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Une scénariste enquête sur la période tahitienne de Marlon Brando et sur ses propres origines. « Il faut se méfier des hommes nus », d’Anne Akrich, mordant.
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Il faut se méfier des hommes nus, d’Anne Akrich, Julliard, 324 p., 19 €.
Tuante. C’est le premier mot qui vient pour décrire Cheyenne Cohen, la spirituelle narratrice du deuxième roman d’Anne Akrich, 30 ans, révélée par Un mot sur Irène (Julliard, 2015). Scénariste médiocre et trop payée, engagée pour écrire un biopic sur la période polynésienne de Marlon Brando, l’héroïne d’Il faut se méfier des hommes nus serait la première à freiner les ardeurs d’un portraitiste. On la cite : « L’idée même d’un film biographique est sujette à caution. Comment cerner Brando ? Ce salaud. Ce grand acteur. Ce père épouvantable. Cet enfant qui ramassait sa mère alcoolique. Cette diva capricieuse. Cet obèse. Cette icône. » « La contradiction incarnée », ajoute-t-elle – et, à ce titre, « la quintessence même du personnage [de fiction] ».
Tout comme celle de Marlon Brando, la vie de Cheyenne est improbable. Née à Tahiti d’un père juif tunisien et d’une mère mi-tahitienne mi-bretonne, elle se présente comme « le patchwork en solde d’une marque de linge de maison bon marché ». Victime d’un viol à l’adolescence, elle a quitté son île avec sa sœur jumelle pour devenir mannequin à New York.
Quelques années plus tard, alcoolique et anorexique, elle est sauvée par Saul Rosenberg, ex-éditeur new-yorkais devenu agent à tout faire, qui, repérant son talent de conteuse et ses connaissances encyclopédiques en matière de cinéma, la lance comme scénariste à Paris.
Quand le roman démarre, elle frappe à sa porte ; une plaque indique « Saul Rosenberg, agent ». Ainsi bascule-t-on dans l’univers de Philip Marlowe. Cheyenne ­Cohen partage en effet de nombreux traits de caractère avec le héros de Raymond Chandler (1888-1959). Dégoûtée du milieu du cinéma, comme le héros du Grand Sommeil l’était de la police, elle pose un regard ironique et impitoyable sur les rapports humains. Une vision négative du monde qui fait d’elle une excellente scénariste, selon Saul. « Vous savez ce qu’on dit, les pessimistes ont fini à Hollywood et les optimistes à Auschwitz », aime lui rappeler son agent à l’humour juif corrosif. Comme Marlowe, enfin, Cheyenne est alcoolique, désabusée et lasse (on dit « fiu » en polynésien), ce qui ne l’empêche pas d’être sagace et bien décidée à trouver la vérité.
Il faut se méfier des hommes nus se lit comme un polar où s’entremêlent deux enquêtes. La première, la plus évidente, porte sur l’énigme Marlon Brando. L’épisode sur lequel doit travailler la scénariste est connu : en 1960, l’acteur débarque à Tahiti pour le tournage des Révoltés du Bounty, de Lewis Milestone : il tombe amoureux de l’île ainsi que de l’actrice tahitienne du film, avec qui il a une fille, Cheyenne Brando ; celle-ci se suicidera à 25 ans. La deuxième enquête, qui prend peu à peu le pas sur la première, est celle que son homonyme, la narratrice, mène sur elle-même. Elle revient à Tahiti non seulement pour le tournage du biopic mais, à la demande de sa sœur jumelle, sur les traces des souvenirs ­qu’elles avaient tenté d’enfouir.
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