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Connectant les trois grandes villes historiques du centre de la légendaire île de Ceylan, cet itinéraire – inscrit dans un triangle – est une belle aventure de 260 km qui flâne entre jungle, montagnes, vieilles pierres et traditions bouddhistes, dans une myriade romantique de couleurs, de parfums et de sourires.
« Le paradis terrestre existe, je l’ai rencontré ! », s’émerveillait Marco Polo en escale à Ceylan au XIIIe siècle… Aujourd’hui, alors que l’île a retrouvé la paix, sa réputation enchanteresse la talonne au long cours. Plus qu’un simple voyage, explorer le cœur de cette « Perle de l’Océan indien » est une fabuleuse aventure caressant 25 siècles d’histoire, ballottée entre sérénité bouddhiste, magnificence royale et quelques mystères vaporeux, sur fond de jungle bruissante et touffue. Tels sont les ingrédients – épicés – de la « féerie cinghalaise », qui se livre sans détour au visiteur de ce véritable « triangle d’or », où culture authentique et nature farouche flirtent à l’infini dans des paysages grandioses.
Partant de Colombo – capitale et aéroport international du Sri Lanka – pour 8 jours de voyage, il faut d’abord monter vers le nord en voiture avec chauffeur ; soit 4 heures 15 de route (210 km) alternant littoral et forêt tropicale, pour gagner Anuradhapura,point de départ de ce roadtrip de 260 km, qui se poursuit vers Polonnaruwa et s’achève à Kandy.Bref, trois vieilles villes émergeant de la jungle aux trois sommets du « triangle culturel » ; toutes classées au Patrimoine mondial de l’Unesco, comme Sigiriya et Dambulla,nos deux autres pépites à visiter en route.
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Fondée en 437 av. J.-C., cette ville fut le cœur battant de l’île pendant près de quinze siècles. Capitale aux mains des Cinghalais bouddhistes, Anuradhapura passe régulièrement sous le joug des Tamouls hindouistes, venus du sud de l’Inde. Près de quatre-vingt-dix rois s’y succèdent, la couvrant de palais, de temples, de monastères et de gigantesques stupas. Puis, la monarchie cinghalaise abandonne Anuradhapura au XIe siècle pour un site moins exposé aux envahisseurs : Polonnaruwa. L’ancienne capitale sombre alors dans l’oubli pendant 800 ans, gagnée par une jungle épaisse, avant d’être redécouverte par les Anglais au XIXe siècle.
Aujourd’hui ressuscitée, elle s’impose comme un lieu saint – très actif – du bouddhisme sri lankais, qui nous fascine par ses cérémonies religieuses colorées et l’incroyable ferveur de ses pèlerins, sur fond d’un patrimoine exceptionnel. Étendu sur une dizaine de kilomètres, ce site historique – loin d’être encore totalement exhumé de sa gangue végétale – est sillonné de petites routes à parcourir à vélo ou en voiture, guidé par le chauffeur.
On y découvre d’abord un arbre sacré, le célèbre Sri Maha Bodhi, en fait une bouture du ficus religiosa sous lequel Bouddha aurait reçu l’Illumination dans le nord-est de l’Inde. Planté ici il y a 2300 ans et cerné d’autels fleuris d’offrandes, c’est l’épicentre des vénérations spirituelles locales, accompagnées par une multitude de bonzes en robe safran.
Également plusieurs majestueux stupas – en brique rouge ou d’un blanc immaculé – pointant à plus de 70 mètres au-dessus de la végétation tropicale et censés contenir des reliques sacrées. Alors qu’autour s’étalent les innombrables ruines des palais et des monastères, souvent hérissées de piliers en pierre soutenant leur structure en bois, aujourd’hui disparue.
Il faut un peu plus de deux heures de route – parfois traversée par des éléphants sauvages batifolant dans les parcs voisins – pour gagner Polonnaruwa, cette seconde capitale cinghalaise arrachée à la jungle et s’émerveiller devant ses monuments superbement conservés et ses Bouddhas iconiques, lovés sur la berge du lac Topawewa. Sans rôle religieux majeur et donc moins vivant que sa sœur aînée, ce joyau archéologique envoûte par son atmosphère hors du temps, paisible et un rien suave, autant que par ses dimensions humaines.
Capitale de l’île dès le XIe siècle, Polonnaruwa fut l’une des cités les plus rayonnantes d’Asie du Sud, parée d’un palais royal fortifié et d’une foule de prestigieux sanctuaires, temples, monastères et stupas célébrant en grande pompe la Dent de Bouddha, relique suprême et palladium de la monarchie cinghalaise. Un éblouissant mélange d’architectures aux influences multiples, abandonné à la jungle dévorante dès le XIIIe siècle, mais dont la magnificence retrouvée s’explore aujourd’hui à pied, à vélo ou en voiture.
