Dans le cadre du Plan de Relance, le Gouvernement a souhaité consacrer 30 millions d’euros à un programme de soutien à la conception et à la réalisation de projets artistiques, qui portera une attention particulière aux jeunes créateurs.
pour soutenir les créateurs et créatrices
sélectionnés
dans toute la France
collectifs
ans
de moins de 40 ans
Réenchanter le monde, c’est l’objectif de Mondes nouveaux, un programme novateur qui donne carte blanche aux artistes dans tous les champs de la création contemporaine.
Des mondes nouveaux et surtout pas un Nouveau Monde. Des mondes à penser, à créer, à construire, à accueillir, mais pas à conquérir. Des mondes nouveaux, riches de promesses. Car peut-être a-t-on oublié que les artistes, les créatrices et créateurs étaient les mieux à même de répondre à nos aspirations, les acteurs essentiels de nos transformations, les meilleurs interprètes, aussi, du tremblement du temps.
Un monde nouveau peut être un microcosme : une fiction, une scène, un espace, un geste, un objet, une forme, un son. Sachons l’embrasser avec enthousiasme et le couvrir d’une attente anxieuse. Qui, sinon les artistes une fois encore, seuls ou collectivement, ouvrent à ces possibles, à ces horizons, avec les outils extraordinairement divers qui sont les leurs ? Comment alors ne pas vouloir se saisir de l’opportunité qui nous est ici offerte de les accompagner ? De leur offrir l’hospitalité ? De leur permettre de choisir un lieu, de le faire vivre ou revivre, d’y faire œuvre, d’y rencontrer ou de se créer un public ?
Ces propositions s’élaborent à partir d’un protocole simple. Elles sollicitent une jeunesse venue de tous les horizons, des créatrices et créateurs de toutes les communautés artistiques et intellectuelles. Chaque dossier est doté d’une bourse d’étude à même de donner à chacun et à chacune les moyens de s’engager. Et les projets eux-mêmes seront soutenus jusqu’à leur terme, au gré des différents sites et lieux de tous ordres prêts à les accueillir.
Initiées aujourd’hui, elles procèdent d’un dialogue avec celles et ceux qui, conscients que la création est d’abord une question de sens, se sentiront préoccupés par la place de leurs œuvres dans notre société, au cœur d’un monde qui a pour mission de se reconstruire.
Bernard Blistène, Ronan de Calan, Lucie Campos, Julien Creuzet, Rebecca Lamarche Vadel, Bruno Messina, Caroline Naphegyi, Chloé Siganos, Noé Soulier
La création artistique a été particulièrement impactée par la crise sanitaire. Pour soutenir le secteur, le Gouvernement a souhaité, dans le cadre du volet culture de France Relance, consacrer 30 millions d’euros à un programme de soutien novateur à la conception et à la réalisation de projets artistiques.
L’ensemble des propositions sélectionnées témoigne de la grande diversité des pratiques artistiques contemporaines, comme de la volonté des créateurs et créatrices d’explorer différentes disciplines et des territoires inconnus.
Est aujourd’hui venu le temps des arbitrages, qui ont conduit le comité artistique à sélectionner parmi ces dossiers 264 propositions, venues d’horizons artistiques et géographiques très divers. Dans ces choix toujours difficiles, parfois douloureux, le comité s’est efforcé de tenir compte aussi bien du nombre important de propositions initialement transmises, qui témoigne assurément d’une demande pressante de la part des créatrices et créateurs, que de la qualité de chaque projet, pour atteindre les objectifs qu’il s’était fixé au départ : soutenir des créations originales, et se donner les moyens de les accompagner dans chacune des étapes menant à leur réalisation.
Il faut désormais s’atteler à la tâche, auprès de celles et ceux qui vont recevoir une bourse leur permettant de prendre le temps de l’étude, afin de définir les conditions de réalisation de leur œuvre. Dans les semaines et mois qui suivront, les premières créations prendront forme, qui seront présentées, exposées dans différents lieux du Centre des monuments nationaux, du Conservatoire du littoral ou partout ailleurs, selon la nature de l’œuvre, selon la proposition de l’artiste, selon le dialogue qui s’établira avec le site et ses équipes.
Ces Mondes nouveaux sont désormais en passe d’être réalité. On veut espérer qu’ils ouvrent d’autres voies, dessinent d’autres perspectives pour des créations de toute nature, susceptibles d’offrir un portrait du temps. Mais nous y entrevoyons déjà un stupéfiant réservoir de formes et d’inventions, de critiques et d’utopies.
À celles et ceux s’inquièteraient du pouvoir de la création dans des temps désenchantés, ces projets répondent par un foisonnement de signes et de propositions. « Là où est le péril, là croît aussi ce qui sauve », disait le poète. On voudra lui donner raison.
