BusinessTravel.fr et ses partenaires utilisent des cookies pour améliorer votre expérience utilisateur, réaliser des statistiques d’audience, vous proposer des services ou des publicités ciblées et vous offrir des fonctionnalités relatives aux réseaux sociaux.
Vous aimez notre site? : SOUTENEZ BusinessTravel.fr ou Abonnez-vous!
Loin des clichés touristiques d’îles comme Bora Bora, Huahiné a su préserver un certain mode de vie polynésien et une douceur de vie tropicale…
L’arrivée au petit aéroport de l’île donne tout de suite le ton de l’île : ici il n’y a pas de machines d’inspection à rayons X, pas de service de sécurité inutile et les pistes sont à deux pas des comptoirs d’enregistrement.
La cuisinière de de ma pension m’accueille avec un jolis colliers de fleurs de Tiaré comme le veux la tradition polynésienne et avec un grand sourire : bienvenue à Huahiné.
J’ai élu domicile à la pension Tupuna dirigée par Franck et Loretta pour deux raisons. La première parce que cette pension est référencée dans la petite liste des fournisseurs bio de Tahiti pour leur production de fruits (ils produisent également des légumes bio mais pour leur propre consommation et celle de leurs hôtes). Et qu’on y mange très bien.
J’ai pu y déguster une grande variété de fruits locaux comme le ramboutan (des litchis chevelus, voir ci-dessous)
et des somptueux petit-déjeuners à base de pain coco et de fruits frais : bananes, papayes, pamplemousses locaux…
Les repas, à base de poisson de Polynésie (thazard, thon…), étaient également accompagné de légumes frais et locaux le tout fait maison.
La seconde raison de mon séjour chez Franck et Loretta est leur passion pour les «fare» (habitation, abri en polynésien) : ils ont construit leurs bungalows dans la plus pure tradition polynésienne.
Ce sont en quelque sorte des œuvres d’art car chaque «fare» est unique : sol avec incrustation de nacre ou sol en galet, salles de bain parées de bambous et ouvertes sur la nature, éviers incrustés de nacre, terrasse avec tables et chaises en bois donnant sur la mangrove…
Les parois sont fabriqués avec des feuilles de pandanus tressés : un travail de titan.
« Avant même le toit était construit avec des fibres tressés, mais j’ai fini par mettre des tôles car il fallait les changer régulièrement et c’est beaucoup de travail » me confie Franck.
On se sent très loin du monde dans ce petit bout de paradis.
Franck a fait son service militaire en Polynésie et est tombé amoureux de cette île sauvage.
Il a construit l’ensemble de ces «fare» lui-même année après année. « Cela n’a pas été simple pour créer cette pension notamment au niveau de l’eau potable. Pendant longtemps j’ai du me faire livrer de l’eau dans des jerricanes et j’ai pensé à abandonner le projet tellement c’était compliqué. Heureusement nous avons trouvé par hasard un jour une source dans le domaine. Et depuis nous utilisons cette eau » m’explique-t-il.
Vivre dans ces «fare» est une véritable expérience : l’air circule et rafraichit naturellement l’espace grâce à des ouvertures disposés dans les murs. On a l’impression de vivre en plein air mais avec tout le confort moderne. Selon Jacques-Antoine Moerenhout les tahitiens ne pouvaient supporter d’être enfermés.
Les «fare» traditionnels étaient construit avec les matériaux disponibles dans les îles, ce qu’a fait Franck : il a utilisé les arbres de son terrain, le bois massif pour la charpente et les pilotis (traditionnellement du «pürau», du pandanus, ou des arbres fruitiers), des feuilles de pandanus pour le toit et les cloisons ainsi que des cannes de bambou.
Il n’y a pas que Franck qui a été séduit par cet endroit et qui a du faire face à quelques difficultés. Un hôtel beaucoup plus connu est tombé amoureux de cet endroit : Paul Allen. Pour certains ce nom ne veut peut-être rien dire, mais pour ceux qui ne le connaissent pas, Paul Allen a été le co-fondateur de la société Microsoft avec Bill Gates.
Paul Allen s’était entiché de cet endroit sauvage à l’écart des sentiers battus. Le projet a été difficile : Huahiné n’est pas l’île touristique la plus populaire des îles sous le vent mais Paul Allen y croyait. Et puis l’hôtel a finalement du fermer en 1998 suite à un cyclone.
