 34 ans en 2004. On sait combien elles ont eu d’enfants avant 34 ans, et l’on peut estimer combien elles auront d’enfants au cours de leur vie.
L’utilisation de la contraception et le recours à l’avortement rendent possible la maîtrise de la fécondité. Les comportements de contraception sont connus grâce à des enquêtes réalisées par l’Ined auprès de l’ensemble des femmes depuis 1978. Les caractéristiques des avortements sont connues à partir des bulletins statistiques d’interruption volontaire de grossesse et des statistiques hospitalières. L’Ined est chargé de la publication de la statistique des bulletins d’interruption de grossesse.
L’enregistrement des mariages à l’état civil permet de compter les mariages selon de nombreuses caractéristiques : situation matrimoniale antérieure de chacun des époux, nationalité, etc. Les statistiques du ministère de la Justice renseignent sur les divorces ainsi que sur les formations et les dissolutions de Pacs.
Les recensements de la population recensent d’abord des logements. Les personnes vivant dans un même logement forment un ménage, chaque ménage regroupant donc l’ensemble des habitants d’un logement. D’après les définitions du recensement, un ménage peut être composé d’une ou plusieurs familles. On appelle famille un groupe de personnes composé soit d’un couple sans enfant, soit d’un couple avec des enfants, soit d’un (seul) adulte et de ses enfants.
L’enregistrement des décès à l’état civil permet de mesurer les variations de la mortalité. Les décès par sexe et âge permettent de calculer des tables de mortalité. Ces tables fournissent l’espérance de vie à la naissance, c’est-à-dire le nombre d’années qu’un nouveau-né pourrait s’attendre à vivre, s’il devait subir toute sa vie les conditions de mortalité observées au cours de l’année. Par ailleurs, la mortalité des enfants de moins d’un an fait l’objet d’un suivi particulier. Les causes de décès sont renseignées par un médecin sur un certificat spécifique de décès et les certificats sont envoyés à l’Inserm qui code les causes de décès.
Deux séries statistiques utilisant des sources différentes sont présentées. L’Insee s’appuie sur l’exploitation des enquêtes annuelles de recensement offrant une vision globale du solde migratoire et des entrées et sorties des personnes non-immigrées ou immigrés (y compris les étrangers en situation irrégulière). L’Ined dénombre plus précisément les admissions au séjour des étrangers non ressortissants de l’Union européenne obtenant un premier titre de séjour d’une durée d’au moins un an (fichier AGDREF, ministère de l’Intérieur).
Les recensements de la population sont l’occasion de compter le nombre d’habitants qui ne sont pas nés sur le territoire. Parmi les personnes nées à l’étranger, on a coutume de distinguer les Français de naissance et les immigrés, nés avec une autre nationalité. On distingue les habitants selon leur nationalité, française ou étrangère, et, parmi les Français, les Français de naissance ou les Français par acquisition. Le recensement permet donc de connaître la nationalité actuelle ainsi que la nationalité à la naissance. Les catégories d’étrangers et d’immigrés sont différentes : les immigrés, « nés étrangers à l’étranger », peuvent être encore étrangers au recensement ou être devenus Français. Les étrangers, quant à eux, peuvent être nés à l’étranger (ils sont alors immigrés) ou nés en France (dans ce cas ils ne sont pas immigrés).
Les tableaux présentent les populations, les naissances et les décès en Europe et dans les pays développés. Ces données sont complétées par des indicateurs : taux de natalité et de mortalité, indicateur conjoncturel de fécondité et espérance de vie à la naissance.
La publication World Population Prospects fournit les estimations de population des Nations unies pour tous les pays du monde pour chaque année entre 1950 et 2020 et les projections selon différents scénarios (bas, moyen et haut) pour chaque année entre 2020 et 2100. Les chiffres présentés ici correspondent aux projections pour l’année en cours selon le scénario moyen.
Toute la population sous vos yeux : un atlas, des cartes interactives, une animation sur les migrations et des graphiques interprétés pour visualiser et comprendre les enjeux et les évolutions démographiques mondiales.
