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Le dirigeant de La France insoumise a déploré que « la police tue » et qualifié de « factieux » le syndicat de policiers Alliance, après la mort d’une femme à la suite d’une intervention des forces de l’ordre à Paris.
On se retrouve demain pour une nouvelle journée de couverture de l’actualité politique et de la campagne des législatives. Bonne soirée !
Bonjour Rochefort,
Vous avez raison. Pour les candidats du camp présidentiel (appartenant tous à La République en marche en 2017 et en 2022, sauf dans la 7e circonscription où un candidat MoDem a été investi), les variations en points d’une élection à l’autre sont les suivantes :
Précisons que, dans la 5e circonscription, la baisse est de 34 points si l’on compare le score de Samantha Cazebonne en 2017 et celui de Manuel Valls en 2022. Mais, si on ajoute le score de ce dernier à celui de Stéphane Vojetta, le dissident de La République en marche, la chute n’est plus que de 9,61 points.
Par ailleurs, la participation est très faible dans les circonscriptions de l’étranger, et s’établit autour de 20 %. Dans ces conditions, il suffit qu’un petit nombre de votants aient fait un choix différent entre 2017 et 2022 pour provoquer un écart de points important.
Pour rappel, en dépit de ses scores moins bons, le camp présidentiel est arrivé en tête, cette année, dans huit de ces onze circonscriptions.
Bonjour Jaiundoute,
Si, c’est toujours le cas. En réalité, il y a deux règles :
La « règle des 12,5 % » implique que si l’abstention est très importante, les candidats en lice ont bien du mal à respecter la première règle. S’ils arrivent au second tour, c’est donc bien souvent en vertu de la seconde règle.
Prenons l’exemple des circonscriptions de l’étranger qui ont voté ce week-end, où la participation a plafonné à 29 % (dans la 7e circonscription). Imaginons un corps électoral de cent personnes (ce sont les « inscrits »), dans lequel vingt-neuf personnes seulement se présentent aux urnes (ce sont les « votants » ou les « suffrages exprimés »).
Pour être qualifié au second tour grâce à la « règle des 12,5 % », vous devez recevoir les suffrages d’au moins treize électeurs inscrits. Cela représente pas moins de 44,82 % des vingt-neuf suffrages exprimés. Autant dire que, pour atteindre un tel score, vous avez intérêt de mener une campagne très active !
A retenir, donc : plus la participation est faible, plus il est difficile d’obtenir les suffrages de 12,5 % des électeurs inscrits, et plus la probabilité de triangulaire est mince.
Bonjour Sais Pas,
Aucune obligation institutionnelle n’impose aux membres du gouvernement de se présenter aux législatives. Quand ils le font, c’est souvent pour obtenir ou consolider une forme de légitimité démocratique, leur permettant se prévaloir de la confiance des électeurs, et non pas seulement de celle du premier ministre et du président qui les nomment au gouvernement.
Dans la macronie, une règle tacite veut qu’un échec aux législatives provoque un départ du gouvernement. Souvent, les ministres les plus en vue sont candidats dans des circonscriptions jugées particulièrement favorables. Ainsi d’Elisabeth Borne dans la 6e du Calvados, où le député sortant Alain Tourret avait obtenu plus de 68 % des voix au second tour en 2017. Pas vraiment une « terre de conquête » pour le camp présidentiel, donc.
Autre exemple, Gérald Darmanin dans la 10e du Nord. Le ministre de l’intérieur en a été le député de 2012 à 2016, année où il quitte son mandat en vue d’entrer au gouvernement. L’élection partielle qui avait suivi avait été remportée par Vincent Ledoux. Celui-ci n’est autre que le suppléant de Gérald Darmanin cette année, et leur ticket paraît en position de force.
Les ministres nommés au gouvernement avant les législatives, et qui sont candidats, ont le plus souvent vocation à retourner dans l’exécutif s’ils gagnent le scrutin. Dans ce cas, c’est leur suppléant qui prend leur place dans l’hémicycle, sans nouvelle élection.
Gérald Darmanin a dénoncé lundi des « insultes » de Jean-Luc Mélenchon contre les policiers, dont trois sont en garde à vue à Paris pour avoir tué la passagère d’une voiture lors d’un contrôle et grièvement blessé le conducteur. « La police tue et le groupe factieux Alliance [syndicat de police] justifie les tirs et la mort pour “refus d’obtempérer”. La honte c’est quand ? », a tweeté le leader de La France insoumise dans la nuit de dimanche à lundi, à une semaine du premier tour des élections législatives.