L’hôtel appelé l’Hana Iti proposait des chambres insolites dans les arbres ainsi que des bungalows et s’intégrait parfaitement à son environnement naturel au milieu de la forêt et bordé par une plage de robinson.
Si vous voulez visiter cet endroit unique, la pension Putuna est une bonne Base. Il vous suffit de loueur un kayak et de ramer pendant une trentaine de minute.
Sur la rivage de la pension l’eau est vraiment peu profonde et pour partir il faut ramer très lentement en essayant de ne pas toucher le fonds. Puis l’on traverse la baie d’où l’on a une vue magnifique sur le pont qui relie les deux îles.
Huahiné dont la forme évoque une femme enceinte était auparavant constituée d’une seule île : puis suite à une éruption la caldeira s’est effondrée et a été remplie par l’océan pacifique.
En approchant du rivage après 30 minutes de rame, rien ne laisse présager qu’un hôtel a été bâti ici : la plage de l’hôtel apparait enfin dans toute sa virginité s’étalant en croissant de lune.
Cette plage est l’une des plus sauvages que nous ayons eu l’occasion de visiter à Huahiné de par son accès très difficile. Elle offre une belle vue sur la barrière de corail au loin et se prête au snorkeling avec ses patates de corail au large.
Un vieil homme qui fait office de gardien me reçoit et me raconte l’histoire de l’hôtel qui a du être totalement démantelé après le passage d’un cyclone en 1998.
L’heure du retour est venue et l’aventure était au rendez-vous. J’avais en effet été un peu imprudent en partant entre deux orages. Il m’a fallu fair eun grand effort sportif pour revenir à la pension : vent de face en rafale très fort, vagues formées sur l’eau et menace de pluie avec de gros nuages noirs.
Hors les kayaks de la pension ne sont pas troués ce qui fait que s’il pleut y se remplissent d’eau : une perspective peu réjouissante au milieu de la baie.
Heureusement, la pluie n’a pas crevé les nuages et j’ai pu rentrer à bon port après une séance physique plutôt éreintante. Faites attention à la météo si vous prévoyez cette excursion. En Polynésie aussi, le temps peut changer très rapidement comme en Bretagne!
Huahiné n’a pas eu beaucoup de succès avec les grandes chaines hôtelières. Sur les 6 hôtels majeurs qui existaient en 1990 seul un a survécu le Tiare Beach resort.
Les ruines du Sofitel sont visibles au nord-est de l’île après Faré: la visite vaut le coup d’œil d’autant qu’il y a un jardin de corail magnifique pour la plongée avec masques et tubas non loin.
Deux investisseurs chinois prévoyaient d’ailleurs de relancer le projet même si l’un des deux associés est mort ce qui devrait retarder le lancement des travaux.
Si vous vous rendez à Huahiné et souhaitez visiter l’île prévoyez à l’avance votre moyen de transport.
Il est compliqué de se déplacer à Huahiné : les taxis sont très onéreux et les hôtels ne prévoient pas toujours les transferts. Les sociétés de locations de voitures et de scooters y pratiquent des tarifs parmi les plus élevés au monde.
J’ai loué un scooter à l’hôtel au nord de l’île et mon loueur est venu me chercher la pension ce qui est bien pratique.
En route pour le tour de l’île cheveux au vent!
Le petit village de Faré a su conserver l’ambiance insulaire polynésienne.
L’activité de l’île se concentre autour du supermarché où l’on trouve quelques commerces et des étals de fruits et légumes.
Ici on se tutoie, on se salue et les sourires et éclats de rires font honneur à la joie de vivre polynésienne.
L’île ne compte que 6000 habitants et vivre ici c’est un peu faire partie d’une grande famille : tout le monde se connait.
En face, sur le port, on trouve quelques marchands qui vendent des fruits et légumes locaux ainsi qu’un club de plongée qui propose de très intéressantes options pour aller explorer la passe d’Avapeihi (requins gris,pointes blanches, bancs de raies léopard, barracudas, carangues, platax, perches, bécunes, mais aussi thons à dents de chien, bonites, napoléons, tortues, murènes…) ou la cité de Corail.
Mais il n’y a pas que la nature qui est somptueuse à Huahiné, l’île est aussi intéressante pour plusieurs aspects dont notamment ses vestiges archéologiques.
Le site de Maéva au nord est de Faré offre l’un des plus grands ensembles archéologiques des îles de la société.
