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taux de suicide dans le monde
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Quelque part dans le monde, un suicide a lieu toutes les quarante secondes. Une réalité tragique si l’on considère que presqu’un million de personnes se sont données la mort en 2014 selon l’OMS. Parmi elles, une amie, un frère, un parent, une patiente… En ce 10 septembre, Journée mondiale de prévention du suicide, ce chiffre dramatique  rappelle qu’il est nécessaire de renforcer notre vigilance…
Chaque année, environ 70 000 personnes sont hospitalisées pour tentative de suicides.
11 000. c’est le nombre de personnes qui meurent en se suicidant chaque année en France. Première cause de mortalité chez les 25-34 ans et deuxième chez les 15-24 ans, dans les pays développés le suicide fait trois fois plus de victimes chez les hommes que chez les femmes. Souffrances psychiques, solitude, problèmes sociaux, voire financiers… autant de raisons qui poussent une personne à en finir.
Malheureusement, la situation est loin de s’améliorer. Chaque année, ce sont près de 700 000 appels de détresse qui sont gérés par S.O.S amitié, dont 87 % provenant de la tranche d’âge dite « active » (25-65 ans). Et bien qu’un nouveau centre d’appel ouvre ses portes à Paris, seule une  personne sur sept parvient à obtenir un interlocuteur au bout du fil faute d’écoutants en Île-de-France. Par ailleurs, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le suicide est un problème de santé publique mondial puisque tous les pays sont concernés.
En France, une personne sur vingt déclare avoir déjà fait une tentative de suicide dans sa vie.

En 2014, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dressé pour la première fois un rapport sur la prévention du suicide.  Elle espère ainsi encourager les pays à développer ou renforcer leurs stratégies globales de prévention du suicide. Dans ce document, elle fait un état des lieux des méthodes préférentiellement utilisées pour se suicider. Ces données sont largement confirmées par l’Observatoire national du suicide. Dans son premier rapport, il indique qu’en 2011, les modes de suicide les plus fréquents en France sont les pendaisons (53 %), les prises de médicaments et autres substances (14 %), les armes à feu (14 %), et les suicides par précipitation (7 %). Ces modes de décès diffèrent sensiblement selon le sexe. Pour les hommes, la pendaison est à l’origine de 58 % des suicides et les armes à feu de 17 %. Pour les femmes, la pendaison (37 %) et la prise de médicaments et autres substances (28 %) sont les modes les plus utilisés. Par conséquent, pour l’OMS la limitation d’accès à ces moyens  représente une composante essentielle dans la prévention du suicide. Toutefois, ce n’est guère la seule méthode envisagée. En effet, si le suicide est évitable encore faut-il qu’il soit une priorité pour tous les pays et qu’ils adoptent une « stratégie globale nationale ». Le rapport propose donc un modèle de santé publique simple, efficace et applicable dans chaque pays.