Avec le simulateur de population, les animations et les quiz, maîtriser les grands concepts démographiques, des projections aux facteurs de fécondité, devient (presque) un jeu d’enfant.
Vous croyez tout savoir sur la population ? Mesurez-vous à nos quiz.
Mise à jour : janvier 2019, sur la base des estimations de la Population mondiale des Nations Unies
Les “mémos de la démo” offrent un panorama des connaissances sur la population, dans des formats courts et accessibles à tous.
Fiches, analyses et interviews proposent un résumé de l’actualité scientifique, un décryptage des enjeux liés aux questions de population et des outils pédagogiques pour aborder les phénomènes démographiques et leurs évolutions, en France et dans le monde.
Comme chaque année, conformément à sa mission d’information du public sur les questions démographiques, l’Ined publie la Conjoncture démographique qui présente de manière détaillée les évolutions récentes de la population en France. Elle se concentre, autant que les données le permettent, sur l’année 2020, bouleversée par le début de l’épidémie de Covid. Toutes les composantes de la dynamique démographique du pays ont été affectées : diminution du nombre de naissances (‑ 17 000) et des interruptions volontaires de grossesses (‑ 10 000), baisse du nombre de mariages (‑ 70 000) et probablement de titres de séjours délivrés pour les ressortissants de pays tiers (statistiques provisoires). Inversement, le nombre de décès a été historiquement élevé (+ 56 000). Pour de nombreux pays du monde, 2020 est une année exceptionnelle du point de vue démographique. En France, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale pour retrouver un nombre de naissances aussi faible.
Au 1er janvier 2021, la France comptait 67,4 millions d’habitants, soit 120 000 de plus qu’au 1er janvier 2020. Si la crise du coronavirus n’a pas entraîné de diminution de la population, elle a très fortement ralenti sa progression, ainsi que les composantes de celle-ci : en 2020, le solde naturel (+ 67 000) a été à peine plus important que le solde migratoire (statistiques provisoires). Le solde naturel est même négatif le dernier trimestre de l’année 2020 et le premier trimestre 2021. La France demeure malgré tout le pays avec la plus forte croissance démographique de l’Union européenne, qui a perdu environ 300 000 habitants en 2020. La crise sanitaire a perturbé la dynamique démographique de la France mais elle n’a modifié qu’à la marge sa structure par âge, entraînant un très léger rajeunissement.
En 2019, année la plus récente pour laquelle des statistiques sont disponibles, 257 137 personnes ont obtenu un premier titre de séjour d’une durée d’au moins 1 an, le plus haut niveau depuis 2000. Cet effectif est un indicateur partiel du flux d’immigration, puisqu’il exclut les personnes qui ne disposent pas d’un titre de séjour, comme les ressortissants de l’Espace économique européen et de la Suisse. Les nouveaux détenteurs d’un titre de séjour sont jeunes (75 % ont moins de 35 ans et 12 % moins de 18 ans). En 2019, parmi les ressortissants en provenance de pays tiers, seuls les titres de séjours délivrés à des ressortissants d’un pays africain augmentent : ils représentent 61 % des flux contre 59 % en 2018. Les motifs de délivrance de titre de séjour les plus fréquents sont associés à la famille (41 %), aux études (25 %), à l’humanitaire (13 %) et à la vie professionnelle (12 %), mais seuls les motifs familiaux, humanitaires et professionnels augmentent entre 2018 et 2019. L’effet de la crise sanitaire sur les flux migratoires issus des pays tiers ne pourra être mesuré selon notre méthode de dénombrement qu’en 2022. Toutefois, les statistiques délivrées par le ministère de l’Intérieur dessinent une forte baisse pour l’année 2020 (– 21 %), ainsi qu’un changement de composition (moins de motifs professionnels notamment).