« Les policiers, les gendarmes méritent le respect. Ils font un travail courageux, difficile et risquent leur vie à chaque instant. Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner. Laissons les enquêtes se faire sans les utiliser comme des otages d’une campagne électorale », lui a répondu le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin.
Samedi, en fin de matinée, trois policiers ont ouvert le feu dans le nord de Paris sur les occupants d’une voiture dont le conducteur aurait refusé de se soumettre à un contrôle, puis leur aurait « foncé » dessus, selon le récit d’une source policière.
Les gardes à vue des trois policiers, deux hommes et une femme, auditionnés à l’inspection générale de la police nationale (IGPN) pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique », ont été prolongées lundi, a fait savoir le parquet de Paris.
Le conducteur de la voiture a été placé brièvement lundi en garde à vue à l’hôpital pour « tentative d’homicide sur personnes dépositaires de l’autorité publique » avant que la mesure soit suspendue, l’homme de 38 ans n’étant finalement pas en état d’être entendu à ce stade.
Bonjour Marara,
L’info est aussi disponible sur Lemonde.fr ! Notre synthèse est ici :
L’ancien ministre socialiste Stéphane Le Foll, par ailleurs farouchement opposé à l’alliance du PS et de La France insoumise dans la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, a jugé « indignes [de la part de] quelqu’un qui prétend vouloir gouverner la France » les propos de Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. « La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour “refus d’obtempérer”. La honte c’est quand ? », avait écrit celui-ci.
Gilbert Collard, soutien d’Eric Zemmour, a estimé que « cette généralisation à l’ensemble de l’institution est insupportable ! » « Où était [Jean-Luc Mélenchon] pendant l’assaut du Bataclan ? De l’Hyper Cacher ? Cet anti-fliquisme d’un électoralisme racailleux doit cesser d’un bon coup d’urne », a-t-il écrit sur Twitter.
« Mélenchon persiste et signe dans l’outrance et le mépris de nos forces de l’ordre, a jugé Robin Reda, candidat de La République en marche aux législatives dans l’Essonne. Je vois au quotidien une police [qui] protège et une police [qui] sauve. En cas d’accident, c’est à la justice de clarifier la situation, sûrement pas à un tribun rouge. »
« La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour “refus d’obtempérer ”. La honte c’est quand ? » Ce tweet de Jean-Luc Mélenchon, en réaction à la mort d’une femme sous les balles des forces de l’ordre lors d’une intervention dans le 18e arrondissement de Paris, samedi 4 juin, n’est pas passé inaperçu.
Le syndicat de policiers a annoncé son intention de porter plainte contre le dirigeant de La France insoumise.
« Nous allons, pour la troisième fois [contre M. Mélenchon], porter plainte, car quand nous ne sommes pas des factieux, nous sommes une secte, a commenté Loïc Lecouplier, secrétaire administratif général adjoint d’Alliance, au micro de BFM-TV. M. Mélenchon a tendance à oublier que nous sommes des représentants du personnel, que nous avons été élus par des milliers de policiers, donc qu’à travers nous, ce sont des milliers de policiers qu’il attaque. (…) M. Mélenchon, pour récolter quelques voix, passe son temps à faire des contrevérités et à mentir aux citoyens. »
Marine Le Pen a aussi commenté le tweet : « Les propos de Jean-Luc Mélenchon contre la police sont d’une gravité inouïe. (…) Il fait donc le choix du déshonneur en rompant définitivement avec les valeurs de la République française. »
Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national, a également évoqué les propos de Jean-Luc Mélenchon, sur RTL : « Dans certaines banlieues, on n’entend pas Jean-Luc Mélenchon s’étonner des tirs de kalachnikov de dealers contre dealers, de clans contre clans, ou même des honnêtes gens qui se prennent des balles perdues (…). En revanche, quand un policier se fait foncer dessus par une voiture et qu’il réagit, là M. Mélenchon crie. (…) La police ne tue pas, elle protège. »
La vie politique française produit des configurations baroques. Dans la 1re circonscription de Lyon, Gérard Collomb vient de déclarer son soutien au candidat Grégory Dayme, 44 ans. Cet entrepreneur dans l’immobilier se dit centriste, sans investiture officielle, tout en étant soutenu par le Parti radical de gauche (PRG). Un flyer a été édité et distribué ce week-end sur les marchés de cette circonscription qui comprend la colline de Fourvière et le 5e arrondissement, où réside l’ancien ministre de l’intérieur.
