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GUIDE – Culture, art de vivre et forêt : la cité bellifontaine s’est fait du «city break» une spécialité. Cette année, on y célèbre le bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur, la peintre animalière.
Lorsqu’on vient de Paris, en quarante minutes, par le train, passé Bois-le-Roi, l’urbanisme s’essouffle et la forêt respire. Hêtres, chênes, pins sylvestres viennent lécher la voie ferrée et ne vous quittent plus jusqu’à l’entrée en gare de Fontainebleau-Avon. Cette permanence de la nature, qui semble déborder de partout et que les routes ont du mal à contenir, c’est sans doute ce que Rosa Bonheur est venue chercher ici. La peintre animalière a vécu les quarante dernières années de sa vie dans le petit village de Thomery, à quelques kilomètres du centre-ville.
Le château de Fontainebleau, qui fut en son temps l’objet d’une importante donation des héritiers de Rosa Bonheur, lui rend hommage dans une exposition, « Capturer l’âme. Rosa et l’art animalier » (jusqu’au 23 janvier 2023). Une présentation qui a trouvé une place de choix dans le superbe fumoir de Napoléon III. Une pièce tendue de reps, que domine au-dessus d’une cheminée monumentale – acquise par l’Empereur -, le très beau portrait de Rosa Bonheur par Anna Klumpke. On peut y admirer une trentaine d’œuvres, esquisses, sculptures, dessins et peintures, dont le fameux tableau grand format La Fenaison en Auvergne. « Une peinture, presque sociale, de l’animal au travail », selon la jolie expression d’Oriane Beaufils, conservateur et commissaire de l’exposition. Béliers et moutons à tête noire et un superbe fusain, Chevaux au pâturage montrent la parfaite maîtrise d’une femme peintre qui a fait dire à l’impératrice Eugénie : « Le génie n’a pas de sexe ». On découvre aussi un aspect moins connu de l’artiste, qui savait, comme nulle autre pareille, mettre en scène sa propre œuvre et la diffuser à travers publications et gravures. Attention, l’exposition est assez modeste, par le nombre d’œuvres présentées, rien à voir avec celle que présente le Musée d’Orsay, et doit s’accompagner par une visite de voisinage, au château de By, la résidence-atelier de Rosa Bonheur.
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LA MAISON-ATELIER DE ROSA BONHEUR
Au cœur du joli petit village forestier de Thomery, le château de By impressionne par l’éclectisme de son architecture de briques. Le miracle du lieu est d’y être encore habité par l’âme de la peintre. On doit cette impression à un subtil mélange, entre parties restaurées et d’autres laissées dans l’état, proche de celui que connut de son vivant l’artiste. On échappe ici au diktat des restaurations léchées et des muséographies ennuyeuses. Au décès de Rosa Bonheur, la peintre Anna Klumpke reçoit la maison, et ses héritiers la cèdent à Catherine Brault, son actuelle propriétaire. Avec l’entier contenu.
Une chance, car on retrouvera dans le grenier quantité de trésors, comme des esquisses et des travaux préparatoires. Dans l’atelier auquel conduit un escalier de bois en colimaçon, règne un désordre de créateur. Châssis, palettes, esquisses, à portée d’yeux et de mains, semblent juste attendre le retour de Rosa. Posée négligemment dans un coin, la blouse qu’elle porte sur un de ses portraits les plus célèbres ajoute au trouble. Rien n’est surfait, car aucun intrus n’a été ajouté. Tout ce qu’on voit, Rosa Bonheur l’a vu. Cas unique que cette conservation qui a traversé les siècles et que l’on découvre en visite guidée seulement (sur inscription préalable), du fait de l’exiguïté des lieux et de la quantité d’objets présentés in situ. Les autres pièces du château sont consacrées aux expositions temporaires, dont « Rosa Bonheur intime », parfaite introduction à sa vie. On peut y admirer, notamment, ses tenues pliées au cordeau déposé dans une armoire ajourée, et la Légion d’honneur remise par l’impératrice Eugénie. « Nous voulons faire du château de By un lieu très vivant, et pas seulement un espace muséal, comme il l’a toujours été au temps de Rosa Bonheur », explique Catherine Brault, qui a ouvert un joli salon de thé (restauration légère) et trois chambres d’hôte, dont celle qu’occupait la peintre. 350 euros avec brunch et visite guidée.
