Pour faciliter la vie des patients dialysés des archipels éloignés, l'Apair Apurad met à la disposition des patients des postes mobiles à domicile. Douze personnes en bénéficient mais un problème entre l'association et la CPS menace le bon fonctionnement de la structure.
Ronald Teakura, dialysé, a passé plus de temps en centre de dialyse que dans sa tarodière à Bora Bora. Mais depuis trois mois, il est formé à l’utilisation d’un appareil qui va lui changer la vie. Petit, léger et transportable, celui-ci est sensé lui être d’un grand confort et lui permettre « de mener une vie normale » selon Frédérique Davier, directrice des soins de l’Apair-Apurad, activités dialyse.
L’appareil comprend un rein artificiel, une poche à dialyse prête à l’emploi pour plus de deux heures de traitement, soit deux heures de moins qu’en centre hospitalier ou à l’Apurad.
Le centre est un site où les patients viennent purifier leur sang quand les reins ne le peuvent plus. Un lieu où transitent trois fois par semaine des malades pour des séances de quatre heures. Leur vie est suspendue à une machine qui remplace l’organe défectueux ou inopérant.
Cette vie au ralenti est souvent la conséquence d’une maladie ou d’excès alimentaires qui se payent au prix fort au bout de quelques années. Grace à l’appareil portatif le patient peut pratiquer son auto dialyse à domicile en respectant les consignes d’utilisation.
« Il y a deux sortes de dialyse à domicile, le péritonéale et l’hémodialyse. C’est-à-dire une dialyse avec le sang que l’on nettoie avec une machine de 5 à 6 jours par semaine » explique Ines Castellano – néphrologue à l’Apuraid, spécialiste de ces postes de dialyse à domicile. Seul inconvénient, le montant du forfait : 17 133 francs, ne couvre pas toutes les dépenses liées à cette activité.
La machine, elle, est prise en charge l’association : soit 3.5 millions de francs. L’utilisation des postes de dialyse individuelle revient moins cher que de faire déplacer un patient de son île vers le centre hospitalier ou le centre dédié. Sur du long terme, la dialyse à domicile est moins couteuse pour la CPS que l’hémodialyse à raison de trois traitements par semaine dans les unités.
La dialyse est une contrainte qui peut durer des dizaines d’années. La seule façon de sortir d’un lit de dialysé est de remplacer le rein malade par un rein sain, c’est ce que l’on appelle : une greffe de rein. Tout le monde ne peut pas être greffé. Il y a à ce jour 512 dialysés en Polynésie. 140 sont sur liste d’attente seules de 15 à 20 greffes sont réalisées par an faute de donneurs. A ce jour on dénombre 152 personnes greffées.
65 postes de dialyses (23 au CHPF et 42 en Apurad) sont actuellement disponibles. La prise en charge d’un patient dialysé coûte aux alentours de 11 millions cfp par an.
Le nombre de polynésiens atteints d’insuffisance rénale chronique terminale augmente régulièrement de 7% selon la CPS. La caisse paye des nuitées ainsi que le transport pour ces patients éloignés qui parfois passent plusieurs mois en centre. En 2012, les dépenses liées à la prise en charge de la dialyse par l’Apurar représentaient plus d’un milliard de francs.
Un problème de convention entre la CPS et l’Apair Apurad, en déficit, menace la dialyse à domicile.
Le déficit de l'Apair Apurad menace l'hémodialyse à domicile
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