Dans sa note conjoncturelle, publiée ce 6 décembre, l’Insee souligne que Mayotte a mieux résisté à la crise sanitaire de 2020 que les autres régions françaises. Dans ces dernières, l’activité économique avait chuté de – 5,5% en valeur au niveau national et entre – 1,3% et – 3,7% dans les autres départements d’Outre-mer. Cette hausse du produit intérieur brut (PIB) de Mayotte a été portée notamment par la consommation des administrations publiques, dont le poids est important, qui est restée soutenue.
« En outre, la forte croissance de la population a aussi eu un effet favorable sur l’activité économique, par son effet sur la consommation des ménages et les besoins en services non marchands (enseignement par exemple) », précise l’Insee. Toutefois, cette croissance démographique a un revers. Le PIB par habitant n’a progressé que de 0,5% en valeur et a atteint 9900 euros en 2020, très éloigné du niveau national, qui est 3,5 fois plus élevé.
Le solde des échanges avec l’extérieur a représenté un autre facteur de croissance, selon l’institution. « En effet, du fait de la crise sanitaire, qui a perturbé les échanges extérieurs au niveau mondial, les exportations et les importations reculent fortement : respectivement – 36,9% et – 6,5%. En conséquence, le déficit commercial de Mayotte vis-à-vis du reste du monde se réduit de 5%, les importations étant en valeur 15 fois supérieures aux exportations en 2019. Cette moindre dépendance temporaire aux importations en 2020 contribue pour 1,3 point à la hausse du PIB. »
Pour l’année considérée, l’Insee a noté une faible croissance de la production marchande à Mayotte. Les restrictions sanitaires ont surtout affecté les entreprises, contrairement aux administrations publiques, et plus particulièrement pendant la période de confinement. Leur production n’a augmenté que de 1%. Cependant, « la valeur ajoutée des entreprises, différence entre la production des biens et services et les consommations intermédiaires nécessaires à les produire, progresse en revanche de 3,7% ».
Enfin, l’institut statistique relève pour 2020 un pouvoir d’achat individuel et une consommation des ménages en berne. Ceci dit, le recours au dispositif d’activité partielle dans le secteur privé a préservé les rémunérations et donc le revenu disponible brut des ménages. Par ailleurs, « compte tenu de la forte croissance de la population, le pouvoir d’achat individuel des habitants de Mayotte augmente de 0,2 % en moyenne en 2020. »
Néanmoins, en dépit d’une croissance démographique dynamique et d’une inflation contenue (+ 0,4% en moyenne sur un an), la consommation finale des ménages résidents à Mayotte n’a augmenté que de 3% en 2020, à un rythme moins rapide que celui de la population, à cause des mesures restrictives mises en place pour endiguer l’épidémie de Covid, comme la fermeture des commerces non essentiels durant le confinement au second trimestre. Mais à toute chose malheur est bon. En raison de cette faible consommation liée aux restrictions sanitaires, « l’épargne des ménages bondit en 2020. Ainsi, les actifs financiers détenus augmentent fortement (+ 29,4%), la croissance des dépôts à vue étant particulièrement marquée (+ 35,4%) », rapporte l’Insee.
PM
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