Collaborateur

Une nature luxuriante, des plages de sable blanc, des lagons aux cinquante nuances de bleu. De Tahiti à Taha’a, en passant par Moorea et Tetiaroa, les îles de la Société, au coeur des mers du sud, en mettent plein les yeux.


Une nature luxuriante, des plages de sable blanc, des lagons aux cinquante nuances de bleu. De Tahiti à Taha’a, en passant par Moorea et Tetiaroa, les îles de la Société, au coeur des mers du sud, en mettent plein les yeux.
Il y a du nouveau dans le « ciel sans hiver » si cher à Paul Gauguin. Si la Polynésie française a toujours privilégié le tourisme haut de gamme, l’arrivée d’un nouveau joueur sur le marché aérien, French Bee, a quelque peu changé la donne. En plus de rendre le bout du monde plus accessible (à raison de trois vols hebdomadaires entre Paris-Orly, San Francisco et Papeete), la compagnie française à bas coût a permis d’attirer de nouveaux voyageurs au Fenua, l’autre nom donné à Tahiti et aux îles avoisinantes.
Les portes de l’Éden s’ouvrent désormais au commun des mortels. Plus besoin de prévoir un budget faramineux, pouvant couvrir le coût d’un séjour dans un luxueux cinq étoiles, pour se transporter dans un écrin de rêve.
Depuis le lancement de French Bee, les petites pensions de famille polynésienne ne se sont d’ailleurs jamais aussi bien portées. Souvent considérée comme une simple étape de passage, en raison de son aéroport international, Tahiti a aussi profité de cette nouvelle manne touristique.
En dépensant moins pour son billet d’avion, on a plus d’argent, et de temps, pour découvrir la Polynésie française. À commencer par sa plus grande île. Si l’urbanisation galopante de Tahiti a quelque peu écorné le mythe du paradis terrestre entretenu par les toiles de Gauguin, on peut encore se perdre dans des paysages verdoyants de toute beauté, à condition de s’éloigner de la capitale, Papeete, et de s’enfoncer dans l’intérieur montagneux de l’île.
Nichée au cœur d’une végétation luxuriante, la mythique grotte de Maraa abrite un petit lac où les marcheurs en quête de fraîcheur viennent tremper leurs pieds. À une heure de route de Papeete, les cascades jumelles de Vaihi, dans la commune de Faaone, sont réputées pour leurs vertus énergisantes. Chaque premier samedi du mois, les Tahitiens viennent se ressourcer et se purifier au pied de ces chutes. Les amateurs de sensations fortes poursuivent leur route jusqu’au village de Teahupoo, sur la côte sud de l’île, où une vague monstrueuse, pouvant atteindre jusqu’à huit mètres de haut, vient se fracasser sur le récif.
À seulement 30 minutes de bateau de Papeete, Moorea fait figure d’étape incontournable. Facile d’accès et très touristique, l’île aux huit sommets volcaniques a malgré tout conservé un caractère sauvage, à l’image de la majestueuse baie d’Opunohu. Le temps semble s’être figé dans cette rade où l’équipage du HMS Bounty a mouillé l’ancre pour récolter les fruits de l’arbre à pain, juste avant de vivre l’une des plus célèbres mutineries de l’histoire.
Au fond de la baie, une route sinueuse conduit au belvédère, point de départ de plusieurs sentiers de randonnée. La vue sur le mont Rotui, qui se dresse entre la baie d’Opunohu et la baie de Cook, y est spectaculaire. En contrebas, les champs d’ananas s’étendent à perte de vue. « À Bora Bora, ils font pousser des touristes. À Moorea, on fait pousser des ananas », commente mon guide, Maui, au milieu d’un océan de verdure.
De loin, l’île la plus célèbre de Polynésie, la « perle du Pacifique » Bora Bora, a fait de ses plages de sable blanc et de ses fameuses cabanes sur pilotis son fonds de commerce. L’endroit idéal pour se la couler douce sur le lagon dans un joli « décor de carte postale », comme on dit. Mais pour goûter à l’authenticité d’un mode de vie polynésien préservé, mieux vaut mettre le cap sur les îles voisines.