On y voit Gérard Collomb tout sourire en grand format, ce qui donne l’impression qu’il est lui-même candidat. Le spectaculaire appui de l’ancien proche d’Emmanuel Macron œuvre à l’affaiblissement de Thomas Rudigoz, député sortant (LRM), qui fut pourtant emmené par M. Collomb dans la genèse de l’aventure macroniste à Lyon. Autre retournement improbable : le comité de soutien du candidat Dayme comprend Thierry Braillard (PRG), ancien député de la circonscription (2012-2017) qui avait été écarté par Gérard Collomb au profit de Thomas Rudigoz, ainsi que des proches de Georges Képénékian et David Kimelfeld, pourtant notoirement fâchés avec Gérard Collomb, depuis les alliances de l’ex-maire de Lyon avec la droite locale pour tenter de sauver son siège.
« J’arrive à faire la synthèse de toutes les composantes, parce que je ne suis pas du sérail. Je présente une candidature citoyenne, ancrée dans le réel », confie Grégory Dayme. Le candidat de société civile défend des « idées concrètes pour les habitants », et souhaite « une majorité relative » pour que « l’Assemblée nationale ne soit pas qu’une chambre d’enregistrement ». Au premier tour des législatives de 2017, Thomas Rudigoz était arrivé en tête avec un score écrasant de 46,88 % des voix, face à dix-huit candidats. Avec dix candidats présents dimanche prochain, la partie s’annonce plus serrée. Un bon test pour mesurer la résistance du parti présidentiel dans un contexte local chamboulé.
Bonjour Alex,
Comme pour le premier tour, le second tour des Français de l’étranger va se dérouler en deux temps. Le vote par Internet se déroulera du 10 au 15 juin. Et le vote dans l’isoloir se tiendra samedi 18 juin pour le continent américain et les Caraïbes et le 19 juin pour le reste de la planète.
Non ! Sur les onze circonscriptions des Français de l’étranger, la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale s’est qualifiée pour le second tour dans dix d’entre elles. La gauche sera absente dans la 8e circonscription, qui comprend notamment l’Italie, la Grèce, la Turquie et Israël, et où le député sortant UDI, Meyer Habib, est arrivé en tête (28 %) face à la candidate de La République en marche, Deborah Abisror de Lieme (27 %).
Pour rappel, en 2017, la gauche était arrivée au second tour dans seulement cinq circonscriptions sur les onze.
Tout à fait ! C’est d’ailleurs le titre de notre article qui revient sur tous les résultats de ce premier tour des législatives dans les onze circonscriptions des Français de l’étranger :
Passé d’Emmanuel Macron à Eric Zemmour en cinq ans, le député sortant ex-La République en marche (LRM) Joachim Son-Forget a été éliminé, dès le premier tour, dans la 6e circonscription des Français de l’étranger, qui comprend la Suisse et le Liechtenstein. Ce médecin de formation, qui a notamment été en Ukraine au début de la guerre et a multiplié les sorties controversées durant tout le quinquennat, a obtenu seulement 4,48 %.
Dans cette circonscription, l’économiste Marc Ferracci (LRM) est arrivé en tête, avec 36,48 % des suffrages. Ce proche d’Emmanuel Macron devra faire face à la concurrence de Magali Mangin (Nupes) au second tour, qui a totalisé 20,27 % des voix.
Lire (ou relire) le portrait de Joachim Son-Forget, publié en 2020 : Joachim Son-Forget, le député « en marge »
Bonjour lectrice Confuse,
Nous allons tenter de vous aider ! Pour passer au second tour, il faut en effet obtenir 12,5 % du corps électoral (et non des votants). Par ce mode de scrutin, il peut donc arriver qu’il y ait trois candidats au second tour (on parle de « triangulaire »), voire, plus rarement, quatre candidats (« quadrangulaire »).
Mais avec une abstention très haute, comme ce fut le cas en 2017 où elle a atteint plus de 50 %, la barre de la qualification est très haute. Alors, lorsque aucun candidat n’obtient ce score de 12,5 % du corps électoral, ce sont les deux postulants arrivés en tête au premier tour qui sont qualifiés pour le second. Si un seul candidat franchit cette barre, le deuxième arrivé en tête est également qualifié pour le second tour.
