Le variant Delta s’est rapidement propagé à partir de fin juillet, dans une population polynésienne peu vaccinée, après six mois de faible circulation du virus. Ainsi, l’Institut de la Statistique en Polynésie Française (ISPF), dont les chiffres provisoires sont à paraître mardi, recense 590 décès entre le 1er et le 31 août. Depuis 1983, le nombre de décès mensuels n’avait jamais excédé 179 dans cette collectivité d’outre-mer peuplée de 280 000 habitants.
Selon l’ISPF, le nombre de morts, toutes causes confondues, est 4,5 fois plus élevé que la moyenne mensuelle (133) entre 2015 et 2019, les quatre ans qui ont précédé l’épidémie. Sur la période du 1er au 31 août, « la surmortalité brute est de 346 % tous âges confondus ».
Les personnes les plus touchées par cette surmortalité étaient âgées de 60 à 74 ans (+413%) et de plus de 75 ans (+412%). L’augmentation des décès est nette chez les 40-59 ans (+277%) mais n’est « pas observée » chez les personnes de moins de 40 ans.
L’augmentation de la mortalité est liée à l’épidémie, mais aussi à ses effets indirects : la prise en charge des autres pathologies est moins efficace en raison de la saturation des services de soins.
Cette surmortalité pourrait être plus importante encore, l’ISPF précise que ces chiffres sont provisoires et que toutes les données n’ont pas encore été traitées.
La Direction de la Santé locale recensait vendredi 551 décès liés au Covid en Polynésie depuis le début de l’épidémie, mais elle ne tient pas compte des décès survenus à domicile.
Son bilan quotidien faisait état de 13 nouveaux décès en 24 heures. Les hospitalisations sont en recul mais restent très au-dessus des capacités normales des structures sanitaires : 295 Polynésiens sont hospitalisés pour Covid-19, dont 51 en réanimation.