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Situé dans le nord-ouest des Etats-Unis, cet immense Etat sauvage est un haut lieu de la pêche à la mouche et d’une certaine littérature qui s’en inspire. En route…
» EN IMAGES – Le Montana, paradis vert de la pêche à la mouche
«It’s good to be a redneck» («C’est bon d’être un plouc») chante un haut-parleur au-dessus des gradins. En ce 4 juillet, jour de fête nationale, toute la communauté de Livingston, Montana, s’est donné rendez-vous au bord de la Yellowstone River. Quatre à cinq mille personnes, hommes et femmes en Stetson, chemise à carreaux, jean et santiags, venus, comme le rappellera bientôt le speaker, se sentir «fiers d’être américains ce soir!» Juchée sur Muchacho Daully, son étalon pie, Miss Teen Rodeo 2011 effectuera un dernier tour de piste au grand galop avant de remettre son écharpe de satin à la reine suivante. Puis des cow-boys venus de tous les Etats-Unis se mesureront sur les mustangs et les taureaux. Il y aura un clown, et de jeunes cavalières galoperont à travers l’arène en tenant bien haut les drapeaux aux couleurs des sponsors: marques de bière ou de voitures. On chantera l’hymne national la main sur le coeur, on admirera le feu d’artifice. Ce soir, les habitants de Livingston, Montana, seront fiers d’être américains.Le Montana, cet Etat plus vaste que l’Allemagne et perdu dans le nord-ouest des Etats-Unis, est peuplé de moins de 1 million d’habitants. Des «ploucs», chez lesquels la nature domine encore, habitués aux grands espaces et à la vie sauvage plutôt qu’au macadam des villes. Chez eux, il y a des grizzlis et des élans dans la forêt où personne n’aurait l’idée d’aller se promener tout seul. Il y a aussi des loups, de hautes montagnes… Et, partout, des lacs, des rivières, des ruisseaux et des torrents. Les habitants du Montana y pratiquent comme une religion un sport de grands seigneurs: la pêche à la mouche.
Pour les passionnés de cette pratique, le Montana est La Mecque. Les rivières fameuses comme la Gallatin, la Madison, la Flathead ou la Blackfoot abritent les quatre espèces de truites que les pêcheurs à la mouche rêvent de sentir vibrer un jour au bout de leur canne: brown trout, rainbow trout, cutthroat ou brook trout. L’été venu, on y vient du monde entier pour s’immerger dans les eaux glacées des rivières et s’exercer au beau geste du lancer, tenter de poser impeccablement son hameçon emplumé sur les eaux et leurrer les poissons suspicieux. Une fois attrapées, la plupart des truites seront immédiatement relâchées: dans cette activité, le plaisir consiste à saisir la proie, pas à la tuer. Nombreux sont les lodges et les ranchs qui se sont spécialisés dans l’accueil des pèlerins de la pêche à la mouche. Le Ranch at Rock Creek en est la version la plus aboutie.La Rock Creek, la rivière à côté de laquelle il est installé, court dans un vaste espace sauvage entre les villes d’Anaconda et de Missoula. Ce ranch de 2 500 hectares est comme un rêve de cow-boys et d’Indiens qui se serait réalisé. On arpente les bois et les vallées de ce décor grandiose pour tirer au colt ou à l’arc, pratiquer la monte western, dormir sous des tentes style «7e régiment de cavalerie». Et puis, bien sûr, pêcher à la mouche dans une ambiance digne du film Et au milieu coule une rivière. Ce long-métrage réalisé en 1992 par Robert Redford a mis le Montana sur le devant de la scène. Il a aussi révélé au grand public la relation passionnelle entre pêche à la mouche et littérature.
