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DÉCRYPTAGE – Ces trains ont le même nom mais ils offrent deux services très différents aux voyageurs. Entre Ouigo France et Ouigo Espagne, c’est le jour et la nuit. Voici pourquoi.
Un bar, une première classe, pas de cohue à l’embarquement : voici Ouigo Espagne. Trois sièges de front, pas de bar, pas de première et un attroupement presque assuré à l’embarquement : bienvenue sur Ouigo France. Certes, les deux entités appartiennent à la SNCF, mais tout les sépare. Car au départ, les frères Ouigo portent le même nom, mais ils ne répondent pas aux mêmes objectifs.
En France, Ouigo a été lancé pour empêcher la concurrence de s’approprier le segment low cost. Il s’est d’abord implanté en 2013 sur la grande vitesse, puis en vitesse classique en avril dernier pour contrer les velléités de l’opérateur allemand Flixtrain, dont la bonne idée consistait à réinventer le train Corail. En Espagne, la SNCF a profité du choix de l’opérateur national Renfe de privilégier le service premium et les billets plein tarif sur son train à grande vitesse AVE.
Une autoroute pour l’opérateur tricolore dont les rames duplex (à deux étages) offrent depuis leur lancement en mai 2021 une grande capacité (509 places), sans compter des frais d’accès au réseau nettement moins chers de l’autre côté des Pyrénées. Aujourd’hui, des trains relient Madrid à Barcelone avec des arrêts à Saragosse et Tarragone et près de 2 millions de voyageurs sont déjà montés à bord chez nos voisins. Dans l’Hexagone, la SNCF verrouille son marché. Ailleurs, elle saisit les opportunités.
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Ouigo Espagne est un immense succès. Au point d’obliger la Renfe à créer son propre train à bas coût, Avlo, et de donner à Trenitalia, l’opérateur national italien, des rêves de conquête dans la péninsule ibérique. Mais, pour conquérir le public espagnol, la SNCF a décidé d’offrir un Ouigo haut de gamme, finalement très similaire au TGV inOui français, quoique moins cher pour les passagers. «Le bar était indispensable car il fait partie de la culture espagnole», expliquait Hélène Valenzuela, la directrice de Ouigo Espagne, lors de son lancement.
Le choix du siège comme la possibilité d’embarquer une grosse valise sont en option, facturée au tarif « Ouigo plus » à 9 euros. Cette dîme supplémentaire permet également d’obtenir « en priorité » un siège en Première, même s’il est très surprenant d’acheter un service qui peut se révéler aléatoire. Enfin, ajoutez encore 7 euros et le billet devient modifiable (avec réajustement tarifaire). Dans le cas contraire, le changement sera facturé 30 euros en sus du réajustement tarifaire. En France, les règles sont plus rigides : impossible de modifier son billet.
Avec six à sept allers-retours par jour entre Barcelone et Madrid, Ouigo semble bien installé, avec des prix qui s’étirent de 15 à 85 euros en Seconde. Pour augmenter sa flotte et poursuivre son expansion espagnole, la SNCF a rompu son partenariat avec Elipsos, l’entreprise codétenue par la SNCF et Renfe, qui opère les trains à grande vitesse entre la France et l’Espagne. La SNCF lui a retiré six rames, ce qui va lui permettre d’ouvrir une deuxième ligne entre Madrid et Valence le 7 octobre prochain. Et la compagnie envisage d’autres liaisons vers Séville, Malaga et Cordoue d’ici à fin 2023.
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En Espagne, contrairement à la France, le développement de Ouigo ne s’est pas fait au détriment du TGV traditionnel. Là-bas, Ouigo offre un service complémentaire de celui de la Renfe, tandis qu’en en France la SNCF a créé les liaisons Ouigo en supprimant des TGV. C’est la raison pour laquelle on observe désormais des plages horaires sans train à grande vitesse sur de nombreuses destinations comme Montpellier ou Toulouse. Ajoutez à cela la non-compatibilité des services – il est par exemple impossible de prendre un Ouigo à la place d’un TGV ou vice et versa –, avec comme conséquence une réduction de l’offre dont souffrent beaucoup les passagers voyageant pour des motifs professionnels. Dans l’aérien, Air France rencontre d’ailleurs le même problème avec sa filiale low cost Transavia.
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En France comme en Espagne les billets ne sont pas remboursables, même en cas de Covid. Cette similitude dénote une volonté de ne pas toucher au trafic « affaires » qui réclame de la flexibilité. Dans l’Hexagone, la fourchette des prix s’étend de 10 à 99 euros, et certains trains Ouigo sont parfois plus chers plus cher que le TGV inOui. D’autre part, si vous avez une carte Avantage ou Liberté, Ouigo n’est absolument plus compétitif.
Par ailleurs, le supplément « Ouigo Plus » est facturé 7 euros pour des avantages dérisoires comme le choix d’un siège ou une prise électrique. L’embarquement prioritaire à Paris reste un leurre : il n’est jamais accessible à cause de la cohue à chaque embarquement. Idem pour la promesse de l’ouverture de l’embarquement 40 minutes avant le départ, qui n’a en réalité jamais lieu. Enfin, quand vous achetez un billet, les conditions d’après-vente sont bien cachées. Sachez que pour changer la date ou la gare de départ ou d’arrivée, vous devrez vous acquitter d’une pénalité de 10 euros par trajet et par passager. En plus bien sûr du réajustement tarifaire.
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calvinist
le
Ma soeur est partie vivre en Espagne car on y vit bien mieux qu’en France.
Tout fonctionne, il y a très peu de délinquance, les rues sont nickel, les routes à 2x 2 voies partout, les trains ( y compris de banlieue ) impeccables et la santé au plus haut niveau mondial.
Ils ont eu l’intelligence de faire venir des millions de latino-américains, formés, et qui se sont intégré très vite, car ayant la même culture chrétienne.
Pendant qu’ils bossaient, nous, on payait des RSA, on faisait les 35 heures et la 5 ème semaine de congés payés !
Will
le
La France est le marché captif. Point final. C’est le principe de base article 1 de tout traité de marketing. Même raison pour laquelle les voitures nationales sont plus chères dans leur pays. Sauf pour l’Allemagne.
anonyme
le
Lecteur de gauche (oui ça existe encore, même au figaro), usager des trains depuis 15 ans, je constate que le service c’est considérablement dégradé. Aucun train à l’heure ou si peu, tarifs exorbitants, il est temps que cette entreprise soit disant publique et avec une mission sociétaire primordiale soit démantelée et que le réseau des trains français soit totalement ouvert à la concurrence. Ainsi je pourrais, comme beaucoup de gens, arriver à l’heure et surtout ne plus payer 300€ pour un aller retour dans de piètres conditions.
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Pourquoi Ouigo chouchoute les Espagnols… et pas les Français
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