En France, en 2020, il est né 736 000 enfants, soit l’effectif le plus faible depuis 1945. La baisse de la natalité, engagée depuis plus de 10 ans, s’est accélérée en 2020. Elle s’explique uniquement par la baisse de la fécondité et non par celle du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants. Le nombre d’enfants par femme (indice conjoncturel de fécondité) est de 1,83 en 2020, valeur équivalente à celles des années 1989 ou 1999, mais avec un âge à la maternité plus tardif. Malgré la diminution de sa natalité, la France demeure le pays le plus fécond d’Europe. La crise de la Covid explique l’accélération de la diminution des naissances de 2020, qui s’est concentrée sur les mois de novembre et décembre, soit 9 mois après le confinement (respectivement – 6 % et – 8 % par rapport à la moyenne de trois dernières années). Cette baisse a principalement touché les femmes les plus jeunes (avant 25 ans) et les plus âgées (après 40 ans).
Le nombre d’interruptions volontaires de grossesses (IVG) a baissé en 2020 (220 000, soit – 4 % par rapport à 2019). Cette baisse a été particulièrement forte dans les semaines qui ont suivi le premier confinement, signe que la baisse des naissances de novembre et décembre est avant tout le fait d’une diminution des conceptions. La diminution des IVG a principalement concerné les femmes de moins de 30 ans et les IVG pratiquées en milieu hospitalier. L’extension du délai légal de 7 à 9 semaines pour les IVG médicamenteuses pratiquées en ville a en partie pallié les difficultés d’accès aux services hospitaliers dédiés durant le pic de la crise. 
Le nombre de mariages a diminué en 2019 et les estimations publiées pour 2020 montrent un effondrement lié directement aux contraintes sanitaires. La baisse du nombre de mariages est particulièrement forte de mars à juillet 2020, sans véritable rattrapage durant le deuxième semestre (si ce n’est en octobre avec + 28 %). Les statistiques relatives aux pacs de 2020 ne sont pas encore publiées, mais en 2019, pour la première fois depuis 2011, leur nombre a diminué (196 400), du fait de la baisse de pacs d’unions hétérosexuelles. En 2019, l’âge moyen au mariage continue de baisser pour les femmes et les hommes s’unissant avec une personne de même sexe et il augmente légèrement pour les autres couples, de sorte que l’âge moyen de l’ensemble des hommes et des femmes est inchangé (37,9 ans pour les hommes et 35,4 ans pour les femmes). Le mariage est en perte de vitesse au fil des générations : on estime à 49 % des hommes et 52 % des femmes des générations 1990 qui se marieront au moins une fois, contre 66 % des hommes et 71 % des femmes de la génération 1970.
En 2020, 668 900 décès ont été enregistrés en France (+ 9,1 % par rapport à 2019) et l’espérance de vie a diminué d’environ 6 mois (– 0,58 an pour les hommes et – 0,45 an pour les femmes) ramenant son niveau à celui de 2014. Cette surmortalité est la conséquence directe de l’épidémie de Covid, mais la mesure exacte de l’effet propre de l’épidémie sur le nombre de décès ne pourra être établie que lorsque les statistiques de mortalité par cause de 2020 seront connues. L’évolution quotidienne des décès en 2020 montre des pics fin mars, début avril et début novembre, bien plus élevés que ceux provoqués par les grippes saisonnières des années précédentes. La surmortalité a été plus importante chez les hommes et chez les plus âgés, tout particulièrement les hommes septuagénaires. Elle a également été plus forte dans les trois régions les plus touchées par l’épidémie : le Grand Est, l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes.
Source : Conjoncture de la population France (revue Population 4, 2021) , Didier Breton (Université de Strasbourg-Ined), Nicolas Belliot (Université de Bordeaux, COMPTRASEC), Magali Barbieri (Ined), Hippolyte d’Albis (École d’économie de Paris, CNRS), Magali Mazuy (Ined)
Contacts : Didier Breton , didier.breton @ ined.fr ou dbreton @ unistra.fr
Mise en ligne : décembre 2021

source

Étiqueté dans :

,