L’appel Mondes nouveaux voulait faire entendre la parole des artistes, se donner les moyens d’écouter leurs attentes et d’y répondre concrètement. Il voulait construire une méthode et un protocole nouveaux, loin de tous clivages entre disciplines artistiques, constituer une forme d’hospitalité, au sens où le philosophe la définissait : un acte d’accueil. Il voulait être attentif à la création contemporaine dans la diversité de ses pratiques, de ses disciplines et de ses territoires — s’aventurer là où l’on ne va pas encore, ou là où l’on ne va plus. Gageons que la profusion des propositions qui vont s’offrir à toutes et à tous seront, dans les mois qui viennent et pour longtemps encore, à la mesure de cette attente, de ces désirs, de cet appel.
Bernard Blistène est directeur du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou de novembre 2013 à juin 2021 et président du comité artistique du programme Mondes nouveaux. Conservateur du patrimoine, il a été directeur des Musées de Marseille puis entre autres, inspecteur général de la création artistique du Ministère de la culture, directeur du département du développement culturel du Centre Pompidou avant de devenir directeur du Musée national d’art moderne en 2013.
Auteur de très nombreuses expositions en France et à l’étranger, il s’est également attaché à la création du Nouveau festival du Centre Pompidou en 2009, une manifestation résolument pluridisciplinaire sur les différentes formes de la création contemporaine. Il a également enseigné l’art moderne et contemporain à l’école du Louvre de de 1985 à 2005. On lui doit par ailleurs de très nombreux ouvrages et catalogues sur l’art de notre temps.
Ronan de Calan, ancien élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, agrégé et docteur en philosophie, enseigne l’histoire et la philosophie des sciences humaines à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, où il est maître de conférences. Ses dernières publications : La littérature pure, histoire d’un déclassement, Paris : Le Cerf, 2017 ; Philosopher à vingt ans, Paris : Flammarion, 2020.
Lucie Campos dirige depuis 2019 la Villa Gillet, maison internationale des écritures contemporaines qui programme à Lyon, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et dans des lieux partenaires européens, des rencontres autour de la littérature et de la pensée contemporaine.
Franco-irlandaise, elle est ancienne élève de l’École Normale Supérieure (Ulm, sciences sociales), agrégée de lettres modernes et docteure en littérature comparée. Spécialiste des œuvres de Sebald, Coetzee et Kertész, elle a enseigné la littérature comparée et l’histoire des idées dans les universités de Poitiers, Caen, Toulouse, Reims et à Sciences Po Paris et publié Fictions de l’après (Classiques Garnier, 2011).
Après avoir mené plusieurs programmes à l’UNESCO et au Centre du Patrimoine Mondial, à l’Institut français Paris puis à l’Institut du Monde Contemporain du Collège de France, elle a dirigé le Bureau du livre de Londres et le programme European Writers Tour de 2014 à 2019. Elle a été membre du jury du Booker International Prize en 2020 et est actuellement administratrice du prix d’art irlandais Golden Fleece Award et du prix de littérature franco- allemand Prix Franz Hessel.
Né en 1986 au Blanc-Mesnil, Julien Creuzet vit et travaille à Montreuil. Il crée une œuvre protéiforme qui intègre la poésie, la musique, la sculpture, l’assemblage, le cinéma et l’animation. En évoquant les échanges postcoloniaux trans océaniques et leurs multiples temporalités, l’artiste place son héritage passé, présent et futur au cœur de sa production. Faisant fi des récits globaux et du réductionnisme culturel, l’œuvre de Julien Creuzet met souvent en lumière les anachronismes et les réalités sociales pour construire des objets irréductibles. Semblables à des reliques du futur ramenées à terre par une marée océanique, les œuvres de Creuzet se matérialisent comme des témoignages amplifiés d’histoire, de la technologie, de la géographie et de soi. Ses expositions personnelles récentes incluent : Camden Arts Center (Londres, Angleterre), Document (Chicago, USA), CAN Centre d’art Neuchâtel (Suisse), Palais de Tokyo (Paris, France), Fondation Ricard (Paris, France), Bétonsalon (Paris, France).
Rebecca Lamarche-Vadel est directrice de Lafayette Anticipations, Fondation des Galeries Lafayette, et commissaire d’exposition. Elle est en 2020 la commissaire générale de la Biennale Internationale de Riga, « and suddenly it all blossoms », et réalisatrice du long métrage tiré de l’exposition (2021). De 2011 à 2019, elle est curatrice au Palais de Tokyo où elle a assuré le commissariat, entre autres, des cartes blanches à Tomas Saraceno, ON AIR (2018-2019) et à Tino Sehgal (2016). Elle collabore régulièrement avec des institutions internationales, le Château de Versailles, la FIAC, le MoMA PS1 (New-York), Nottingham Contemporary (Grande-Bretagne), le Stedelijk Museum (Amsterdam). Elle publie dans des revues et catalogues français et internationaux, elle intervient dans de nombreux séminaires et jurys en France et à l’étranger (FIAC, Pavillon français de la Biennale de Venise).