Car l’histoire de ces deux frères unis par leur amour de la pêche est tirée d’un roman intitulé La Rivière du sixième jour. Norman Maclean, son auteur, fait partie de ce qui a été baptisé «l’école de Missoula». Cette petite ville universitaire du Montana a hébergé un nombre impressionnant d’écrivains américains comme Jim Harrison, James Crumley, James Lee Burke… Tous n’écrivent pas sur la pêche à la mouche, mais tous ont en commun l’amour des grands espaces et de la nature sauvage, dont le Montana est un sanctuaire. «The last best place» («l’ultime meilleur endroit»), dit à son propos William Kittredge, un écrivain qui a animé un atelier d’écriture à l’université de Missoula.L’Ouest et la vie sauvage ont influencé une littérature profondément américaine appelée outre-Atlantique «Nature Writing», un terme difficile à traduire en français. Les écrivains du Montana s’inscrivent dans ce courant qui remonte au XIXe siècle. De grands noms de la littérature américaine comme Fenimore Cooper, Henry David Thoreau ou Mark Twain et Jack London s’y rattachent. Les Aventures de Huckleberry Finn, considérées comme le chef-d’oeuvre de Mark Twain, sont d’ailleurs un des livres de référence de Pete Fromm. Costaud, la peau tannée, une forte moustache, la cinquantaine, cet écrivain habitant Missoula ressemble plus à un bûcheron qu’à un intellectuel falot. Et pour cause: il a exercé pendant plusieurs années le métier de ranger dans les montagnes de la région, avant de céder à sa passion de la littérature. Au volant de la grosse voiture qui le conduit à la rivière Rock Creek, il se souvient du jour où il a découvert la pêche à la mouche, dans les années 70. A la fin de ses études de biologie animale, il avait passé huit mois coupé du monde dans les montagnes de l’Idaho, à surveiller l’éclosion des oeufs de saumon dans les rivières. «Un jour, je suis tombé sur des cannes tombées d’un bateau, et je me suis mis à la pêche.» Tout bête. Comme le récit qu’il livrera à l’issue de son ermitage volontaire: Indian Creek, devenu un manifeste de Nature Writing. L’ouvrage est publié en France aux Editions Gallmeister, qui se sont fait une spécialité dans le domaine. «Il y a dans ces romans l’expression d’une vraie sauvagerie qu’on ne connaît plus en France, explique Oliver Gallmeister, son fondateur. C’est une littérature qui crée avec la nature un lien rompu par notre mode de vie.»
Bien qu’il ne soit pas écrivain, Tony Ardisson, guide de pêche au Ranch at Rock Creek, vit lui aussi sa passion comme une communion absolue avec la nature. La trentaine, une démarche de cow-boy, ce chasseur d’ours cache à peine son dédain pour qui n’est pas capable d’attraper une truite arc-en-ciel dans les cinq minutes suivant son premier lancer. Mais cette attitude dissimule mal le raffinement du jeune homme, également sommelier: «Le vin et la pêche à la mouche sont mes deux grandes passions car ils ont tous deux une corrélation profonde avec la nature, le terroir, le climat. Il y a toujours de nouveaux vins, de nouvelles mouches, de nouvelles cannes, de nouveaux endroits où pêcher.» Dans l’immense Montana, il reste à Tony Ardisson deux rivières à découvrir: la Sun et la Saint-Mary.
Montana – le carnet de voyage
Office de tourisme du Montana (visitmt. com). www.gobages.com: le site français des passionnés de pêche à la mouche.
Y aller
Air France (36.54 ; www.airfrance.fr). Paris-Bozeman via Salt Lake City. Vols opérés par la compagnie Delta Airlines.Location de voiture: Alamo (0.825.16.22.10 ; www.alamo.fr). Avec Equinoxiales ( 01.77.48.81.00 ; www.equinoxiales.fr), spécialiste du voyage sur mesure à prix doux. Tselana Travel (01.55.35.00.30 ; www.tselana.com) propose également des séjours, notamment dans le très beau Ranch at Rock Creek.
À Livingston, le Murray Hotel (00.1.406.222.13.50 ; http://murrayhotel.com) est un des plus charmants et des plus anciens hôtels de la ville et n’a probablement pas beaucoup changé depuis son ouverture en 1904, ce qui est très vieux pour le Montana. Ambiance «old west» garantie, le confort en plus. Le Murray Cafe, le bar de l’hôtel accueille régulièrement des musiciens de country.