Au lendemain de la défaite de Manuel Valls dans la 5e circonscription des Français de l’étranger, le ministre de la transformation et de la fonction publiques, Stanislas Guerini, a salué « son courage politique, sa volonté de servir à tout prix le pays. Il l’exprime comme ça, c’est dans ses tripes, dans son sang ». « Ça a beaucoup de valeur d’aller dans une élection, tout le monde ne le fait pas. Il y en a même qui veulent être premier ministre », a-t-il poursuivi ce lundi matin sur Franceinfo, dans une pique lancée à Jean-Luc Mélenchon qui a décidé de ne pas se représenter.
Après la défaite de Manuel Valls, qui avait été investi par la coalition de la majorité « Ensemble ! », le patron de la République en marche soutient désormais Stéphane Vojetta, député LRM sortant qui était entré en dissidence après la candidature de l’ancien premier ministre socialiste. Dans cette circonscription qui comprend l’Espagne, le Portugal, Monaco et Andorre, M. Vojetta est arrivé deuxième avec 24,59 % des voix, derrière le candidat de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, Renaud Le Berre (27,88 %). « Maintenant il faut gagner. On doit se rassembler face au cartel mélenchoniste », a prévenu M. Guerini appelant au « rassemblement ».
A six jours du premier tour, M. Guerini s’en est notamment pris au programme de la Nupes, qui est l’adversaire principal de la majorité dans cette élection à venir. « Il n’y a plus de Parti socialiste, il n’y a plus d’Europe Ecologie-Les Verts, il y a des candidats qui font campagne pour que Jean-Luc Mélenchon soit premier ministre, avec le programme de Jean-Luc Mélenchon, c’est-à-dire la sortie déguisée de l’Europe, la sortie de l’OTAN, la sortie du nucléaire », a-t-il attaqué.
Invité de Sud Radio lundi matin, le candidat de La France insoumise, et directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon pendant la présidentielle, Manuel Bompard, a salué sur Sud Radio « la bonne nouvelle » de l’élimination de Manuel Valls au premier tour des législatives. « Manuel Valls a fait beaucoup de mal à notre pays et à la gauche en particulier », a-t-il rappelé, avant d’ironiser : « Ça commence à faire quelques défaites… »
Mais M. Bompard a notamment mis en avant les bons résultats des candidats de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) dans les circonscriptions des Français de l’étranger. Alors que dix candidats de la Nupes sur onze se qualifient pour le second tour, M. Bompard s’est réjoui de « l’existence d’une dynamique » autour des candidats de la gauche. Et à six jours du premier tour, le candidat LFI à Marseille, dans la circonscription actuelle de M. Mélenchon, estime qu’Emmanuel Macron « panique un peu. Il se rend compte qu’il y a maintenant une possibilité d’avoir une majorité de la Nupes à l’Assemblée ».
« J’y crois fort, a-t-il insisté. Cela va dépendre de la mobilisation des électeurs de Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo à la présidentielle. » Il a ainsi appelé à la mobilisation dans un scrutin où l’abstention avait atteint plus 50 % en 2017 : « Du résultat des législatives va dépendre la composition du gouvernement et donc la politique mise en place pendant cinq ans. Si vous êtes déçus du résultat de la présidentielle, c’est maintenant que ça se passe. »
Dans cet entretien, M. Bompard est également revenu sur les propos d’Emmanuel Macron sur la volonté de Jean-Luc Mélenchon d’être nommé premier ministre en cas de victoire de la Nupes. « Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas. Le président choisit la personne qu’il nomme premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président », a prévenu M. Macron. « Si, bonhomme, tu vas le nommer », a répliqué lundi matin M. Bompard. Rappelant les précédents de 1986 avec Jacques Chirac ou de 1997 avec Lionel Jospin, « l’alliance politique qui a une majorité de députés à l’Assemblée » choisit le chef du gouvernement. « C’est de coutume républicaine », a-t-il dit.
Bonjour Jean,
Dans la 11e circonscription des Français de l’étranger, qui comprend 49 pays d’Europe orientale, d’Asie et d’Océanie, dont la Nouvelle-Zélande, c’est la députée sortante, Anne Genetet (La République en marche) qui est arrivée en tête, avec un score de 38,14 %. Elle devance assez largement la candidate de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, Dominique Vidal, qui a obtenu 24,78 % des voix. Les deux candidates s’affronteront donc au second tour.
Live animé par Jérémie Lamothe et Julien Lemaignen
Un direct quotidien. A l’occasion du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron et des élections législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour vous informer de l’actualité politique, de la campagne et de ses nombreux rebondissements, avec l’annonce des alliances entre les partis et des investitures, le suivi des candidats sur le terrain, des tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
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