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Depuis le début de la crise sanitaire, la Réserve sanitaire intervient en renfort sur l’ensemble du territoire français, pour tout type de mission exigeant un appui en ressources humaines sanitaires. Mais au fil des mois, les volontaires sont de moins en moins nombreux. Le point.
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Courant mars, environ 170 infirmiers de la Réserve sanitaire étaient mobilisés en métropole et en Outre-mer, en réanimation, en renfort des centres hospitaliers, mais aussi sur des campagnes de vaccination Covid ou dépistage.
Mais depuis le début du mois d’avril, les demandes de renforts auprès de la Réserve sanitaire s’accroissent, notamment en métropole avec l’émergence de la troisième vague de la Covid.
A titre d’exemple, 2557 réservistes sanitaires avaient été demandés le 20 avril pour des renforts en métropole, sans compter les nombreuses demandes de renfort pour les DROM-COM, contre 58 fin mars.
Un appel à mobilisation a d’ailleurs été lancé le 31 mars par Emmanuel Macron, et relancé depuis. Invitée de BFM le 4 avril, Catherine Lemorton, responsable de la Réserve sanitaire, a pointé du doigt le manque de volontaires, chiffres à l’appui : lors du premier confinement, lorsqu’une alerte était lancée, les infirmiers de réanimation par exemple répondaient à 11,36%.
Lors de la seconde vague d’octobre, il y avait un retour de 1,45%. A la suite de la demande de mobilisation du 31 mars, seuls 0,26% ont répondu. Les soignants sont selon elle « épuisés » et « tous occupés » par leur travail respectif. Or, les volontaires ne peuvent pas palier les « carences structurelles de l’offre de soin ».
Le peu de volontaires s’explique peut-être aussi par la méconnaissance de l’existence de la structure. « La Réserve sanitaire n’est vraiment pas connue chez les infirmiers », confirme Romain, diplômé depuis un an et demi et réserviste.
A la fin de ses études, il s’oriente vers l’intérim et la vacation, et c’est dans un centre hospitalier en Guyane qu’il apprend l’existence de la Réserve sanitaire. « Je m’y suis inscrit en 2019 et j’ai fait quatre missions d’affilées de décembre 2020 jusqu’à fin mars 2021, à chaque fois pour la Covid-19 », indique celui qui est désormais en CDD dans un Centre hospitalier de La Réunion.
Même discours chez Laurence, retraitée et réserviste, qui a connu l’Eprus devenue Réserve sanitaire, grâce au poste qu’elle occupait « lorsque j’étais infirmière à la DASS ».
Autre élément également peut-être méconnu : il faut bien avoir finalisé son dossier et donc avoir signé un contrat d’engagement pour recevoir les ordres de missions, postuler et partir. « J’ai des collègues qui me disent ne pas être appelées, fait savoir Laurence. Mais lorsque je leur demande si elles ont bien signé leur contrat, je me rends compte que ce n’est pas le cas et qu’elles n’étaient pas au courant de l’intégralité de la procédure. »
Les volontaires doivent aussi être éligibles à la réserve sanitaire et donc fournir une preuve d’exercice de moins de cinq ans et de leur inscription à l’Ordre.  Cela pourrait expliquer en partie pourquoi les infirmiers sont un peu plus de 15 000 à être inscrits au sein de la Réserve mais uniquement un peu plus de 2100 à être réellement engagés, c’est-à-dire à avoir finalisé leur dossier.
Pourtant, les réservistes en témoignent, l’expérience au sein de la Réserve sanitaire est riche et variée. C’est dans le cadre de la crise sanitaire que Laurence a finalisé son dossier fin février 2020, car « c’était évident que je n’allais pas rester les bras croisés, fait-elle savoir. A chaque fois que j’ai postulée, j’ai été appelée ».
Les réservistes reçoivent des emails d’alerte avec le descriptif de la mission, à laquelle ils postulent ou non. « Si on postule, on peut être appelé et on doit être disponibles dans les jours qui suivent, rapporte-t-elle. On m’a déjà appelée le dimanche soir pour le lundi. »
Les infirmiers sont sélectionnés pour les missions selon leurs disponibilités et l’adéquation de leurs compétences avec la mission. Laurence est de son côté d’abord partie au Centre hospitalier de Mulhouse pendant cinq semaines en réanimation covid. « C’était terrible, se rappelle-t-elle. Je n’avais jamais vu ça de toute ma carrière. Mais la Réserve sanitaire a pris soin de nous, avec des débriefing tous les soirs. »
Pendant leur mission, les réservistes n’ont à s’occuper de rien : ils sont hébergés dans des hôtels, logés, nourris, avec des voitures de location. « Pendant cette période, j’ai eu cette impression de vivre dans l’irréel, d’être entre parenthèse pendant cinq semaines », se souvient-elle.
A la fin de cette mission, elle s’est isolée deux semaines chez elle avant de repartir en mission. « J’ai eu psychologiquement besoin de cet isolement, de ce sas d’atterrissage pour récupérer », souligne-t-elle. Elle est ensuite repartie dans l’Aisne puis en Guyane l’été dernier pour les prélèvements dans le cadre du Covid.
En Ehpad Covid dans le Loiret, en réanimation Covid à Tahiti, idem dans le Jura et à La Réunion : c’est pour voyager et partager des expériences que Romain s’est inscrit à la Réserve sanitaire. « Lors de ma première mission en Ehpad, j’ai ressenti que les équipes étaient réellement perdues, dans le besoin et en détresse, témoigne-t-il. Nous leur avons apporté notre expérience et notre soutien. La Réserve est un partage de compétences, de savoir-être et de savoir-faire. »
A la fin de sa mission, il postule pour la Polynésie française et est contacté immédiatement. « J’ai juste eu le temps de rentrer faire une valise avant de repartir prendre l’avion. J’y suis restée trois semaines, les besoins étaient nombreux, j’ai beaucoup travaillé et c’était très enrichissant de voir une autre réanimation dotée d’autres moyens que ceux que je connaissais. J’ai beaucoup appris. »
L’indemnisation des réservistes devrait passer de 125 à 200 euros par jour de mission. Une augmentation qui va peut-être influer sur le nombre d’inscriptions. « Le problème, c’est qu’on est payé trois mois après la mission et six mois plus tard pour les frais professionnels, indique Romain. C’est une contrainte quand des soignants se mettent en congé pour partir et qu’ils ont des charges à payer… »
Laure Martin
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Eh bien c est normale
Intérimaire …volontaire de la première heure …je n ai pas eu le droit la prime COVID …alors ils peuvent gratter , ils ne m y reprendront pas
Bonne chance à tous







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