Dossier. Open Jaw Québec a eu le privilège, à quelques mois seulement d’intervalle, d’expérimenter deux grosses pointures qui sillonnent la Polynésie Française par la mer : les navires Paul Gauguin et Aranui 5. L’occasion est parfaite pour placer ces deux produits phares côte à côte, et scruter leurs particularités.
Cas de figure
Des clients se présentent dans votre agence et envisagent un voyage de rêve en Polynésie Française, par la voie de la mer.
Vous jonglerez avec ces deux produits : le navire Aranui 5, qui travaille et s’amuse dans les Îles Marquises, et le navire Paul Gauguin, de la compagnie Ponant, qui va plutôt mener la joyeuse et délicieuse vie dans les Îles de la Société et l’Archipel des Tuamotu.
Nous vous dressons ici leurs particularités respectives, par catégorie de sujet, côte-à-côte – basées sur nos observations et notre expérience.
identifiée du navire dans son ensemble
à bord
aux itinéraires
Tableau : Open Jaw Québec
** Prix offerts par Tours Chanteclerc, qui propose les deux navires dans ses produits pour la Polynésie française. Prix affichés à la mi-août 2022. Prix pour des départs en octobre 2022.
Stabilisateurs
À bord de l’Aranui 5, plusieurs membres d’équipage (mécanos, capitaine, sous-capitaine…) ont différentes théories sur les caprices de la mer en Polynésie française. Les deux plus courantes sont :
Cela dit, il est néanmoins impératif de mentionner que l’Aranui 5 n’est pas doté de stabilisateurs et le Paul Gauguin, oui. Notre expérience à bord des deux navires nous a révélés des scénarios complètement différents, qu’on ne doit pas passer sous silence.
Voyager à bord d’un navire comme l’Aranui 5, sans stabilisateurs, a révélé comment une croisière peut donner du fil à retordre aux déplacements des passagers à bord, en période de houle.
Afin d’expliquer la mesure, disons que l’Aranui 5, par temps de houle, tangue sur l’eau comme un manchot empereur marche sur la banquise : en se dandinant d’un bord à l’autre. Les rampes ont été très sollicitées durant nos déplacements à bord, et pour l’image, nous avions tous l’air pompette!
Plusieurs passagers ont été très incommodés par les mouvements du navire, au début de la croisière, puis tranquillement, au fil des jours, la houle a été apprivoisée.
Cela étant dit, même si plusieurs passagers nous ont confiés que « la houle fait partie du charme de l’aventure », notre expérience de la houle depuis un navire sans stabilisateurs nous a convaincus qu’il est essentiel d’aviser vos clients de cette situation, et particulièrement vos clients qui souffrent normalement du mal de mer et même de difficulté de mobilité.
En langage simple, occulter le sujet est une erreur.
Excursions aux escales : précisions
Par souci de bien expliquer les choses, il nous apparait très important de préciser la nature des excursions, comprises ou non.
Le Paul Gauguin
Les excursions offertes par le Paul Gauguin sont optionnelles ($) et pataugent dans les registres suivants :
-plongée en apnée au milieu de bancs de poissons, raies mantas et pastenagues et requins
-plongée sous-marine dans des passes où se trouvent des espèces encore plus exotiques (tortues de mer, requins marteaux, dauphins, etc.)
-randonnée en vélo électrique avec guide local
-ascension des montagnes en véhicules 4X4 avec guide local
-visite guidée d’une ferme perlière, etc.
L’Aranui 5
L’Aranui 5 offre un petit nombre d’excursions optionnelles payantes, et celles-ci sont :
-balades en véhicule 4X4
-plongée sous-marine dans une passe.
Le volet qui doit retenir l’attention ici, c’est celui des excursions comprises dans le prix de la croisière de l’Aranui 5. Le navire fait largement valoir cet aspect pour promouvoir ses croisières. Notre expérience à bord nous indique qu’il est important, cependant, de préciser de quoi il s’agit.
Plusieurs de ces excursions qui sont comprises se résument à des balades à pied au départ du quai, vers le village qui se trouve tout juste à côté ou encore vers le sommet de la colline, également tout près du quai, où un point de vue mérite de s’y rendre.
Dans certains cas aussi, il faut débourser si on veut visiter un musée au village (c’est le cas notamment des musées de Jacques Brel et de Paul Gauguin au village de Atuona, sur l’île de Hiva Oa). Les montants ne sont pas excessifs, mais ils doivent être considérés.
Il ne s’agit pas ici de minimiser l’attrait des activités encadrées prévues durant la croisière à bord de l’Aranui 5 (un guide, s’il n’est pas toujours indispensable pour trouver son chemin, est toujours une source d’information locale), mais il s’agit bien de relativiser la nature de ces activités organisées sans frais supplémentaire.
Pour cette raison : sachant normalement que « excursions aux escales » ne se résument généralement pas, dans l’industrie générale de la croisière, à une balade à pied non loin du quai, s’abstenir de consulter la liste des excursions comprises avec l’Aranui 5 pourrait à notre avis lancer vos clients sur une piste où les attentes pourraient être supérieures au produit offert.
L’idée est d’éviter que le client s’attende à faire de la plongée sous-marine, une envolée en hélicoptère ou une tournée muséale à destination sans jamais débourser une somme additionnelle.
Idée géniale!
Ceci étant dit, restons dans le même sujet des excursions comprises avec l’Aranui 5.
Il fut intéressant de découvrir que, comme les Îles Marquises comptent parfois qu’une poignée d’habitants, et que, par force des choses, les ressources mises à la disposition des visiteurs ne peuvent surpasser les ressources insulaires locales (aucun parc d’attraction, aucune flotte de 50 voitures à louer, aucun taxi, etc.), la personne en charge des escales de l’Aranui 5 a trouvé une idée de génie : solliciter la participation des propriétaires de pick-up et Jeep 4×4 des Îles Marquises pour venir accueillir les passagers du navire et les embarquer sur leur banquette arrière – voire carrément dans la boîte du camion (équipée de bancs en bois), comme dans le bon vieux temps! – et partir en caravane de pick-up à la découverte des paysages de l’île.
Génial, non?
Photos : Isabelle Chagnon
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