12, rue Rosa-Bonheur, Thomery. Tél. : 09 87 12 35 04. chateaurosabonheur.fr
LE CHÂTEAU DE FONTAINEBLEAU
Pour prolonger l’immersion dans le second Empire, le château de François Ier, qui vient, au terme d’une longue restauration, de retrouver son fameux escalier en fer à cheval, propose à la visite un certain nombre de pièces aménagées par le couple impérial : le cabinet de travail de l’Empereur, le fumoir, le Théâtre impérial, petit chef-d’œuvre de la joie de vivre, le cabinet des Laques de l’impératrice Eugénie et son Musée chinois. Il faut bien se renseigner sur les ouvertures de ces pièces, qui ne se visitent pas en permanence et qui feront à compter du mois de mars l’objet d’un circuit Napoléon-III. Dans le Musée chinois, 800 pièces de bronze, de porcelaine, de jade etc. sont présentées… Ce qui constitue un ensemble rarissime en Europe et dans le monde. On peut passer la journée au château de Fontainebleau, tant il y a à voir entre les parties Renaissance, celles du Grand Siècle ou du premier Empire. Sans oublier le parc et son jardin anglais, si parfaitement entretenus. Remarquable, quand on sait le peu de moyens alloués en personnel par le ministère de la Culture, pour veiller sur autant de trésors, à peine 150 personnes, gardiens et jardiniers compris !
chateaudefontainebleau.fr
L’ÉCOLE MILITAIRE D’ÉQUITATION
La tradition militaire et équestre semble indissociable de Fontainebleau. En témoigne le superbe manège de Senarmont, classé monument historique, face au château, construit par Napoléon Ier en 1806 et dont la charpente de 30 000 pièces, chevillée au bois, est une pure merveille. C’est évidemment le temps fort de la visite que proposent l’École militaire d’équitation et l’office de tourisme de Fontainebleau. « Le citoyen est ici chez lui », commente le lieutenant-colonel Duprez, à l’initiative de ce circuit de découverte, plutôt rare pour une enceinte militaire, quoique celle-ci soit historique. Les maréchaux Foch et Joffre, le lieutenant-colonel Dreyfus, notamment, ont appris ici, jeunes officiers, à monter à cheval. À travers les manèges, les écuries, l’infirmerie ou le centre de ferronnerie, on découvre aussi les savoir-faire (compétition de haut niveau, préparation opérationnelle, formation des cadres…), que promeut notre armée dans un lieu que rend très vivant la présence de 190 chevaux. Passionnant de bout en bout.
fontainebleau-tourisme.com
EXCURSION À LA TOUR DENECOURT
C’est en forêt de Fontainebleau, 17 000 hectares que parcourent 1 000 km d’allées forestières, que fut inventé le sentier balisé. Claude-François Denecourt, autodidacte complet, eut dans la seconde moitié du XIXe siècle l’idée de baliser 150 km de sentiers pédestres qui furent en quelque sorte les premiers dans le monde. Son initiative le rendit célèbre. Victor Hugo lui rend hommage et une tour, élevée entre 1850 et 1853, porte aujourd’hui son nom. On y accède de la gare de Fontainebleau-Avon en 40 minutes de marche par un large chemin. De son sommet, on embrasse une vue sur tout le massif et bien au-delà. Par beau temps, on verrait même la tour Eiffel. L’association des Amis de la forêt de Fontainebleau, entretient le balisage des sentiers Denecourt, autrement appelé sentiers bleus, de la couleur de la balise. Ils ont été portés aujourd’hui à 300 km et permettent, dans une boucle depuis Fontainebleau, de superbes balades. À l’office de tourisme de Fontainebleau, se procurer le précieux Guide des balades en forêt de Fontainebleau, qui recense 20 sentiers à parcours détaillés par le menu.
