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Ils ont voué leur vie à leur potager. Eux ce sont Victorine et son mari Noho Temana, installés non loin de l’océan. Ce couple se sert d’une haie végétale pour protéger ses légumes des dégâts que pourraient causer les embruns. C’est donc plus de 40 ans d’une vie de labeur, rythmée par des gestes répétés quotidiennement. “Tous les matins on se fait une petite prière avant de venir dans le faa’apu, on commence donc par récolter les légumes qui peuvent l’être, avant d’aller les vendre au village, il y a des jours avec et des jours sans, mais l’essentiel c’est de rapporter de quoi manger à la maison”, déclare Noho Temana.
Car pour un œil non averti, cette exploitation agricole peut s’enorgueillir d’être en bonne santé. Problème, cette profusion de légumes est plutôt symptomatique d’un manque d’écoulement, la faute à la crise sanitaire. “Depuis cette crise tous ceux qui ont entamé un projet ont été freinés, par exemple pour nous, sans la cantine scolaire, nous ne pouvons pas écouler toute notre marchandise, ces salades sont arrivées à maturité, mais elles ne seront pas vendues”, déplore Victorine Temana.
Du coup le nettoyage de légumes se fait sans plus de conviction. Quant à Victorine, elle s’applique à empaqueter ses salades avec toute la précaution dont elle peut faire preuve par les temps qui courent, car elle est consciente qu’elle devra se résigner à les distribuer pour ne pas avoir à les jeter. “Très très dur. Surtout en ce moment avec le covid. Mais on fait avec. Pour nous, agriculteurs, c’est très dur, on est bloqué de tous côtés“; dit-elle résignée.
Et si le couple a un temps évoqué l’exportation de ses produits vers Tahiti, c’est leur fragilité qui a mis un terme au projet. Ils se contentent donc de les vendre sur l’allée principale du village de Fare, au milieu d’autres agriculteurs qui doivent eux aussi faire face à la crise.
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A Huahine, les agriculteurs font les frais de la crise sanitaire
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