La visite – accompagnée par des singes ! – nous élève d’abord jusqu’à la terrasse de la relique de la Dent, la mythique Dalada Maluwa, regroupant une douzaine de superbes monuments cultuels, dont le plus glorieux contenait jadis cette précieuse relique incarnant la légitimité de la dynastie cinghalaise. Plus loin, l’impressionnant Lankatilaka demeure le plus grand temple de l’île, vaste nef béante sous la férule d’un immense Bouddha debout, sans bras ni tête. Enfin, l’incontournable sanctuaire de Gal Vihara nous transporte face à quatre statues rupestres de l’Illuminé, dont un emblématique Bouddha couché – taillé dans 14 mètres de falaise sous des traits stylisés – qui nous bouleverse par sa grâce et sa beauté sereine. Ne pas manquer non plus la visite du musée archéologique, l’un des plus beaux du pays.
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À environ 1 heure 20 de route, autre temps fort dans la visite du « triangle culturel » et même du pays tout entier, le « rocher du lion » aux reflets rouge culmine à 200 mètres au-dessus de la jungle et des nuages, dans un panorama époustouflant.
Ce site inexpugnable fut surmonté d’un palais aérien, centre névralgique de la capitale éphémère d’un roi cinghalais parricide du Ve siècle. S’il n’en subsiste que des ruines dans un paysage grandiose, l’ascension du rocher – sur un escalier vertigineux – nous donne à découvrir la grande curiosité du site. Les célèbres Demoiselles de Sigiriya,sont des femmes peintes à la fresque dans une anfractuosité de la falaise et conservées dans un état de fraîcheur exceptionnel. Coiffées de couronnes, parées de fleurs et de bijoux, elles semblent surgir d’un nuage et arborent des seins nus, provocants de perfection ! Dames de la cour, épouses royales et leurs servantes, ou créatures célestes, qui étaient-elles ? Le mystère de cet érotisme raffiné demeure… Alors qu’aux pieds du rocher-forteresse, on parcourt les vestiges, jardins, bassins et grottes cultuelles de la cité nobiliaire en terrasse, cernée de remparts et de douves.
À 30 minutes au Sud de Sigiriya, abandonnons quelques instants voiture et chauffeur dans cette petite ville sans charme, pour grimper à pied jusqu’au sommet de l’imposant rocher qui la surplombe. Là-haut, on explore dans une pénombre mystique et parfumée le légendaire Temple d’Or, temple rupestre alignant cinq vastes cavernes à flanc de falaise.
C’était un modeste ermitage bouddhiste au Ier siècle av. J.-C. lorsqu’un roi cinghalais s’y réfugia, détrôné par des envahisseurs tamouls. Retrouvant son pouvoir, la tradition raconte qu’il fit transformer le site en un rayonnant sanctuaire, désormais haut lieu saint national. Les grottes sont décorées de fresques évoquant de hauts faits historiques et quelques scènes de la vie de l’Illuminé liées à l’introduction de la religion sur l’île, à grand renfort de motifs graphiques colorés. Un écrin mystique étonnant pour près de 150 superbes statues de Bouddha – aux dimensions et attitudes différentes – recevant offrandes et dévotions des pèlerins lors de cérémonies pittoresques, orchestrées par les prêtres du temple.
Reprenant la route vers Kandy pour 80 km et 1h30 à 2h de route, on peut faire une halte au niveau de Matale et prendre un petit cours de botanique dans l’un des jardins aux épices, vitrines commerciales des plantations de l’arrière-pays…
Cernée de montagnes enrobées de végétation tropicale qui se reflètent dans le miroir de son lac artificiel, Kandy fut – dès le XVe siècle – le dernier bastion des rois cinghalais, dont la culture s’est épanouie pendant 2500 ans jusqu’à l’occupation de Ceylan par les Anglais en 1815… Aujourd’hui, cette cité demeure la capitale culturelle et religieuse du Sri Lanka.
Kandy nous apparaît en fin de journée, dans la rumeur grave des tambours montant du Temple de la Dent de Bouddha, le mythique Dalada Maligawa. Ceinturé d’une muraille, cet imposant palais sanctuaire du XVIIIe siècle conserve jalousement la plus précieuse relique du monde bouddhique, arrivée à Kandy en 1590 après un périple mouvementé. La Dent est enfermée dans un coffret d’argent contenant sept reliquaires d’or ornés de pierres précieuses et de perles, qui s’emboîtent les uns dans les autres comme des poupées russes et se ferment avec une vingtaine de clés !
