Impossible d’échapper à l’envolée des prix du carburant. Maintenus, dans un contexte de relance économique, à un niveau artificiellement bas depuis le 1er janvier grâce au recours du FRPH (Fonds de régulation des prix des hydrocarbures), leur renchérissement mondial à la chaîne a mis à mal le Fonds, ainsi que la trésorerie du Pays. 
Brutale mais inévitable
Le 28 juin dernier, après la séance administrative de l’Assemblée de Polynésie, le ministre de l’Economie justifiait “une année 2022 aussi compliquée, voire plus compliquée que les années covid. Chacun joue son rôle, et pour le gouvernement, c’est de mettre en place tous les ingrédients nécessaires au pouvoir d’achat. Tout cela a un prix.” C’est le cas du FRPH, utilisé pour amortir les fluctuations liées à la hausse du prix du pétrole.
Nous avons pu jusqu’à présent utiliser le bouclier avec le FRPH, mais cela montre que la Polynésie est impactée au même titre que les autres, peut-être un peu plus puisqu’il y a le fret, le coût du dollar. Il faut effectivement nous adapter à la situation“, précisait Yvonnick Raffin.
Le FRPH continue d’être mobilisé. Le Pays vient de voter 4 milliards Fcfp supplémentaires pour alimenter le Fonds. À défaut, l’augmentation aurait dû être plus importante encore.
Encaisser
Le 1er juillet, il a donc fallu encaisser 24% de hausse. Un véritable coup de massue pour le public et les professionnels. 
Parmi eux : les taxis de Moorea. Ils sont une quarantaine sur l’île sœur. Le carburant est leur premier poste de dépense. D’autant que le tourisme a repris des couleurs… La profession est sous le choc d’une trésorerie fragilisée par la crise sanitaire et traumatisée aujourd’hui par les soubresauts de l’inflation mondiale qui touche à leur pouvoir d’achat. 
Cela nous touche beaucoup, parce qu’on est beaucoup sur la route. On ne veut pas augmenter les prix mais on demande une détaxe.

Même scénario pour les prestataires touristiques. Rico Haring emploie 22 salariés. Il enregistre une perte de 15 % sur son chiffre d’affaires. Il essaie de compenser en valorisant les activités nautiques mais sa trésorerie en prend un coup, à l’image de ses collègues. 
Jusqu’à l’année 2022, on va travailler à perte. Nous avons demandé la détaxe au gouvernement.

Les prestataires de service et les transporteurs craignent de devoir augmenter leurs tarifs de 15% d’ici 2023. Des discussions sont en cours au gouvernement avec toutes les entreprises pour l’octroi d’une détaxe.
Pour rappel :
La Polynésie française reste néanmoins un pays où le prix du carburant est l’un des moins élevés. À titre de comparaison, le litre coûte 183,8 Fcfp en Nouvelle-Calédonie et environ 249 Fcfp en Métropole.

+ 35 Fcfp sur le carburant : les prestataires touristiques voient rouge
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