Le confinement, le couvre-feu et les restrictions de circulation en vigueur depuis le 23 août vont être «prorogés», a annoncé à franceinfo le haut-commissaire de la République en Polynésie française, Dominique Sorain, qui doit en préciser jeudi les modalités.
Pour renforcer les services hospitaliers, trente-six membres de la réserve sanitaire sont arrivés mercredi soir (jeudi à Paris) à Papeete. Une centaine au total sont attendus au fil de la semaine en renfort au Centre hospitalier et dans les hôpitaux périphériques, tous saturés.
Infirmiers et aides soignants en réanimation, ces volontaires mobilisés par l’État sont déployés pour une mission de trois semaines en moyenne. «L’objectif est de développer les capacités en réanimation à Papeete», a expliqué Clément, infirmier et coordinateur de ce groupe de réservistes.
«Nous avions déjà accueilli un premier contingent le 15 août, et un second le 25 août. Et nous avons ce soir 36 soignants qui sont envoyés par Santé publique France», a détaillé Cédric Bouet, chef de cabinet du haut-commissaire.
«L’hôpital n’était plus en capacité de faire face à l’ensemble des cas qui lui étaient présentés. Et nous avions observé qu’un phénomène de saturation, d’embolie hospitalière, se profilait, donc il fallait avoir des renforts supplémentaires, c’est ceux qui commencent à nous arriver. Il y en aura d’autres», a ajouté Cédric Bouet.
La Polynésie française a enregistré 387 nouvelles hospitalisations en une semaine, un chiffre en hausse constante depuis la diffusion du variant Delta fin juillet, selon le ministère de la Santé local.
Dans une question écrite au gouvernement local, la représentante indépendantiste à l’assemblée de la Polynésie française Eliane Tevahitua a demandé la fermeture des frontières.
«Cette situation de sidération à laquelle nous sommes tous confrontés, depuis quelques semaines déjà, témoigne en réalité de votre incapacité notoire à gérer cette crise», a-t-elle aussi écrit au président Édouard Fritch, tout en dénonçant le «laxisme» de l’État en matière de contrôle aux frontières.
«Je n’ai pas compris pourquoi après 160 décès on n’a pas fermé le territoire alors qu’on s’apercevait que tous les jours on avait des décès. Il y a même un week-end où on a eu 54 décès : c’est comme si en France il y avait 13 000 décès en 72 heures, c’est énorme», a déclaré Stéphane Milon, directeur adjoint du centre de rééducation Te Tiare, qui assure désormais des soins post-covid.
L’épidémie a fait 446 morts, dont 115 la semaine dernière. Les autorités sanitaires ont reconnu que ces chiffres n’incluaient pas les décès liés au covid survenus à domicile, dont le nombre n’est pas connu.
Le gouvernement local porte son effort sur la vaccination et les soins : les dépistages sont moins nombreux et le taux d’incidence, qui a dépassé ces derniers jours le chiffre vertigineux de plus de 3 000 cas pour 100 000 habitants, ne peut plus être évalué.

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