fontainebleau-tourisme.com
LES CHIENS DE TRAÎNEAU
Aimer les chiens, l’aventure et la patience, telles sont les qualités requises pour s’adonner aux chiens de traîneau, version forêt de Fontainebleau. C’est ce que propose Évasion Canine, qui a transposé cette activité au monde de la forêt, sauf que le traîneau est remplacé par un karting à roue. Initiation de 1 h 30 : à partir de 48 euros pour un adulte, 36 euros pour un enfant de moins de 10 ans.
Forêt de Fontainebleau. Réservation en ligne : evasion-canine.fr
L’HÔTEL DE L’AIGLE NOIR
C’est une institution. Un des plus vieux hôtels en France, on parle du XVIe siècle. Acquis par la collection Atypio, il vient de rejoindre le groupe Accor qui l’exploite désormais en MGallery, après une longue restauration plutôt réussie. 56 chambres et 11 suites confortables, avec trois ambiances chromatiques : bleu, vert et rouge, que rehausse l’emploi de papiers peints panoramiques de la manufacture Zuber. Dans la salle du petit déjeuner, même décoration néoclassique. Une suite a été baptisée du nom de Rosa Bonheur, superbe, même si le mobilier premier Empire n’a que peu de rapports avec la peintre. Il n’y a pas de spa à l’Aigle noir, mais un accord avec celui, voisin, de Sothys, marque de référence des produits en chambre. Le bar, Le Montijo, rend hommage à l’impératrice Eugénie dans un design chic et coloré de très bon goût mais manque un peu d’animation. Un restaurant devrait, courant 2023, compléter l’ensemble. Rarissime : l’hôtel propose, en activité, une initiation à la pratique du jeu de paume, au château de Fontainebleau. À partir de 230 euros.
27, place Napoléon-Bonaparte. Tél. : 01 60 74 60 00. aiglenoirhotel.com
LA DEMEURE DU PARC
Cette belle adresse de charme occupe d’anciennes dépendances du château avec une cour intérieure, joliment aménagée, sur laquelle s’ouvrent des chambres claires, 27 au total dont 7 suites. L’hôtel vient de changer de propriétaire et de style. Celui-ci, plus intimiste et chaleureux, à l’image du bar qu’éclairent des bougies et qui fait les beaux soirs bellifontains. Design contemporain dans les chambres dont nombre d’entre elles bénéficient d’une terrasse. L’emplacement, en cœur de ville, mais très en retrait de l’agitation citadine, en fait presque une adresse secrète. Le restaurant de l’hôtel, dans son décor classique chic, très apaisant, est désormais une bonne table italienne, à laquelle œuvre le chef Gilles Choukroun, un des deux propriétaires du lieu.
6, rue d’Avon. Tél. : 01 60 70 20 00. lademeureduparc.com
LE RESTAURANT FUUMI
Cette table japonaise est la belle surprise de Fontainebleau. Elle voisine avec L’Axel, un macaron Michelin. Deux adresses sur lesquelles règne le chef Kunihisa Goto. Tout est bon, servi dans un ordonnancement japonais subtil (formule à 25 euros). Et pour ceux qui veulent poursuivre l’expérience, viser L’A Pâtisserie, tout à côté du Fuumi, une rencontre pâtissière entre les deux cultures, japonaises et françaises.
39, rue de France. Tél. : 01 60 72 10 32. restaurant-fuumi.com
LES PETITES BOUCHES DE L’EMPEREUR
Situé dans le château, ce nouveau restaurant en self-service, au bord de l’étang des Carpes, vaut surtout pour son décor et son emplacement. Il occupe les anciennes cuisines privées de l’empereur Napoléon Ier. Le dimanche, il y a un brunch (32 euros), et quand il fait beau on peut profiter d’une petite terrasse qui fait face à la porte Dorée, chef-d’œuvre du Primatice. Sans réservation.
Porte Dorée. chateaudefontainebleau.fr
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