Dans l’archipel des îles Sous-le-Vent, Taha’a est réputée pour sa vanille, qui fait le bonheur des grands chefs étoilés, tel Guy Savoy, prêt à payer plus de 1000 $ pour un kilo de cet « or noir » tahitien.
C’est aussi sur cette petite île que Joe Dassin a posé ses valises au début des années 1970. Tombé sous le charme envoûtant de Taha’a, l’artiste qui chantait l’hiver québécois dans sa chanson Dans les yeux d’Émilie s’est offert une propriété dans ce petit coin de Polynésie française où l’on jouit, encore aujourd’hui, des plaisirs simples de la vie.
Uniquement accessible par bateau depuis l’aéroport de Raiatea, Taha’a vit au rythme tranquille de ses 5000 et quelques habitants. Les touristes s’y font très discrets.
« Ici, la plupart des gens vivent de la pêche artisanale et de la perliculture, pas du tourisme. On n’a pas de café, pas de bar, pas de boîte de nuit. Il n’y a que des églises et des épiceries », me dit Pascal Bailly, à la barre de Fare Pea Iti, l’une des rares pensions familiales de l’île.
Taha’a cache surtout dans son lagon un fabuleux trésor : un jardin de corail aux mille et une couleurs, qui n’a pas encore trop souffert du réchauffement climatique. Équipés d’un masque et d’un tuba, les adeptes de randonnée palmée se laissent porter par le courant entre deux îlots de sable corallien (les fameux motus) pour mieux admirer les bancs de poissons chirurgiens-bagnards et de poissons-anges nains au jaune citron éclatant.
Du côté de Tetiaroa, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Tahiti, la nature étale toutes ses merveilles sous nos yeux ébahis. Longtemps considéré comme un lieu sacré réservé aux escapades de la famille royale Pomare, l’atoll de 12 motus et son lagon cristallin ont fait chavirer le cœur de Marlon Brando. En plein tournage du film Les révoltés du Bounty (1962), l’acteur a craqué pour cette beauté sauvage aux eaux bleu turquoise, comme pour sa partenaire à l’écran, Tarita Tériipaia, native de Bora Bora, qu’il a fini par épouser.
Dans la foulée, l’interprète du colonel renégat d’Apocalypse Now (1979) a fait de Tetiaroa son havre de paix. Après avoir racheté l’atoll en 1966 à la fille d’un dentiste anglais, l’acteur oscarisé a passé de nombreuses nuits à dormir à la belle étoile, sur le sable fin, en rêvant de créer un paradis écoresponsable au milieu du Pacifique. Dix ans jour pour jour après la mort de Brando, ce rêve s’est concrétisé sous la forme d’un luxueux complexe touristique qui porte le nom de l’acteur et qui veille à préserver la nature immaculée de Tetiaroa et sa riche biodiversité.
Inauguré en 2014 par Richard H. Bailey, à la tête du plus gros groupe hôtelier de Polynésie française, le Brando fonctionne à l’énergie renouvelable grâce à des panneaux solaires et à un ingénieux système de climatisation qui pompe de l’eau froide le long de la paroi récifale. À l’écart des fastueuses villas réservées à une clientèle « haut de gamme », dont Leonardo DiCaprio et Barack Obama, qui a écrit les premiers chapitres de ses mémoires à Tetiaroa, un modeste bâtiment accueille des chercheurs du monde entier.
Au sein de ce centre environnemental, certains collectent des données sur le crabe de cocotier, menacé de disparition, d’autres sur les requins à pointes noires qui s’ébattent dans le lagon. Le biologiste français Hervé Bossin a, de son côté, transformé Tetiaroa en laboratoire à ciel ouvert pour développer une technique de stérilisation du moustique tigre vecteur de nombreux virus meurtriers. L’avenir de la planète pourrait bien ainsi se jouer sur ce « minuscule morceau de rêve », comme l’appelait Marlon Brando.
Malik Cocherel était l’invité de French Bee et de Tahiti Tourisme.
Voulez-vous activer les alertes du navigateur?

source