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Aux confins du pays, la région du Noroeste alterne montagnes colorées, hauts plateaux immaculés, déserts à cactus, canyons rougeoyants et vignoble… Ici, les Andes côtoient les forêts tropicales et les vallées désertiques, des paysages éblouissants.
Le Noroeste (nord-ouest argentin) s’étire le long de la chaîne andine, dans les provinces de Salta et de Jujuy. Depuis Buenos Aires, on accède facilement en avion ou en bus à Salta, la plus grande ville de la région, d’où l’on rayonne. Deux axes majeurs, deux ambiances radicalement différentes : la Quebrada de Humahuaca, au nord de Salta, nous plonge dans une atmosphère andine, quasi bolivienne (la frontière est au bout de la vallée) ; les vallées Calchaquies, au sud de Salta, nous font basculer dans des paysages arides de westerns, tout aussi spectaculaires. Privilégier l’une de ces deux régions au détriment de l’autre serait une erreur ! Mieux vaut prendre le temps de les découvrir toutes les deux en leur consacrant au moins trois ou quatre jours chacune.
La beauté de Salta ne dépasse pas le carré de sa place centrale, bordée de beaux bâtiments coloniaux et d’une cathédrale rose pâle. Des cafés en terrasse et des bancs publics permettent de profiter des heures fraîches du soir, quand la place se transforme en paseo géant. On y grignote bien sûr des empanadas (chaussons fourrés à la viande, au fromage ou au poulet), la spécialité de la ville. Tout à côté, l’église San Francisco vaut le coup d’œil pour sa superbe façade baroque. Besoin de respirer en dehors de la ville ? La réserve municipale Las Yungas, dans la banlieue résidentielle de San Lorenzo, offre plusieurs balades agréables et balisées dans un décor de hautes collines et de forêts tropicales.
À ceux qui ont un peu le temps et qui n’ont pas peur des virages, on conseille d’emprunter la Route nationale 9 (ou Camino de Cornisa), qui relie Salta à San Salvador de Jujuy, point d’accès à la Quebrada de Humahuaca. Cette petite route de corniche tortille à qui mieux mieux à travers un des plus beaux paysages de yungas du pays. Abondamment arrosées par les pluies, les yungas sont des forêts tropicales de montagne, aussi touffues qu’une jungle, qu’on rencontre dans la pré-cordillère des Andes. La Ruta 9 longe de sublimes ravins verdoyants mais est aussi sinueuse qu’étroite : attention aux voitures qui arrivent en face.
Cette quebrada (vallée profonde) de 155km de long est classée au Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco à la fois pour sa biodiversité et pour son histoire. Autour du ravissant village montagnard de Purmamarca, un sentier traverse la montagne aux Sept Couleurs, bariolée de teintes roses, oranges, vertes, mauves… Plus loin, le village de Tilcara abrite des gorges impressionnantes (Garganta del Diablo) et la reconstitution d’une forteresse précolombienne (Pucará). On peut aussi choisir de faire une excursion avec une caravane de lamas (Caravanadellamas.com) dans les montagnes multicolores. Enfin, l’une des balades pédestres les plus impressionnantes vous fera traverser la Quebrada de las Señoritas, à Uquia : désert de cactus, canyons tortueux de pierre rouge, falaises de western… Inoubliable !
Bienvenue dans la puna (« terre élevée », en quechua)… De Purmamarca, la route monte en lacets jusqu’à un col à 4 170 m d’altitude avant de redescendre, sinueuse, jusqu’à un haut plateau blanc comme neige : le salar de Salinas Grandes. Ce désert de sel, qui rappelle celui, plus vaste, d’Uyuni (Bolivie), est le résultat de l’accumulation de sels minéraux venant de l’eau de pluie dans ce bassin situé à 3 350 mètres d’altitude. On peut rouler et marcher sur cette croûte de sel, mais mieux vaut prévoir crème solaire et lunettes de soleil, car la luminosité peut être violente. Après une pluie d’été, le salar se transforme en miroir géant : magique !
La cordillère Orientale prend ici des airs de tapis à chevrons. À 25 km du village de Humahuaca, la route s’arrête à 4 350 mètres après avoir grimpé une montagne aride peuplée de vigognes. Le belvédère fait face à une incroyable montagne striée de motifs triangulaires aux multiples couleurs : rouge, orange, vert, jaune, blanc, violet… Le site a été baptisé « Cerro de los 14 Colores » (montagne aux 14 couleurs), mais à vrai dire on en compte bien plus, surtout lorsque la fin du jour apporte son lot de nuances ! Pour mieux admirer ces couches sédimentaires colorées, il faut descendre un petit sentier… qu’on peine à remonter, altitude oblige !