A l’entrée du village un sentier rejoint en 15 minutes de marche dans la montagne un «marae» sauvage abrité à l’ombre d’un immense banyan.
Un site superbe au milieu d’un cirque de montagnes. Les «marae» sont des esplanades dallées en plein air où l’on trouve un autel appelé Ahu avec des pierres dressées et anciennement des «fare» voisins. Certains «fare» étaient destinés à accueillir le corps des morts et d’autres les prêtres.
On trouve souvent des banyans ou des aito sur ces sites car ils sont considérés comme des arbres sacrés.
Attention à ne pas marcher sur un «marae»car cela porte malheur selon les croyances polynésiennes.
En redescendant un peu plus loin, je suis parti à la découverte du grand faré potee’e, une maison communautaire qui a été reconstruite.
A l’intérieur, une intéressante exposition relate l’histoire de la région et la façon dont ces maisons communautaires étaient utilisées.
On peut y acheter des objets artisanaux auprès de l’hôtesse dont de beaux colliers composés de minuscules coquillages fabriqués par les villageois.
Après cette halte culturelle, j’ai déjeuné au yacht club de Faré d’une salade de poulpe locale, un met que l’on trouve rarement en Polynésie et un steak d’espadon pané au lait de coco délicieux avec ses petits légumes.
Le cadre est très agréable face à la mer transparente avec l’aller-retour des plaisanciers en kayak qui débarquent pour aller faire leur course sur le ponton voisin.
Depuis le bord on distingue de nombreux poissons tropicaux multicolores même par temps gris!
L’île de Huahiné est une merveille : lorsque l’on se balade en scooter les cheveux au vent, l’air a des senteurs exotiques de foret tropicales, de monoï et de vanille.
Vous verrez en effet de nombreuses plantations de vanille en faisant le tour de l’île.
Je me suis arrêté chez un petit producteur qui m’a fait visité son exploitation et m’a appris les secrets de sa production.
Puis il m’a entrainé dans son hangar à l’abri des regards : j’avais l’impression de faire affaire avec la mafia tellement il faisait attention à sa mallette contenant sa vanille qu’il gardait précieusement comme un trésor.
La Vanille de Tahiti est en effet très chère. Il s’agit d’un véritable or végétal dont les prix varient fortement en fonction de l’offre et la demande : actuellement il faut compter 1500 francs XCF pour 2 gousses et 2000 francs pour 4 gousses mais il est possible de négocier en direct chez certains producteurs.
N’hésitez pas car elle est considérée comme l’une des meilleures au monde.
Un peu plus au sud un peu avant d’arriver à Paréo un promontoire extravagant semble avoir été construit pour les amoureux avec ses peintures kitsch, son banc et ses bougainvilliers en fleurs: un endroit pour les demandes en mariage ou les déclarations d’amour ?
Pour en revenir à des considérations plus matérielles, Huahiné est une île parfaite pour faire du shopping artisanal en Polynésie auprès d’artisans locaux : comme nous l’avons vu on peut y acheter de la vanille, des colliers de coquillages artisanaux mais aussi des paréos faits maison.
A Parea, un nom qui ne s’invente pas on trouve de très beaux paréos peints à la main à l’atelier du pareo en face de l’hôtel Mahana.
`
Un stop à cet hôtel est obligatoire pour admirer le splendide lagon tout en buvant un cocktail ou en dégustant les salades du chef au mahi mahi ou à l’espadon.
L’endroit offre vraiment l’un des plus beaux paysages de toute la Polynésie tout en étant très tranquille.
Les hôtes de l’hôtel peuvent profiter de kayaks ou de paddles pour faire des balades enchanteresses sur le lagon qui est un enchantement : l’eau y est tellement belle, cristalline.
On resterait bien des heures à contempler ce paysage digne des plus beaux paysages de la planète.
Au large de la plage, quelques personnages romanesques ont élu domicile dans des bateaux maison : ces bateaux spéciaux sont composés de plate-formes flottantes sur lesquelles ont été construits des farés traditionnels polynésiens.
Deux familles habitent ces bateaux où l’on peut séjourner pour une nuit (via Airbnb). J’ai rencontré notamment une jeune femme qui vit sur l’une de ces maisons de bohême. Elle m’a raconté son histoire, celle d’un couple qui a quitté Nice pour la Polynésie pour ne plus jamais revenir suite aux attentats de la promenade des anglais. Des attentats qui l’ont marqué à la vie, triste France !
