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La Libre s’est penchée sur les voyages à l’étranger de la section belge de l’APF (Assemblée parlementaire de la Francophonie), un organe de diplomatie parlementaire méconnu. Le coût et l’opportunité de certains voyages questionnent.
19.000 euros pour un déplacement de cinq jours à Dubaï… En fin d’année, les luxueuses dépenses du Bureau du Parlement wallon (dans ce cas-ci, de Jean-Claude Marcourt et de Frédéric Janssens) focalisaient l’attention. Depuis, nos confrères de la Libre se sont penchés sur les voyages de la section belge de l’APF. Et selon le quotidien, il n’y a pas qu’au Parlement wallon qu’on manque parfois de transparence.
L’APF ? Cette Assemblée parlementaire de la Francophonie est un organe diplomatique chargée de faire le lien entre les peuples et les institutions francophones. Un lien de débats et d’échanges d’informations sur tous les sujets d’intérêt commun. La section belge de cette assemblée parlementaire est composée de 13 députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles et est présidée par Mathieu Daele (Ecolo).
Parmi ce contingent, certains députés participent régulièrement à des missions à l’étranger. Jean-Charles Luperto (PS) et Philippe Courard (PS) ont été les membres les plus actifs, avec respectivement 14 et 9 voyages durant ces deux années. D’autres député(e)s comme Jean-Paul Wahl (MR) ou François Schepmans (MR) ont également voyagé. Et les destinations sont diverses et variées: Mali, Égypte, Paris, Mauritanie, Canada, Rwanda, , Monaco, Gabon, Dubaï ou encore… Tahiti.
Le tout, pour un coût dont les rapports d’activités de la section belge de l’APF ne font pas état. Après avoir demandé la transparence sur la question, La Libre a fini par obtenir des données budgétaires, parfois étonnantes. En 2022, les 23 voyages menés pour l’APF ont ainsi coûté 221.000 euros. Et l’opportunité de certains déplacements, souvent pour des séjours de courte durée, posaient aussi question sur le plan écologique. Comme celui de Françoise Schepmans (MR), qui est partie en Polynésie française (Tahiti) du 19 au 22 juillet, dans le cadre d’une réunion du Réseau des femmes, dont elle est vice-présidente. “Ce n’est pas moi qui ai choisi la Polynésie mais la présidente“, a précisé Françoise Schepmans à La Libre.
“Quelques déplacements, peut-être, sont justifiables. Mais l’addition totale donne le tournis. En ces temps de disette, est-il vraiment du rôle du contribuable francophone de financer les voyages de députés aux quatre coins du monde? “, a en tout cas réagit François De Smet, président de DéFi, sur Twitter.
Quelques déplacements, peut-être, sont justifiables. Mais l’addition totale donne le tourni.
En ces temps de disette, est-il vraiment du rôle du contribuable francophone de financer les voyages de députés aux quatre coins du monde ?https://t.co/Pjq5cHPFoO
— François De Smet 🇧🇪🇪🇺🇺🇦 (@francoisdesmet) January 17, 2023
Reste que pour Mathieu Daele (Ecolo), président du Bureau de la section, “il y a une volonté dans notre chef de tenir une place centrale dans la francophonie, géographiquement, mais aussi politiquement“. Ce qui implique, inévitablement, des coûts.
Et à la question de savoir s’il ne faudrait pas privilégier dans certains cas la la visio-conférence, comme durant la crise Covid, le député répondait : “Nous l’avons fait pour deux des trois commissions qui se sont réunies à Bruxelles en 2021 et 2022. Mais peu d’assemblées sont en mesure technique de le faire dans des conditions de qualité suffisantes. (…) Mais c’est clairement une chose à mettre en œuvre plus largement à l’avenir. Et cela plaide pour notre candidature d’organisation du bureau en 2024 à Bruxelles“.
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