« J’aime raconter des histoires ». Marc Hélias est heureux dans cet exercice et le clame haut et fort. A l’essai politique, celui qui a passé l’essentiel de sa vie professionnelle dans les sphères du pouvoir politique de la Polynésie française, préfère les romans car avec la fiction, il retrouve la couleur, le rythme et le temps qu’il veut donner à ses récits.
Après nous avoir fait partager dans ses trois premiers romans Les Amants du Verdelet (éditions Astoure), Le Moine rouge du Tro Breizh, toujours aux éditions Astoure, et La Malle aux épices (édition Coop Breizh) son goût pour l’histoire, les légendes bretonnes et les intrigues policières, ce passionné de mots et de grand large nous embarque pour la Polynésie française, son pays de coeur et d’adoption.
La chute du Flamboyant, son quatrième roman publié aux éditions Brava, raconte l’histoire d’une jeune parisienne d’origine polynésienne adoptée très jeune par des parents métropolitains issus de la classe moyenne – père universitaire, mère autrice – qui entreprend un retour aux sources avec le choc à la fois émotionnel et social qui en résultera et la marquera à jamais. Jackie deviendra alors Nakura, son nom tahitien, en retrouvant sa mère biologique, une femme courageuse et aux grandes valeurs humaines qui vit dans une relative pauvreté dans la banlieue de Papeete, la capitale.
Un roman sociopolitique
Prenant prétexte de l’histoire de cette jeune fille issue d’une « Fa’a’amura’a », pratique traditionnelle d’adoption ou de confiage d’enfant très répandue en Polynésie française, Marc Hélias nous entraîne dans un voyage dans la réalité polynésienne. L’occasion surtout de décrire une société certes pleine d’atouts et dotée de richesses voire même de trésors à la fois humains, économiques et culturels, mais aussi de scories notamment au niveau de rapports humains où le racisme et le rejet de certaines communautés perdurent encore. Au-delà de la carte postale, la réalité n’est pas toujours rose.
La chute du Flamboyant est un roman sociopolitique qui se situe au carrefour du drame social et de l’analyse politique. La symbolique du Flamboyant, arbre centenaire et mythique qui dominait l’aéroport de international de Faa’a, dont la chute a provoqué une immense tristesse dans une certaine catégorie de la population qui en avait fait leur arbre fétiche, leur étai sur lequel elle pouvait s’appuyer, est très forte mêlant dans un jeu de mirroir habile fiction et réalité.
Observateur avisé du tourbillon de la société polynésienne
Marc Hélias qui sait de quoi il parle ayant connu toutes les strates de la société polynésienne, du sommet à la société « d’en bas » qu’il a côtoyé en tant que journaliste et directeur notamment de la communication du gouvernement polynésien à Papeete, tisse sa toile romanesque en s’emparant d’un marqueur social et politique.
Observateur avisé du tourbillon de la société polynésienne pendant près de 30 ans, il parvient à peindre comme nul autre pareil les existences chahutées de ses personnages pour mieux restituer l’état réel du pays. En tout état de cause, La chute du Flamboyant devrait faire du bruit dans le landerneau tahitien, pour oser une juxtaposition qui sied au plus Tahitien des Bretons.  
E.B.     
La chute du Flamboyant
De Marc Hélias
Editions Brava
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