Le jour du réveillon de Noël, le 24 décembre dernier, 53 migrants, dont 3 femmes et 3 enfants, d’origine sri-lankaise accostaient au Port, débarquant d’un vieux bateau de pêche. Pour la quatrième fois en seulement quelques mois, l’Etat prenait en charge ces nouveaux arrivants candidats à l’exil pour les placer en zone d’attente.
Mercredi et jeudi, les Sri-lankais ont été entendus, en deux groupes au vu de leur nombre, par le juge des libertés et de la détention. Ce dernier se prononce uniquement sur leur maintien en zone d’attente, et les a surtout questionné sur leurs conditions de vie ces quatre derniers jours et leur capacité à exercer leurs droits.
Elles posent question notamment pour les trois mineurs isolés présents mercredi, de 16 à 17 ans, qui répondent à des droits particuliers au regard de leur vulnérabilité, explique leur avocat Me Louis Weinling-Gaze. “Ce sont des mineurs isolés, sans représentant légal, et sont demandeurs d’asile, soit trois critères de vulnérabilité. L’objectif c’est qu’ils soient pris en charge par les services sociaux et mis à l’abri“, fait-il valoir. Un point qui a été élucidé puisque ces trois mineurs ont été mercredi soir confiés à l’Aide sociale à l’enfance, et ont donc été autorisés à entrer sur le territoire.
A l’issue de l’audition des deux groupes, ce sont finalement 49 migrants qui retournent sur décision du juge en zone d’attente, pour une durée de maximum 8 jours supplémentaires, en attendant que l’Ofpra finisse de statuer sur leur demande d’entrée sur le territoire au titre de la demande d’asile.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Depuis samedi, une partie a été hébergée à la zone d’attente de l’aéroport, une autre partie dans un hôtel du chef-lieu, le temps de rencontrer avocats et interprètes pour les aider dans leurs entretiens avec l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
Ce mercredi 28 décembre 2022, deux groupes de 13 Sri-lankais était présentés devant le Juge des libertés et de la détention, qui devra déterminer leur maintien ou non en zone d’attente. Dans la salle du tribunal, la traduction tamoul-français se faisait en simultané par des interprètes pour que tous puissent se comprendre.
Selon les récits qu’ils font de leur périple, leur traversée d’une cinquantaine de jours depuis le Sri Lanka leur aurait coûté 100 000 roupies cinghalaises par personne, soit un peu moins de 260 euros. Certains expliquaient avoir fui des situations économiques difficiles, d’autres avançaient des motifs plus personnels. Comme ce couple, dont la femme est mineure, âgée de 17 ans, qui disait avoir fui le pays après s’être mariés religieusement, car leur famille n’acceptait par leur union.
Pour rappel, ces migrants sont placés en zone d’attente le temps que l’Ofpra examine leur situation au cas par cas, afin de décider si la demande d’asile est recevable. Ce placement en zone d’attente dure quatre jours, et peut-être prolongé de huit jours maximum sur décision du juge des libertés et de la détention, d’où leur présence au tribunal ce mercredi.
Ensuite, si l’avis de l’Ofpra leur est favorable dans les prochains jours, ils pourront rester à La Réunion afin d’y effectuer leur demande d’asile. Le cas contraire, ils seront reconduits au Sri Lanka.
Pour rappel, c’est la quatrième fois cette année qu’un bateau de migrants sri-lankais aborde nos côtes : cela représente 121 personnes ayant fui leur pays dans l’espoir de trouver asile en France, rien qu’en 2022. Depuis mars 2018, ils sont 399 Sri-lankais à avoir tenté cette traversée vers La Réunion, bien que peu finalement soient autorisés à y rester.
Migrants sri-lankais : 49 personnes placées en zone d'attente, 3 mineurs isolés confiés à l'aide sociale à l'enfance
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