En écho au Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges (FIG) qui s’est tenu le week-end dernier et dont le pays invité était le Portugal, nous nous demandons aujourd’hui ce qu’il en est des flux migratoires dans ce pays.
Existe-t-il une culture migratoire portugaise ? Si l’on remonte dans l’histoire de ce pays, jusqu’à l’époque des grandes découvertes, peut-on dire que les Portugais ont commencé par être des émigrants ? C’est un fait en tout cas qu’à de nombreuses périodes de leur histoire, les Portugais ont fait leurs bagages… Ses ressortissants ont depuis longtemps une tradition d’expatriation : d’abord en tant que puissance colonisatrice, puis pour fuir le Salazarisme et la crise économique.
Aujourd’hui encore, on estime qu’un Portugais sur cinq vit en dehors des frontières de son pays. Et pourtant les flux semblent s’être récemment inversés : depuis l’année 2015, un nouveau changement migratoire est intervenu, le Portugal est redevenu une destination attrayante, et des milliers de personnes posent désormais leur valise au pays de Fernando Pessoa… On compte par exemple 28 000 Français et près de 110 000 brésiliens vivant dans ce pays.
Nous faisons le point aujourd’hui sur ce sujet qui dit en creux les phases de bien-être et de désespoir qui se succèdent dans ce pays, en entremêlant différents discours, celui des témoignages, de l’histoire et du présent des cartes, avec nos trois invités :
Victor Pereira, docteur en histoire à l’Institut d’études politiques de Paris, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, chercheur de l’Instituto de História Contemporânea de l’Université nouvelle de Lisbonne. Il mène des recherches sur les migrations portugaises et sur l’histoire du XXe siècle portugais. Il a publié La dictature de Salazar face à l’émigration. L’État portugais et ses migrants en France (1957-1974) (Presses de Sciences Po, 2012/Temas & Debates, 2014) et préfacé l’ouvrage Exils, témoignages d’exilés et de déserteurs portugais paru aux éditions Chandeigne.
Dulce Pimentel, géographe et chercheuse au Centre interdisciplinaire des sciences sociales de l’Université nouvelle de Lisbonne
François da Silva, producteur. Né au Portugal, il a émigré en France lorsqu’il était enfant. De nationalité portugaise, il a décidé, il y a 5 ans, de revenir s’installer au Portugal.
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