Le Heiva i Tahiti  tel que nous le connaissons aujourd’hui est le fruit d’une longue histoire, émaillée d’interdictions, d’avancées et enfin de l’affirmation d’une expression culturelle et artistique propre.
A l’arrivée des missionnaires chrétiens, dès le 18ème siècle, toutes les manifestations traditionnelles vont subir des attaques et interdictions. Le Heiva, la “fête”, la “célébration”, est alors mal vue, les missionnaires trouvent ces démonstrations trop “lascives”, voire “indécentes”. En 1819, le roi Pomaré II, converti au catholicisme, interdit tout type de Heiva, puis tout type de danse. Les autorités coloniales vont en partie assouplir cette règle, puisqu’en 1849 la danse sera autorisée dans certains lieux et quelques jours dans la semaine uniquement.
Pour les célébrations du 14 juillet 1881, la Polynésie est associée aux festivités nationales, mais sans danses, on assiste alors à des événements sportifs, des courses de chevaux et des concours floraux. Le Tiurai, (de l’anglais july), va permettre peu à peu de renforcer les liens entre tous les archipels polynésiens, comme un grand rendez-vous de famille à Papeete. Le Tiurai devient le moment de montrer son savoir-faire, ses parures, ses sportifs et danseurs, un moment unique de retrouvailles pour tous les habitants des îles. Ce Tiurai, ou Fêtes de Juillet reste encadré par les autorités, on est encore loin des célébrations d’aujourd’hui. Mais la transformation dans un esprit moderne et la réappropriation de la culture traditionnelle est en cours. 
La cérémonie du Umu Ti, ouvre le début des festivités du Heiva. Elle se prépare minutieusement, rituellement. Le soir de la cérémonie suite aux chants du tahua, (“celui qui voit » et « celui qui sait »), le public est invité à participer à ce rite de purification.
Regardez ce reportage lors du Heiva ,le 1er juillet 2018, de Polynésie  la 1ère :

C’est en 1956, grâce à Madeleine Moua, et sa troupe “Heiva” que la danse, l‘ori tahiti, va s’imposer comme une des disciplines majeures de l’évènement.

En 2009, le palmarès était impressionnant et selon les amateurs, une “cuvée exceptionnelle”.
Regardez ce reportage de Lucille Guichet, diffusé le 27 juillet 2008, sur RFO Polynésie :

En 1985, lors de l’accession du territoire à l’autonomie, le Tiurai est rebaptisé “Heiva i Tahiti”. Il se compose toujours de compétitions de danse, de courses hippiques, de sports maohi, de rencontres avec les meilleurs artisans et bien sur, de course de pirogues va’a. On vous propose de revivre la course du “Heiva 1990”, qui célébrait aussi cette année-là, le centenaire de la ville de Papeete, une fête sur l’eau aussi.
Reportage de RFO Polynésie, de E. Drevon et G. Hucault, le 18 juillet1990 :

Cette année, le Heiva a lieu du 1er au 16 juillet 2022, après deux ans sans concours, cette rencontre est très attendue. Ce plongeon dans la culture polynésienne est aujourd’hui une rencontre avec la tradition issue d’une belle transmission entre les générations.
Une pépite d’archives, pour vous faire voyager dans le temps. C’est un reportage de Télé Polynésie, diffusé par l’ORTF le 20 juillet 1968. Les images et le commentaire d’alors, semblent faire apparaître, que les bouleversements du monde cette année-là, n’arrivaient pas encore jusqu’au Fenua.

Archives d'Outre-mer : le Heiva I Tahiti, grande tradition en Polynésie depuis 1881
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