La grande Route continue pour les 5 équipages de Class40 qui poursuivent leur tour du monde. Ce dimanche 27 novembre), ils ont pris le départ de la 5ème étape dans baie de Matavai dans le nord de l’île de Tahiti pour rallier Ushuaia via le mythique et redouté Cap Horn.

Ce départ conclut un moment marquant du projet GLOBE40 avec ce retour de la course océanique en Polynésie Française, un territoire maritime absolument exceptionnel tant par son étendue que par la beauté et la variété de ses îles. Ce sont 4500 milles (8334 km) en ligne droite et sans doute plus de 5000 milles au final qu’il faudra aux compétiteurs parcourir pour porter leur nouveau titre de cap-hornier (à l’exception de l’américain Joe Harris qui l’a déjà).
Une étape d’exception
L’étape qui s’annonce offre un parcours aussi unique que rare : partir des rivages polynésiens par 20° environ de latitude sud, traverser une grande partie du Pacifique, longer les côtes chiliennes de la Patagonie, doubler le Cap Horn par 55° sud, et remonter dans un décor magnifique de montagnes et de nature sauvage vers la ville d’Ushuaia via le canal de Beagle qui relie l’Atlantique au Pacifique et au centre duquel se trouve la ville argentine. Soit de 22 à 24 jours de course selon les prévisions de Christian Dumard :
« Pour commencer, les concurrents vont devoir tailler plein Sud après avoir contourné par le Nord l’atoll polynésien en profitant d’un alizé de Sud-Est assez modéré qui va leur permettre de ne pas aller buter contre un anticyclone qui leur barre la route en ligne directe vers le Horn.
Ce piqué plein Sud va donc se dérouler au près et devrait durer quatre à cinq jours. Au 35° Sud, ils vont commencer à toucher les dépressions qui balayent la zone et dont les centres se trouvent entre les 40èmes rugissants et les 50èmes hurlants. En faisant de l’Est vers le cap Horn, ils vont rester au Nord de ces dépressions donc ils seront au portant puisque dans l’hémisphère Sud les dépressions tournent dans le sens des aiguilles d’une montre. Pour éviter qu’ils ne descendent trop au Sud, dans des zones de plus en plus hostiles, ils auront un point de passage obligé ( Chilean Gate), huit ou neuf jours plus tard, par 46° Sud et 110° Ouest, soit à un millier de milles environ au Sud de l’île de Pâques. Le Horn, ce sera au bout de 22 à 23 jours. Ils vont y arriver à l’équinoxe, dans les derniers jours du printemps là-bas, ça risque donc d’être fabuleux avec des jours qui durent 17 à 18 heures. Le moment idéal pour passer le cap Horn mais en théorie bien sûr puisqu’à tout moment, cela peut y devenir terrible. Sachant aussi que tout est relatif même en parlant de premiers jours de l’été là-bas. L’eau y sera quand même à 6 ou 7° : ambiances froides donc, au mieux ..
»
La Polynésie Française renoue avec la course océanique
La baie de Matavai est le lieu historique d’arrivée des grands explorateurs à Tahiti et dans les iles de la Société : Wallis, Cook, Bougainville, ainsi que les révoltés du Bounty en 1788 y ont débarqué profitant de cette large baie accessible sans barrière de corail ; au nord de la baie se trouve le phare de la Pointe Venus construit par Cook en 1770 pour y étudier la trajectoire de la planète Vénus ; décor donc teinté d’histoire de ce départ de l’étape 5 de la GLOBE40 avec le concours de la Marine Nationale, sur un bâtiment de laquelle a été donné le départ, et des équipes de la Fédération Tahitienne de Voile et du Yacht Club de Tahiti. Papeete fut une étape que les équipages ont eu bien du mal à quitter, découvrant pour leur quasi-qualité ce territoire, et touchés par l’accueil des polynésiens dont la gentillesse et la bienveillance sont des vertus cardinales. Par ailleurs nos équipes presse ont pu découvrir les îles de la Société Tahaa – Raiatea – Huahine – Bora Bora emmagasinant des images pour la production du 26’, épisode 5 de la grande saga de voyage et d’aventure autour du monde. Et au sanctuaire Marae de Taputapuatea sur l’Île sacrée de Raiatea les équipes sont venues demander l’aval des dieux pour le prochain voyage comme c’était la tradition dans ce grand pays de marins qui a peuplé tout le Pacifique à bord de leurs pirogues, de la Nouvelle-Zélande à Hawaï en passant par l’île de Pâques.
Un esprit de compétition toujours plus affûté
Les charmes polynésiens n’ont cependant pas dilué le vif esprit de compétition qui règne sur la GLOBE40 ; avec deux points d’écart seulement entre chacun des 3 premiers équipages (SEC HAYAI / AMHAS / MILAI Around The World) il est probable que le vainqueur de l’étape à venir prenne la tête du classement général ; à moins que GRYPHON SOLO 2 ou WHISKEY JACK, deux équipages de plus en plus affûtés d’étape en étape décident de venir troubler le jeu du podium actuel. La faiblesse des écarts aux arrivées (34’ à Auckland après 7000 milles, 7’ à Papeete après 2600 milles) illustre bien la tension sportive de tous les instants pendant la course, sur une étape oû il faudra faire des compromis au vu des risques entre vitesse et prudence. Et après l’arrivée officielle de l’étape 5 à l’entrée du Canal de Beagle les équipes pourront encore concourir pour le TIERRA DEL FUEGO TROPHY qui les conduira jusqu’à la ligne d’arrivée dans le port d’Ushuaia.

Source : Presse




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