Johanne Peyre, présidente de l’Autorité polynésienne de la concurrence. ©CP/Radio1
L’Autorité polynésienne de la concurrence organise du 23 au 25 janvier les premières « Journées concurrence » qui vont réunir 8 autorités similaires : France, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Australie, Nouvelle-Zélande, Fidji, Papouasie-Nouvelle Guinée et Île Maurice. L’occasion de confronter les expériences dans des environnements insulaires, de créer un réseau régional, et de mieux informer les juristes locaux sur les règles du jeu. 
Moins de 10 ans après la mise en place du droit polynésien de la concurrence, l’autorité chargée de le faire appliquer organise à Papeete, du 23 au 25 janvier, les premières « Journées concurrence », auxquelles vont participer les autorités de la concurrence de France, Nouvelle-Calédonie, Australie, Nouvelle-Zélande, Fidji, Papouasie-Nouvelle Guinée et Île Maurice. Sont également conviés les représentants des institutions, des administrations, des experts internationaux, des acteurs économiques et des juristes polynésiens, ainsi que des élèves de l’École de commerce de Tahiti et des lycées Paul Gauguin et Diadème.
Un rôle d’arbitre
Les autorités de concurrence participent à la régulation économique en s’assurant que rien ne vient fausser le jeu normal de la concurrence, mais elles ne sont pas garantes de la réussite : « On n’a pas vocation à protéger les concurrents, mais à protéger le processus concurrentiel, à sortir du protectionnisme pour ouvrir à de nouveaux entrants », rappelle la présidente de l’Autorité polynésienne de la concurrence, Johanne Peyre.
Elle fait le parallèle avec le milieu sportif : « Dans le sport, il faut des règles, il faut que les règles soient claires, il faut qu’elles soient appliquées de manière juste, et il faut qu’elles soient connues. Quand vous avez ça, vous montez des équipes et vous acceptez d’aller jouer à l’extérieur. C’est pareil dans l’économie. » Ces dernières années, la Polynésie a ainsi vu l’arrivée de nouveaux acteurs dans les domaines des télécoms, des transports maritimes et aériens. L’APC a rendu l’an dernier 25 décisions dont deux sanctions, une « vitesse de croisière » dont Johanne Peyre se dit assez satisfaite.
Créer un réseau régional
Le moment est donc venu de créer un réseau régional des autorités de concurrence. « Tout n’est pas transposable, mais pour savoir ce qui marche et ce qui ne marche pas, il faut échanger, connaître ce qui se fait ailleurs. La chance que nous avons c’est que les principes du droit de la concurrence sont similaires dans toutes les juridictions. Ce qui va différer, évidemment, c’est la manière dont on va l’appliquer en fonction des spécificités locales », dit Johanne Peyre, la présidente de l’APC.
La première journée sera consacrée aux secteurs économiques dans lesquels les autorités de concurrence interviennent le plus souvent : télécoms, transports, énergie, distribution, mais aussi professions réglementées et marchés publics. Le deuxième jour est réservé aux autorités de la région Pacifique, pour créer un réseau régional et favoriser la coopération. Le troisième et dernier jour aura une tonalité plus pratique, puisqu’il s’agira d’informer les juristes et avocats locaux sur des sujets tels que l’abus de position dominante, les concentrations et aménagements commerciaux, les ententes anticoncurrentielles ou encore les pouvoirs d’enquête des autorités de concurrence. L’objectif : avoir de moins en moins recours à des conseils extérieurs au pays.

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