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Quand la capitale songe à s’endormir, les établissements hôteliers rivalisent d’idées pour attirer les oiseaux de nuit. Tour d’horizon des nouvelles adresses adoubées par les noctambules.
Plus inattendu, on ne l’aurait pas cru. Aucun indice ne laisse en effet présager l’incroyable mue du palace parisien à la nuit tombée. Une fois passé l’imposant lobby et tous ses trésors, – tapisseries royales, bustes de souverains, gravures…-, un néon violet détonne. Trois lettres s’y affichent sans vergogne : «B.A.D., Bristol After Dark». À l’intérieur, la surprise n’est que plus belle. Les boiseries centenaires, les tapis de soie et les chefs-d’œuvre appartenant à la collection privée de la famille Oetker côtoient boules à facettes et éclairages améthyste. Les DJ-sets mêlent avec génie rythmes disco, pop des années 1990 et tubes contemporains pour séduire un public aussi varié qu’enjoué. Les oiseaux de nuit de tous horizons se mêlent à de rares clients de l’hôtel, curieux de découvrir ce qui se trame dans leur bar habituellement feutré. L’audace s’invite aussi à la carte des cocktails avec des mélanges étonnants, tequila-carotte-curry ou rhum-cranberry-chaï pêle-mêle, sans sacrifier les classiques avec des bulles millésimées et des tapas étoilées signées Éric Frechon. Du jamais vu dans le paysage festif de la capitale et un carton plein pour l’établissement dont le nom n’a pas fini de marquer des générations.
B.A.D., au bar du Bristol, 112 rue du faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. Du mardi au samedi, de 22 heures à 2 heures. Cocktails à 32 €.
Les initiés connaissaient déjà La Mezcaleria, le bar caché de cet hôtel du Marais. Accessible après avoir traversé les cuisines du restaurant péruvien de l’établissement, il est devenu le spot parisien prisé des amateurs de mezcal. Mais depuis le début du mois, c’est un autre nom qui se susurre à l’envi. La Malicia. Encore plus caché. Comment y entrer ? Certains clients de l’hôtel, du bar ou du restaurant auront la chance d’y être invités. Les autres se dirigeront au fond de la pièce, vers une armoire qu’il faudra ouvrir pour pénétrer dans cet antre confidentiel où flotte une odeur de copal. Des canapés moelleux, un plafond en tissu plissé à l’ouverture évocatrice et l’estampe du Rêve de la femme du pêcheur d’Hokusai parachèvent l’atmosphère érotico-romantique de La Malicia. La carte fait la part belle à la goétie, l’art et la pratique de l’invocation de démons, et chacun des huit cocktails incarne un attribut de créature maléfique. Ainsi, «Valac», dit le «Blasphémateur», pousse ses victimes à la luxure et au scandale avec un accord de mastic, d’eau-de-vie de céleri, de champagne, d’absinthe et de verjus ; tandis que «Byleth», éminent et terrible roi, a le pouvoir d’initier des liaisons adultères avec un gin infusé aux baies de la crème de cacao et un soupçon d’écorce de yohimbé, viagra naturel. Mention spéciale pour la verrerie chinée, atout charme indéniable !
La Malicia, à l’hôtel 1K, 13 boulevard du Temple, 75003 Paris. Ouvert du jeudi au samedi, à partir de 19 heures. Cocktails à 15 €.
Son rooftop avec vue sur le Sacré-Cœur et ses chambres aussi discrètes qu’élégantes avaient déjà fait de cet établissement un rendez-vous désirable de Pigalle. Depuis le 6 octobre, il ajoute une nouvelle corde à son arc avec la réouverture d’un emblématique dancing, le Mikado. Haut-Lieu de la jeunesse des Années Folles, la salle vibre tous les dimanches lors des bals musette et beaux orchestres de l’époque. Puis, le monde apprend à swinguer sur le charleston et à se dandiner aux bons sons de la biguine. Tripot clandestin, le lieu attire plus tard les crapules, les maris flambeurs et les danseurs mondains, avant d’être réquisitionné pendant la guerre. Le dancing a retrouvé ses plumes et ses esprits sous la baguette du duo Festen, Hugo Sauzay et Charlotte de Tonnac. Lanternes japonisantes, canapés moelleux et large comptoir aux motifs Art déco confèrent au lieu une allure délicieusement rétro. Côté musique, la maison se veut éclectique et enjouée : on ne sait jamais ce qui sera joué par les artistes venus du monde entier, du disco à la techno. Pari réussi à en croire la foule massée autour du grand bar central dès 23 heures. Avis plus mitigé niveau service : cocktails mal équilibrés, servis pour l’un d’eux dans deux verres (« parce que tout ne rentre pas dans un seul »), et personnel volontaire mais pas assez formé. Soyons indulgents, ce n’est que le début d’une énième renaissance…
Le Mikado Dancing, à l’hôtel Rochechouart, 11 rue Lallier, 75009 Paris. Ouvert du jeudi au samedi, de 20 h 30 à 3 heures. Cocktails à 14 €.
Ouvert en 1877, rue Saint-Honoré, il est de ces établissements qui traversent les siècles sans se faire remarquer. Mais ça, c’était avant. Avant les importants travaux de rénovation lancés en 2019, et l’inauguration d’un bar aussi secret que sulfureux, dans les sous-sols de l’hôtel. Derrière une porte-miroir, un escalier étroit en colimaçon marque le passage chez Rehab, un univers à mi-chemin entre la boutique d’apothicaire et la fumerie d’opium. Les délicieuses alcôves éclairées par des lanternes chinoises et les étoffes de soie accrochées sur les murs laissent présager bien des mystères…Chaque cocktail s’appuie justement sur un pan de l’histoire de l’établissement ou du quartier, avec des alliances complexes et maîtrisées, comme celle à base de mezcal, bourbon, shrub betterave/mangue/vinaigre de noix, jus de citron vert et jalapeños. Très bon point pour l’attention portée à la réutilisation des déchets d’ingrédients frais, transformés en garniture ou décoration. Et pour la proposition de créations « low alcohol by volume », grâce à des alcools à faible degré comme les vermouths, liqueurs ou les sherries. Le secret pour des lendemains de soirées moins difficiles et une désintoxication (Rehab) en douceur.
Rehab, à l’hôtel Normandy Le Chantier, 254 rue Saint-Honoré, 75001 Paris. Ouvert du mercredi au samedi, de 19 heures à 2 heures. Cocktails à 17 €.
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Quatre hôtels parisiens où s’encanailler à la nuit tombée
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