En 2011, environ 200 000 personnes (dont 110 000 femmes) ont été accueillies dans un service d’accueil et d’urgence après une tentative de suicide.
Si la surveillance constitue la première étape du modèle proposé par l’OMS, l’identification des facteurs de risque, notamment individuels, représente un élément majeur.
Parmi eux, figurent :
Des facteurs biologiques et génétiques ont également été identifiés. En effet, des modifications génétiques ou du développement, survenant dans un certain nombre de systèmes neurobiologiques, sont responsables des conduites suicidaires. Par exemple, des taux bas de sérotonine sont associés à de graves tentatives de suicide chez les patients atteints de troubles de l’humeur, de schizophrénie et de troubles de la personnalité.
Enfin, il existe des facteurs de risque liés à la communauté et aux relations. La discrimination, le conflit relationnel, la mésentente, les traumatismes et abus, ou encore le sentiment d’isolement, le manque de soutien social et la perte en font partie. Des sentiments, du moins pour les trois derniers, très souvent ressentis par les personnes âgées.
En France, un décès sur cinquante est un suicide, et on estime qu’une personne sera confrontée, sur une période de quarante ans, au décès par suicide d’une à trois personnes de son entourage immédiat.
Les actifs et les chômeurs sont considérablement exposés au risque de suicide, qui plus est depuis le début de la crise. Et bien que la quantification du nombre de passages à l’acte liés aux problèmes professionnels soient difficile, l’enquête Risques psychosociaux, pilotée en 2015 par la Direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques (DARES), devrait permettre d’approfondir la question du lien entre travail et comportements suicidaires dès l’obtention des premiers résultats en 2016. En attendant leurs publications, le Professeur Michel Debout, Président de l’association « Bien Être et Société » et auteur du livre « Le traumatisme du chômage », attire l’attention sur la nécessité de renforcer la prévention du suicide chez les salariés et les chômeurs, notamment en établissant de nouveaux tableaux de maladie professionnelle adaptés aux réalités du travail. La législation actuelle (remontant à 1919) oblige d’établir un tableau spécifique pour la reconnaissance de chaque maladie professionnelle. Le principe de ces tableaux repose sur la spécificité des métiers, la durée de l’exposition aux facteurs pathogènes, et le caractère physique, physiologique ou fonctionnel des troubles présentés. Pour que la souffrance psychique liée au travail soit reconnue comme une maladie professionnelle, de nouveaux tableaux doivent donc être construits. Ils devront prendre en compte les effets sur la santé des agressions au travail, du harcèlement moral, de l’épuisement professionnel. Pour le Professeur Debout, reconnaître le burn out comme une maladie professionnelle est la condition première pour que les entreprises et les services s’engagent pleinement dans des actions de prévention.
Les coûts directs associés au suicides s’élèvent à 31 M€ et ceux liés à des tentatives de suicide à 497 M€
En France, près de 3 000 personnes âgées se donnent la mort chaque année, soit environ un tiers des suicides (28 %). Le vieillissement, la dépendance, la perte de leur conjoint et la retraite sont autant de raisons qui poussent les seniors à passer à l’acte. En outre, lorsqu’il décide de se suicider, le sujet âgé parvient très souvent à se donner la mort.  La personne âgée accomplissant un geste suicidaire est en général animée d’une détermination forte comme en témoignent les moyens fréquemment employés (suicide par précipitation, armes à feu, pendaison). L’intentionnalité plus importante du sujet âgé se conjugue souvent avec une fragilité organique sous-jacente plus grande, explique le Comité national pour la bientraitance et les droits des personnes âgées et des personnes handicapées (CNBD).

Pourtant le nombre de suicides chez les personnes âgées a tendance à diminuer depuis quelques années. Sa prévention a notamment fait l’objet d’un rapport récent du CNBD. Globalement, les taux standardisés ont diminué de 25 % entre 1990 et 2010 (-14 % entre 2000 et 2010). Cette tendance à la baisse s’observe également au niveau mondial. Une diminution dont se réjouissent les associations qui œuvrent auprès des seniors en détresse psychique et émotionnelle. Parmi elles, l’association « les petits frères des Pauvres » qui a mis en place Solitud’écoute, une ligne téléphonique pour lutter contre l’isolement des plus de 50 ans. A noter que selon l’association, 42 % des appels sont des témoignages de solitude et d’isolement. Ce numéro gratuit (0 800 47 47 88), anonyme et confidentiel, est accessible tous les jours y compris les week-ends et jours fériés de 15h à 18h . En 2014, 20 000 appels ont été gérés et 36 400 personnes été régulièrement soutenues par les 11 558 bénévoles ou salariés de l’association.
Chez les personnes âgées, le ratio suicide abouti/ tentative de suicide est particulièrement élevé : de l’ordre de 1 pour 4, contre 1 pour 200 chez les personnes de moins de 25 ans, d’après le rapport du Comité national de bientraitance et des droits (2013). 
Chaque année à la même date, l’Association Internationale pour la Prévention du Suicide (IASP), en collaboration avec l’OMS, espère sensibiliser l’opinion publique sur les ravages du suicide dans le monde.
Pour cette 13ème édition, les associations françaises de lutte contre le suicide se sont une nouvelle fois données le mot et comptent bien marquer cette journée de sensibilisation. L’Union Nationale de Prévention du Suicide (UNPS) organise son village associatif ce jeudi 10 septembre de 10 à 17h sur les 3 niveaux du hall principal de la gare Montparnasse à Paris. S.O.S Amitié appelle les Français à participer à une grande chaîne de solidarité ayant pour objectif d’effectuer le maximum de kilomètres à vélo (en plein air ou chez soi). L’association espère que le record atteint en 2014 (196 000 kilomètres parcourus) puisse être battu. Enfin, des intervenants de l’association SOS suicide iront à la rencontre des polynésiens. Notons que la Polynésie française est également touchée par le suicide puisqu’elle recense 200 à 300 tentatives par an. Toutes ces initiatives, plus diverses les unes des autres, ont pourtant un seul et même objectif : briser l’isolement et la solitude des âmes en détresse en leur témoignant un profond soutien.
Gwen HIGHT  Journaliste Infirmiers.comgwenaelle.hight@infirmiers.com@gwenhight
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