Il faut se fondre dans la foule disciplinée et silencieuse des pèlerins pour entrer – pieds nus – dans le temple ; de préférence à l’aube, à midi ou au crépuscule, quand se tiennent les cérémonies de la Vénération – annoncées par des musiciens en habits traditionnels. Sous la férule impérieuse des prêtres et dans une moiteur dépassée, chacun défile devant le saint-des-saints pour une communion transcendantale émaillée d’offrandes de fleurs et d’encens… Et partout en ville, les robes des bonzes glissent dans ce décor céleste sur une note colorée, rappelant aussi que Kandy – par l’entremise de ses nombreux monastères – demeure la gardienne des traditions bouddhistes de l’île, aux récents penchants rigoristes…
La dévotion atteint son apogée chaque été au mois d’août, lors des processions de la fête de l’Esala Perahera, lorsque la Dent de Bouddha prend place sur le dos d’un éléphant sacré dans un spectaculaire défilé de pachydermes richement décorés, avec une exaltation particulière le soir de la pleine lune !
Avant de reprendre la route, le jardin botanique de Peradenyia, l’un des plus réputés d’Asie, offre une superbe parenthèse de sérénité et de fraîcheur, aux antipodes de l’animation fourmillante de Kandy. Cet ancien parc royal, sublimé avec passion par les Anglais, aligne 60 ha d’épices, d’orchidées, de palmiers, de plantes médicinales, etc., entretenus avec soin par une armée de jardiniers.
Cette épopée se termine en rejoignant Colombo en 2 heures 30 de voiture (115 km) où à bord d’un train vintage, tortillant dans un paysage admirable ; avec, pourquoi pas, un arrêt à l’Orphelinat des Éléphants de Pinnawala… Depuis Kandy, en voiture ou en train, il est aussi possible de se hisser – un rien plus au Sud – vers le mythique Pic d’Adam (2245 mètres, sommet sacré de l’île) et les hautes montagnes à thé qui font la réputation de l’île dans des panoramas sublimes ; avant de redescendre dans les prairies à éléphants sauvages du sud du pays, où se trouvent les parcs nationauxd’Uda Walawe et de Yala.Également accessibles depuis la capitale religieuse du pays, les magnifiques plages de la côte est séduiront les amateurs de farniente, sans repasser par la case départ !
Aller au Sri Lanka
La meilleure saison pour explorer dans le « triangle culturel » est de février à avril.
Formalités d’entrée
Être titulaire d’un passeport valide au moins 6 mois après la date de retour ; avoir un billet retour ; posséder une autorisation de voyage électronique ETA, valable 30 jours pour deux entrées/sorties ; veiller aux dernières conditions sanitaires d’entrée et de voyage imposées par le covid-19.
Aéroport
Au nord de Colombo, le Bandaranaike International Airport est la porte d’entrée du pays, connecté à la France par de nombreux vols réguliers avec escale. Location de voiture avec chauffeur à l’arrivée.
Location de voiture
Chauffeur francophone avec Connaissance de Ceylan.
Office de tourismedu Sri Lanka et formalités covid-19 : Srilanka.travel.
Sites patrimoniaux du Sri Lanka : Central cultural fund.
À ANURADHAPURA
Hôtel
Uga Ulagalla. Perdu dans la campagne, sublime hôtel de charme dispatché dans d’élégantes villas avec piscine privée, nichées au cœur d’un luxuriant jardin entourant un vieux manoir anglais. Un rêve ! Immense piscine, spa et restaurant raffiné qui revisite la tradition avec talent. Villa 230 à 535 €.
Uga Ulagalla, Thirippane Ulagalla Road, Anuradhapura 50072 LK, Ulagalla Rd, Tirappane, Sri Lanka.
Bonne table
The Sanctuary at Tissawewa. Au cœur du site archéologique sacré, la résidence coloniale de l’ancien gouverneur britannique demeure l’écrin de ce restaurant soigné, hésitant entre le classique rice and curry et des plats aux saveurs occidentalisantes. À la carte, 25 €.
The Sanctuary at Tissawewa, Old Puttalam Rd, Anuradhapura, Sri Lanka. Tél. : +94 25 2222299.