Plus loin, la route devient plus sauvage tout en offrant toujours de magnifiques points de vue sur le lagon.
Le camping Hiva plage offre un cadre naturel unique et est sans doute l’un des meilleurs bons plans de Polynésie pour séjourner à petit prix.
Non loin on trouve un beau «marae» situé en face d’un motu (île à côté de la barrière de corail) réputé pour ses plages idylliques et une passe parfaite pour faire du surf.
Tout au bout de l’île une jeune française a monté un atelier, la Passion du Pareo, où elle fabrique ces tissus colorés.
Elle utilise une peinture différente de celle de l’Atelier à Parea qui selon elle pénètre mieux le tissu. Face à la concurrence, que d’arguments pour séduire les clients…
Cette française, originaire de France métropolitaine s’est installée ici pour changer de vie. Elle ne craint pas la solitude car elle aime le monde rural et cette île où le temps coule paisiblement.
A Huahiné le temps semble s’être arrêté depuis longtemps. On y retrouve le mode de vie polynésien traditionnel sans avoir à faire de longues distances en avion pour aller aux Marquises, aux îles Tuamotu ou aux Australes.
Cette île est restée authentiquement polynésienne et farouche tout comme ses habitants.
Alors que les îles du Vent ont devenues une colonie française en1880, les îles Sous-le-vent sont restées indépendantes jusque dans les années 1890. Le royaume de Huahine et de Mai’ao n’a été annexé qu’en 1895.
Huahiné ne se conquiert pas, elle s’apprivoise. A vous de trouver le bon tempo…
INFORMATIONS PRATIQUES :
– Y ALLER : Air Tahiti Nui est la compagnie de référence pour se rendre à Tahiti. L’accueil est très agréable et tout est fait pour que les voyageurs se sentent déjà dans les îles dès l’entrée dans l’avion (uniforme des hôtesses, photos des îles). Les vols sont assurés en Dreamliner B787, un excellent avion de nouvelle génération avec filtrage de l’air hors réacteurs (pour ne pas respirer d’atmosphère polluée en cabine), altitude cabine optimisée (moins de 1600M contre plus de 2000m d’altitude pour les avions d’ancienne génération), grands hublots et meilleure luminosité à bord…La cabine économique premium Moana est une bonne alternative entre la classe Business et la classe économique.
Plus d’informations : www.airtahitinui.com.
– SEJOURNER : nous avons séjourné à la pension Tupuna qui offre un cadre très reposant. Les poitns forts de la pension sont ses magnifiques farés typiques polynésiens qui sont quasiment des œuvres d’art et les repas : on y mange quasiment exclusivement des mets locaux frais cuisinés sur place.
La pension prête des kayaks pour aller se balader au large : comptez tout de même une demi-heure de rame. Attention il n’y a pas de plage à la pension bordée de palétuviers. Voir www.pensiontupuna.com.
Pour ceux qui veulent séjourner près d’une plage l’hôtel Mahana est une très bonne alternative. Le lagon y est magnifique, on y mange bien et les kayaks sont gratuis pour les hôtes. Voir http://www.lemahanahotel.com.
Nous recommandons par contre la plus grande prudence pour les locations isolées Airbnb à Huahiné si vous n’avez pas de voiture ou de scooter : vous serez bloqués sans possibilité de transport public et certains hôtes pratiquent des horaires de transfert prohibitifs avec nécessité de se conformer à leur emploi du temps.
– A VOIR / A FAIRE :
– flâner à Faré pour profiter de l’ambiance insulaire et manger face à une mer cristalline au Huahine Yacht Club.
– faire une croisière sur la lagon,
– faire une plongée dans la passe d’Avapeihi, www.divehuahine.com,
– visiter l’île en scooter,
– ramer au coucher du soleil dans le lagon face à l’hôtel Mahana ou vers l’ancien hôtel Hana Iti,
– faire du snorkeing dans le jardin de corail près de l’hôtel Sofitel,
– explorer les Maraé,
– faire du shopping et ramener des paréos, des colliers de coquillage artisanaux et de la vanille,
– manger des légumes et fruits bio à la pension Tupuna.
– prendre son temps et vivre en mode slow à la polynésienne,
– lire un roman de Chantal Spitz, un auteur polynésien qui vit à Huahiné.
Achetez une carte d’abonnement Air France!