Le Montana’s Rib and Chop House (00.1 406 222.92.00) est une bonne adresse pour les amateurs de steak de bison.
Dans la Paradise Valley, sur les bords de la Yellowstone, le Yellowstone Valley Lodge (00.1.800.626.35.26 ; www.yellowstonevalleylodge.com) est idéalement situé pour faire des excursions vers le Yellowstone National Park, s’initier à la pêche à la mouche dans les lacs alentour ou aller pêcher dans les rivières les plus réputées du pays comme la DePuy Spring Creek. Le Paradise Valley Grill, restaurant de l’hôtel, est un des meilleurs de la vallée. Produits locaux de très bonne qualité. Dans la charmante ville de Virginia City, le Fairweather Inn (00.1.406.843.53.77) a gardé le style d’un hôtel de l’époque 1900. Une très bonne adresse pour retrouver l’ambiance de la ruée vers l’or que cette bourgade et Nevada City, sa voisine, ont admirablement su préserver. Proche de Big Sky, avec ses cabanes de rondins dispersées dans les bois, le Lone Mountain Ranch (00.1.406.995.46.44 ; www.lonemountainranch.com) est une destination familiale. On y pratique les activités de grand air offertes par la nature: randonnée, équitation, pêche à la mouche. Aux alentours de Missoula, le Ranch at Rock Creek (00.1.877.786.15.45; http://theranchatrockcreek.com) propose une immersion radicale et délectable dans la culture de l’Ouest, version luxe. Nature splendide, activités multiples, table raffinée et, le soir, bowling ou feu de camp: parfait pour vivre tous ses rêves de Far West.
A Livingston, offrez vous les services des Montana Fly Fishing Guides (00.1.406.223.24.88 ; www.montanaflyfishingguides.com) ou de Zach Pleshar (00.1.406.223.79.14 ; pleshar@hotmail.com) un guide indépendant. A Big Sky, Ennion Williams (00.1.406.579.70.94 ; www.bigskytrout.com), également indépendant.
L’hiver est long dans le Montana et la fonte des glaces peut être très tardive. Mieux vaut attendre que l’été soit bien avancé pour y planifier un voyage. Sans quoi les eaux des rivières, trop gonflées, compliquent la pratique de la pêche à la mouche.
La Rivière du sixième jour, de Norman Maclean, Editions Rivages. Indian Creek, de Pete Fromm, Editions Gallmeister et, du même auteur, Avant la nuit. Dalva et Légendes d’Automne, de Jim Harrisson, Editions Christian Bourgois. La Pêche à la truite en Amérique, de Richard Brautigan, 10/18. Les Aventures de Huckleberry Finn, de Mark Twain, nouvelle traduction de Bernard Hoepffner, Editions Tristram.Guides: Ouest Américain, Lonely Planet. Ouest américain, Guides Bleu.
konkera
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Redneck, ne veut pas dire plouc. Ce dernier est le qualitatif péjorative que le terme “Redneck” a prit très longtemps après son “invention”. Redneck désigne les bosseurs du sol “originels” (pas forcément “originaires”) du Sud des USA. Des fermiers et agriculteurs blancs pas riches mais dont les valeurs principales étaient, le travail ou le dur labeur, la famille et Dieu. En somme des gens honorables. Bien plus honorables que les cols blancs de Wall Street. Littéralement; le terme “Redneck veut dire “Cou rouge”.
Les maires des communes de Vars et de Risoul sont d’accord. Mais pas les exploitants des remontées mécaniques. La jonction de la Forêt Blanche, deuxième plus vaste domaine des Hautes-Alpes, ne devrait pas ouvrir cet hiver.
REPORTAGE – Le croisiériste italo-suisse a inauguré ce mercredi 7 décembre à New York son dernier navire, long de 339 mètres. Visite en avant-première de ce géant des mers flambant neuf.
D’est en ouest, du Pays basque à la Catalogne, les Pyrénées sont parsemés de gorges et de canyons, à explorer à pied, en canoë ou vêtu d’une combinaison en Néoprène.
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Montana, voyage au pays des rivières
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