À POLONNARUWA
Hôtel
Ekho Lake House. Bordant le lac dans un magnifique panorama avec petite piscine à débordement et végétation luxuriante, bel hôtel feutré aménagé dans l’ancienne resthouse anglaise. Chambres cosy avec terrasse gazonnée et vue sur l’eau, dont la Royal Suite qui accueillit la reine Elisabeth II en 1954 ! Bonne table éclectique avec terrasse sur le lac. Chambre double 110 à 270 €.
Ekho Lake House Hotel, Pothgul Mawatha, Polonnaruwa, Sri Lanka. Tél. : +94 27 2222299.
Bonne table
Jaga Food Restaurant. On s’y régale simplement d’un savoureux rice and curry traditionnel, mitonné au feu de bois avec des ingrédients frais, bio et locaux. Service sincère et tout sourire, sous une paillote cernée de rizières, où badinent des varans pas farouches. Repas 15 €.
Jaga Food Restaurant, Jaga Food, D9 Ela, Wel Para, Polonnaruwa, Sri Lanka. Tél. : +94 77 7421042.
À SIGIRIYA
Hôtel et bonne table
Water Garden Sigiriya. Ce sont de superbes villas implantées dans un grand jardin exubérant – cerné de lacs et de ruisseaux – au bout duquel se dresse le majestueux rocher de Sigiriya. Sublime ! Magnifique piscine débordant sur la campagne et spa. Fine table – l’une des plus cotées du coin – inspirée par le monde, où les spécialités locales prennent aussi des tournures inattendues. Villa 295 à 860 €, repas 30 à 50 €.
Water Garden Sigiriya, Indigaswewa, Sigiriya 21120, Sri Lanka. Tél. : +94 77 9443798.
KANDY
Hôtel et bonne table
The Kandy House. Isolée dans la campagne sereine de Kandy, cette somptueuse villa coloniale de 1804 – ancienne propriété d’un dignitaire du royaume cinghalais – a été reconvertie en hôtel de charme. Élégantes et confortables chambres décorées in style, avec terrasse privée. Belle piscine dans le jardin tropical. Excellente table – l’une des meilleures de Kandy – servant une fine cuisine moderne aux intonations internationales et les grands classiques de l’île. Chambre double 295 à 415 €, repas 30 à 50 €.
The Kandy House, Amunugama Waluwa, Gunnepana, Kandy 20270, Sri Lanka. Tél. : +94 81 4921394.
Drareg10
le
Belle pub pour une destination où nous n’avons pas le droit d’aller en ce moment car c’est à plus de 10 km.
Sinon, Sri Lanka, ouais, bof, de beaux paysages, des cocotiers à foison, sinon, peu de chose et les rares sites touristiques sont beaucoup, beaucoup moins intéressants que ceux de l’Inde voisine. Quant à l’harmonie et la douceur des Sri Lankais bouddhistes, les Tamouls en ont eu un bon exemple il n’y a pas si longtemps et pendant de longues années et la discrimination continue. Au fait, pourquoi l’article ne présente aucun site du Nord-est ? Il y a de bons petits restos tamouls à Jaffna en plus de quelques beaux temples hindous, de sites bouddhiques historiquement importants, de beaux paysages aussi et dans l’ensemble des coins peu fréquentés par les touristes. Mais, c’est sûr, il n’y a pas de superbes villas avec piscines à débordement, que des petits hôtels simples et sans trop de charme, mais pour ceux qui préfèrent les bonnes rencontres en villages ou dans des marchés locaux plutôt que des hôtels où on ne rencontre que des touristes, c’est très suffisant.
Hey Hey Guy
le
Pays sympathique à visiter, une sorte d’Inde miniature sans les conditions sanitaires et la violence de l’Inde.
Hôtellerie très vieille et attention à ce que vous mangez.
Photo73
le
C’est bien les photos & récits de voyage pour voir le monde sans y aller (je ne voyage qu’en voiture + camping, pas pratique en avion 🙂 ).
Se dépayser c’est bien puis on est contents de rentrer chez soi. 🙂
LE SAVIEZ-VOUS ? Régulièrement pris l’un pour l’autre, les deux archipels espagnols ont pourtant des identités bien distinctes. Récapitulons.
Après un choc de vie, partir à l’aventure ne se conçoit plus comme un loisir mais comme un soin, capable de réparer un esprit malmené ou un corps abîmé et, de rencontres en découvertes, de redonner de l’énergie.
À Tignes-le Lac, ce quatre-étoiles à l’architecture insolite rouvre cette saison avec cinq-étoiles, tout en conservant son esprit « récréatif ». On a testé.
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Entre Histoire et sacré, cinq escales au Sri Lanka pour un circuit dans le «triangle culturel»
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