Bruno Messina, directeur du Festival Berlioz à La Côte-Saint-André et du Festival Messiaen au Pays de la Meije, a été professeur d’ethnomusicologie au CNSMD de Paris et professeur d’art, de civilisation et d’histoire de la musique au CNSMD de Lyon.
Musicien formé dans différentes disciplines (classique, jazz, gamelan javanais), il défend tous les langages musicaux, soutient l’émergence de nouveaux talents et développe la formation de jeunes musiciens professionnels dans le cadre de l’Agence Iséroise de Diffusion Artistique (EPCC) qu’il dirige.
Engagé pour la création contemporaine, il a présidé Musique Française d’Aujourd’hui et siège désormais au conseil d’administration de la Maison de la Musique Contemporaine. Il est aussi médiateur musique dans le cadre de l’action Nouveaux Commanditaires de la Fondation de France.
Bruno Messina est lauréat du prix Villa Médicis Hors les murs.
Après avoir dirigé la plateforme de développement du design, lille—design, Caroline Naphegyi prend la direction des programmes de Lille Métropole 2020, Capitale Mondiale du design.
Bien plus qu’un événement, cette capitale est un laboratoire où se dessine et s’expérimente un monde nouveau.
Designers, citoyens, entrepreneurs et chercheurs du monde entier ont conçu et construit des solutions aux défis de notre temps. Après avoir contribué de 2000 à 2006 à la programmation en design de Lille 2004 Capitale européenne de la culture, puis lille3000, elle se voit confier par son fondateur David Edwards la direction du Laboratoire, un centre culturel pluridisciplinaire situé au cœur de Paris dédié au développement de protocoles de recherches associant créateurs (designers, architectes, artistes, compositeurs) et scientifiques. Puis elle créé en 2010 la société Tomorrowland, une société de production de projets au croisement des disciplines, et l’association Design for change, qu’elle dirige actuellement, une plateforme de mise en pratique de solutions innovantes par le design, au service des entreprises et des collectivités.
Experte des scènes artistiques et du spectacle vivant en France et à l’étranger, Chloé Siganos est depuis 2019 cheffe de service des spectacles vivants au Centre Pompidou.
Après avoir grandi à Lisbonne et à Tokyo, elle poursuit des études théâtrales à l’Université Paris Ouest La défense puis devient assistante à la mise en scène. En 2004 elle s’installe à Vienne et travaille pendant six ans comme conseillère artistique pour des entités publiques et privées.
À partir de 2010, elle occupe successivement les fonctions d’attachée culturelle à l’Institut français du Portugal avant de rejoindre l’Institut français à Paris où elle prend la responsabilité du spectacle vivant/théâtre et du programme Afrique et Caraïbes en création. En 2017, elle rejoint l’Italie comme attachée culturelle près de l’Ambassade de France et coordonne la saison artistique transdisciplinaire « La Francia in Scena » en dialogue avec les plus importantes institutions culturelles du pays.
Investie dans le développement de la Fondation Nuovi Mecenati, fondation franco-italienne en soutien à la création contemporaine, elle en assume les fonctions de Secrétaire générale puis de conseillère artistique pour le spectacle vivant, mission qu’elle poursuit actuellement.
Le travail de Noé Soulier explore le corps et le mouvement à travers des dispositifs multiples. Il développe une écriture chorégraphique à la frontière entre geste pratique et mouvement dansé. Sa recherche théorique propose différentes conceptions du mouvement visant à démultiplier l’expérience du corps. Il expérimente également la place de la chorégraphie dans différents contextes : musées, lieux architecturaux et espaces naturels. Il développe ainsi une démarche à la fois conceptuelle et profondément ancrée dans le mouvement.
Noé Soulier a étudié à PARTS — Bruxelles et obtenu un master en philosophie à l’Université de la Sorbonne. Ses créations ont été présentées, entre autres, par le Festival d’Automne à Paris, le Centre Pompidou, le Théâtre de la Ville, le Théâtre National de Chaillot, Performa, le Kaaitheater Brussels, Sadler’s Wells — London, Tanz im August — Berlin, Tanzquartier Vienna et le Teatro Municipal do Porto. Parallèlement, il crée pour le Ballet du Rhin, le Ballet de Lorraine, Los Angeles Dance Project et l’Opéra de Lyon.
En 2020, il prend la direction du Centre national de danse contemporaine d’Angers.
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