La web-conférence de ce mardi 29 juin, menée par l’ARS et le Directeur interrégional de l’Insee, Aurélien Daubaire, relatait l’état de dépression constaté pour environ 1 Réunionnais sur 10, ses symptômes et facteurs constatés. L’étude, menée notamment au travers d’un questionnaire basé sur 9 symptômes connus, met en avant une part de 11% des Réunionnais présentant un syndrome dépressif, dont 7% un syndrome modéré, et 4% un syndrome sévère. Si l’étude est concentrée sur l’année 2019, son suivi a permis à l’INSEE de montrer que la crise sanitaire a logiquement aggravé ces situations, notamment en raison des confinements.
Plusieurs facteurs sont prouvés aggravants, le plus important constaté étant un mauvais état de santé général, puisque 37% des Réunionnais considérés comme en état dépressif sont concerné, contre 7% pour ceux en bonne santé, le manque d’intérêt de l’entourage, évoqué dans 28% des cas, la maigreur et l’obésité, ou encore un faible niveau de vie. Dans les faits, la fatigue et le manque d’énergie restent les symptômes dépressifs les plus représentés, avec un peu moins de 17% des cas, devant les troubles du sommeil avec 16%, les troubles de l’appétit et la tristesse, 11 et 10%.
Autre élément mis en avant, les femmes sont légèrement plus impactées que les hommes, 12% de la population féminine contre 10% de la population masculine, mais dans les deux cas, les symptômes augmentent avec l’âge, les personnes touchées par la dépression augmentant avec les années. Également, les personnes vivant seules sont plus impactées que celles vivant en couple, puisque seul 8% des personnes en couples sont concernés par la dépression, contre 14% des personnes célibataires.
Le niveau de vie est là encore un élément déterminant, plus que le niveau de diplôme ou le statut professionnel, puisque chez les personnes les plus pauvres, faisant partie des 40% de Réunionnais aux revenus les plus faibles, les symptômes sont deux fois plus observés que les plus aisés, avec 15% de cas.
Enfin, le recours à des professionnels de santé est plus important pour les personnes représentant un syndrome dépressif, puisque ces derniers ont eu recours à 60% de consultation de plus auprès d’un médecin généraliste ou spécialisé, comparativement à ceux ne présentant aucun symptôme. Cependant, si les personnes concernées ont plus facilement recours aux professionnels de santé, ils sont également nombreux à renoncer à des soins proposés, puisque 49% d’entre eux ont évité un suivi médical, contre 24% des personnes ne présentant aucun symptôme.
À noter, si l’étude était axée sur le territoire de La Réunion, ce territoire reste, parmi les autres Départements et Région d’Outre-Mer (DROM), le moins touché avec l’Hexagone. A titre d’exemple, il est constaté en Guadeloupe une part de personnes concernées par la dépression à hauteur de 15%, ou encore 20% à Mayotte.
Damien Chaillot
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