À l’écoute de la nature, les stagiaires partent à l’aventure. Aujourd’hui, ils ont rendez-vous en haut de la Montagne Percée – le Mou’a Puta. Les versants sont parfaits pour s’exercer aux techniques de corde. Par groupe de trois, il faut évoluer en gardant la corde tendue. Hitinui Levy joue les leaders, et doit guider son équipe : 
Le but du jeu c’est d’avoir la corde tendue pour enrayer les chutes. Si quelqu’un tombe, il sera sécurisé.
Au-delà des chutes, les dangers peuvent se présenter sous d’autres formes. Par exemple, celles de minuscules insectes, comme les fourmis de feu. Un contact suffit pour provoquer des démangeaisons et une sensation de brûlure. Heureusement, l’écosystème polynésien est relativement clément, comme le souligne Ulysse Lesbros, stagiaire de la formation :
Ici à Tahiti, on est pas mal épargnés par rapport aux dangers de la faune et de la flore. On n’a pas de serpents, pas de trucs vraiment venimeux à part le cent-pied. En général, si tu ne vas pas le chercher sous une pierre, il ne va pas t’attaquer. 
Leurs formateurs, experts en randonnée, les initient aux meilleures techniques. Norbert Apicella est venu spécialement de métropole pour partager ses compétences et sa passion :
La différence essentielle c’est la présence de végétation énorme et donc on va utiliser les arbres, les racines solides pour faire des amarrages. La différence essentielle se situe là par rapport à l’alpinisme en Europe et les techniques d’alpinisme en Polynésie.

La cohésion entre les stagiaires est flagrante. Elle épate même Norbert « [Les stagiaires sont] magnifiques ! », décrit-il.
Tous aussi motivés les uns que les autres, ils ont chacun leur projet professionnel en tête. Mais surtout, il sont tous animés du même amour pour leur fenua. 
« J’ai toujours aimé la pratique de la randonnée. Et lorsque je suis devenue maman, j’ai pris conscience de l’importance de la transmission de notre culture, de notre histoire. Je suis tombée sur cette formation et je me suis dit que c’était le meilleur moyen d’allier le sport et la découverte de notre nature, de notre culture, de notre histoire », explique Raina Agnieray.
La culture et le respect de la nature, c’est ce que souhaite transmettre Taievau Maraetaata, un autre de leur formateur : « prends en compte ton environnement, parle aux arbres, ils t’entendent et t’écoutent », murmure-t-il. Ce dernier est fier de voir des polynésiens s’intéresser à leurs légendes et leurs montagnes. Fier de les entendre parler leur langue ma’ohi. 
L’enrichissement est d’autant plus fort que les stagiaires viennent de différents horizons. Alors, à chacun son histoire.
Asher Kora représente la Nouvelle-Zélande. Il vit au pied de la montagne Percée avec sa femme depuis 2006. Sa femme, il l’a rencontré à 5 ans, lors d’un voyage en famille. Lorsqu’il est revenu, des années plus tard, leurs chemins se sont recroisés. Il n’a plus jamais quitté Moorea. La formation de guide lui correspond : « j’adore la montagne, j’ai toujours aimé les arbres, c’est pour cela que je suis revenu vivre à Tahiti. »
Maria Aka est originaire de Nuku Hiva. Elle se réjouit de pouvoir découvrir d’autres cultures et partager la sienne. « Il y a une très bonne ambiance. La formation permet de connaître divers archipels, diverses cultures, on se partage entre nous : les Marquises, les Australes, les îles Sous-le-Vent. »
Dans la quête du fameux sésame, leur brevet professionnel polynésien de guide, les stagiaires ont aussi trouvé une nouvelle famille.
63 candidats avaient participé aux épreuves de sélection, mais seulement 24 ont intégré la formation de guide randonnée en juin dernier. Cette formation est organisée tous les cinq-six ans par l’IJSPF – l’Institut de la jeunesse et des sports – et entièrement financée par le Service du Tourisme. Coût : 8,5 millions cfp. Le matériel est fourni individuellement, pour une valeur de 60 000 francs par stagiaire.
La formation devrait rouvrir dans cinq ans.

 
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