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UN LIVRE SOUS LE SAPIN (1/8) – Après avoir abandonné leurs emplois, les deux trentenaires ont marché pendant deux ans du Portugal à la Turquie, un périple de 10.000 km au total. Ils en tirent un récit richement illustré où transparaît soif d’aventure et conscience écologique.
Deux années de marche, 10.000 km parcourus, 16 pays traversés, des centaines de rencontres et une envie de repousser les limites. C’est l’aventure qu’ont vécue Marie Couderc et Nil Hoppenot entre février 2018 et février 2020. Après avoir abandonné une situation professionnelle plutôt confortable (elle était directrice des ressources humaines, il était photographe de mode renommé), le couple de trentenaires originaire de Paris s’est lancé dans un long cheminement d’un bout à l’autre du continent européen qu’il raconte dans Deux pas vers l’autre : 10.000 km à pied pour raconter l’Europe (1), paru en septembre 2022, ainsi que sur leur blog Further Stories et dans une série de vidéos. Un ouvrage riche en photos, témoignages et informations pratiques où transparaît soif de l’inconnu et conscience écologique.
LE FIGARO. – Qu’est-ce qui vous a poussés à réaliser cette aventure un peu folle ?
Marie COUDERC et Nil HOPPENOT. – L’impression que nos vies nous échappaient, une agression au couteau lors d’un voyage au Maroc[pour Nil, NDLR], le fait que plusieurs de nos proches sont tombés malades… Tout cela nous a fait prendre conscience que notre existence peut s’arrêter demain. Le sentiment plus global que le changement climatique avait atteint un point de non-retour pesait aussi sur nous chaque jour davantage. Nous voulions prendre du temps pour nous, quitte à abandonner le confort que nous procuraient nos situations professionnelles respectives. S’offrir de simples vacances prolongées ne nous suffisait pas : il fallait prendre notre envol, vivre quelque chose de fort et d’unique.
10.000 km de marche du Portugal à la Turquie… Pourquoi avoir choisi cet itinéraire en particulier ?
Nous avions réalisé de nombreux voyages lointains sans prendre le temps de nous intéresser à ce qui était près de chez nous : l’Europe. Nous ne savions même pas placer tous les pays sur une carte ! En février 2018, nous partions de Sagres au Portugal, le point le plus au sud-ouest de l’Europe, avec l’intention de rejoindre les limites orientales du continent, à Istanbul en Turquie. Nous avons privilégié les chemins de montagne, l’endroit privilégié selon nous pour découvrir des villages dans leur jus, authentiques, préservés des constructions modernes et toujours empreints de traditions. La marche nous est apparue comme une évidence. À pied, nous n’allons pas d’un endroit à un autre, chaque mètre fait partie du voyage, nous progressons tout en lenteur. C’est la manière la plus primitive et innocente de se déplacer.
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Comment avez-vous organisé ce périple ?
Après avoir quitté nos métiers en 2017, nous avons préparé notre voyage pendant dix mois. Dans les grandes lignes, nous voulions traverser l’Europe en un an et demi avec un budget de 10 euros par jour tout en laissant un maximum de place à l’improvisation. Le projet a reçu le Haut patronage du Parlement européen pour ses dimensions culturelle et humaine, une distinction purement symbolique qui a facilité notre recherche de sponsors spécialisés en équipements ultralégers. Le respect de l’environnement était un volet important pour nous. Soucieux d’avoir l’empreinte carbone la plus neutre possible, nous avons ramassé les déchets qui se présentaient sur notre chemin. Avant le départ, dans le cadre de notre initiative 1kg for the Planet, nous avions d’ailleurs fait produire 1000 sacs conçus à partir de bouteilles recyclées que nous avons distribués gratuitement à toute personne qui nous en faisait la demande sur notre blog.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées en chemin et, au contraire, que retenez-vous de positif ?
Les périodes les plus éprouvantes ont été les deux hivers. Malgré les températures négatives, la tente est restée notre principal habitat pendant le périple. Comme nous avons emprunté des sentiers de montagne, les chutes de pierres, les vents forts et la présence d’animaux sauvages (ours, loups…) étaient inévitables et nous ont offert de belles frayeurs. Mais ces difficultés ne sont rien face à l’accueil que nous avons reçu. Pour provoquer les rencontres avec les locaux, nous nous faisions connaître dans le café du village. Notre projet rassurait les habitants, souvent peu habitués à croiser des étrangers. Pour nous aider, de nombreuses personnes nous ont spontanément offert le gîte et le couvert, parfois plusieurs jours d’affilée.
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Et aujourd’hui, où en êtes-vous ?
Deux ans après notre retour, nous ne nous sommes pas vraiment remis de ce voyage. On se dit que plus rien ne sera jamais comme avant. L’idée de réaliser un film nous trotte dans la tête : il serait dommage de ne pas exploiter le contenu que nous avons accumulé en chemin. Une chose est sûre : nous ne retournerons pas à nos carrières et ferons passer notre épanouissement personnel avant toute chose.
(1) Deux pas vers l’autre : 10.000 km à pied pour raconter l’Europe, de Marie Couderc et Nil Hoppenot, Glénat, 240 pages, 25,95 €.
Tirésias
le
La “soif d’aventure et la conscience écologique” ne se vivent pas seulement en vagabondant au gré des caprices, mais au jour le jour dans une vie normale d’insertion par le travail en durant les vacances.
Ces deux bobos ne sont pas des exemples à suivre.
philadelphie
le
Je souscris à la réflexion du vieux pied noir. Ne croyez vous pas qu’aujourd’hui il serait plus utile de valoriser des jeunes couples qui ne fuient pas leurs responsabilités pour s’offrir un plaisir égoïste. et surtout pas des jeunes qui veulent “sauver la planète” en nous proposant que des interdits, quelle prétention et la planète s’en moque, mais qui apporte leur contribution au devenir de notre pays et de notre culture quel que soit leur niveau de responsabilité. J’ai bien dit devenir et non maintien.
le vieux pied noir
le
Une idée comme ça : elle fait une formation d’aide soignante et lui de boulanger ? Et ils travaillent ….. pour le bien de la communauté au lieu de se regarder le nombril ….. vous n’en avez pas assez de ces bobos interchangeables ?
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Marie Couderc et Nil Hoppenot : «À pied, chaque mètre fait partie du voyage»
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