Pas de route entre Salta et Cafayate (330 km), mais une piste de toute beauté que n’auraient pas reniée les réalisateurs de western américains ! Passé El Carril, la route de corniche suit un rio à la végétation fournie, puis grimpe dans un superbe paysage de montagne aride (la cuesta del Obispo) qu’on admire au site de valle del Encantando. Bientôt, les montagnes s’éloignent et l’horizon s’étire sans fin. La recta de Tin-Tin, longue ligne droite, traverse le plateau d’altitude de Cachi Pampa, territoire des cactus et des guanacos. Pour rejoindre le village de Cachi, il faut absolument prendre le camino de los Colorados (ruta 42), qui sinue entre les canyons aux teintes ocre rouge du parc national Los Cardones, du nom des magnifiques cactus candélabres. Étape bien méritée à Cachi, village colonial tranquille avec ses maisons blanches et ses placettes ombragées.
La célèbre Route 40 qui traverse l’Argentine du nord au sud relie Cachi à Cafayate en suivant le rio Calchaqui. Ce n’est qu’une piste poussiéreuse, ce qui oblige à rouler doucement : tant mieux, on profite d’autant mieux du paysage : falaises tortueuses, collines ocres, maisons en adobe (on y achète des ponchos en laine de lama). On s’arrête à Seclantas pour déjeuner, à Molinos pour boire un verre. De là, une autre piste conduit au vignoble de Colomé (Bodegacolome.com), le plus ancien du pays (1831). Le domaine, cossu et tiré au cordeau, abrite un musée d’art moderne qui présente le travail de l’artiste américain James Turrell : des œuvres immersives qui plongent le visiteur dans des bains de lumière. Envoûtant…
Entre Molinos et San Carlos (où la piste cède la place au bitume), la Ruta 40 aborde une des portions les plus spectaculaires des vallées Calchaquies. Les couleurs deviennent plus intenses et les formations rocheuses, plus torturées. Arrêt impératif à la Finca El Carmen, 8 km avant Angastaco : au-dessus du rio Calachaqui, des crêtes innombrables se dédoublent dans un délire d’oranges et de rouges, faisant croire à une forteresse naturelle coiffée de tourelles. Des balades à cheval sont possibles le matin et en fin de journée. Passé Angastaco, la route se faufile entre les fabuleuses aiguilles rocheuses de la Quebrada de las Flechas. Le vent a sculpté la roche voilà près de 20 millions d’années. Les neiges du Nevado Cachi, au loin, apportent une touche rafraîchissante à ce paysage minéral et brûlant (prévoir de l’eau…).
À l’image de Mendoza, la réputation viticole de cette plaisante bourgade entourée de vignes n’est plus à faire. Ici, les cépages rois sont le torrontés (blanc) et le tannat (rouge). Cafayate compte une vingtaine de bodegas (caves à vins, autrement dits domaines viticoles). À chacune son style : la bodega El Porvenir (Elporvenirwines.com) propose des visites et dégustations en centre-ville ou dans la vieille finca d’El Retiro, adossée aux contreforts de la Cordillère. Ici, on vendange encore à la main. La bodega Piattelli (Piattellivineyards.com) ouvre ses portes dans un registre plus cossu, un rien clinquant, au milieu des vignes. Citons encore la bodega El Esteco, située dans une belle bâtisse coloniale, ou encore la bodega Las Nubes, un sympathique domaine familial.
Sans doute le plus beau défilé rocheux des vallées Calchaquies, surtout quand on l’aborde en fin de journée. Sur une trentaine de kilomètres, la route nationale 68 (en direction de Salta) longe le rio las Conchas dans un décor grandiose de falaises rouge-orange, qui change à chaque kilomètre : citadelles rocheuses, dunes de sable rouge, falaises verticales, amphithéâtres de pierre, corridor étroit bordé par le fleuve… Étourdissant ! Les visiteurs qui voudraient quitter Cafayate par le Sud, par exemple pour rejoindre les hauteurs de Tafi del Valle, choisiront de visiter les émouvantes ruines de Quilmes, ancienne ville indienne auxquels les conquistadors espagnols se heurtèrent pendant 130 ans, avant de la prendre en 1665 et de déporter ses habitants.
Meilleure période pour y voyager : d’avril à novembre.
Y aller : Air France (09 69 39 36 54 ; Airfrance.fr) opère 5 vols directs par semaine entre Paris-Charles de Gaulle et Buenos Aires à partir de 702 € A/R en classe éco.
Voyager : Argentina Excepcion (Argentina-excepcion.com), 12 jours dans le Nord-Ouest argentin au départ de Buenos Aires à 5 196 € (base 2 voyageurs).
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