L’année 2001 marque début de la politique de féminisation volontariste mise en place par la ville de Paris, initiée par Bertrand Delanoë. En 20 ans, la ville de Paris a plus que doublé le nombre d’odonymes (c’est-à-dire les noms de voies, qui font partie de la catégorie des toponymes que sont les noms de lieux) féminins. C’et un projet monumental. Mais le paysage odonymique de la ville de Paris reste déséquilibré : aujourd’hui, on trouve 8 % d’odonymes féminins versus 59 % pour les hommes, et 33 % d’odonymes neutres (ni homme ni femme).
Nommer les lieux , c’est se les approprier, parfois les conquérir, et le poids du passé rend les rééquilibrages parfois difficiles. Les modifier constitue à la fois un geste emblématique, parfois politique, et une modification de l’expérience urbaine, car les noms des rues font partie du quotidien des citoyen.e.s, imprègnent les consciences et les inconscients. Les pouvoirs locaux s’en emparent pour opérer un marquage symbolique, idéologique ou mémoriel.
En moyenne, seul 6% des rues sont nommées selon des patronymes féminins en France. A l’exception des départements de l’Indre et de la Creuse, dans lesquels les plaques les plus représentées portent le nom d’une femme, en l’occurrence, celui de Georges Sand qui, ironie de l’histoire, portait un pseudonyme masculin !
Pour parler de la féminisation des noms de rues que l’on observe depuis quelques décennies, des enjeux généraux de la toponymie et de ses impensés, nous recevons :
Frédéric Giraut, géographe, spécialisé en géographie politique et en développement territorial, et Alexandra Mallah, architecte, doctorante à L’EHESS.
Retrouvez la carte du territoire dès le mardi sur @Mgarrigou
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