La Polynésie et Tahiti représentent un rêve pour la plupart d’entre nous. Un rêve de dépaysement, de chaleur, de soleil et de plages de sable blanc et fin. Un rêve que Brel, Gauguin et Dassin avaient réalisé. Et sachez qu’associer votre passion du cyclisme à la découverte de la Polynésie est parfaitement possible, je l’ai réalisé pour la seconde fois ! Et je rêve déjà d’un troisième opus…
La Polynésie et Tahiti représentent un rêve pour la plupart d’entre nous. Un rêve de dépaysement, de chaleur, de soleil et de plages de sable blanc et fin. Un rêve que Brel, Gauguin et Dassin avaient réalisé. Et sachez qu’associer votre passion du cyclisme à la découverte de la Polynésie est parfaitement possible, je l’ai réalisé pour la seconde fois ! Et je rêve déjà d’un troisième opus…
Oui. L’année dernière j’atterrissais pour la première fois en Polynésie. Plus de 20 heures d’un long voyage, en passant au-dessus de l’Arctique, du Canada, des États-Unis et enfin de l’immense étendue du Pacifique. Et cette année encore, j’ai été accueilli avec les danses et chants locaux dès mon arrivée sur le tarmac de l’aéroport de Faa’a. Sans oublier l’indispensable collier de fleurs sans lequel on ne se sentirait pas vraiment à Tahiti.
Car arriver à Tahiti c’est transposer un rêve dans le réel. Et avoir pleinement conscience que le vivre est une chance dans une vie. De une vie de cycliste, pour moi !
Et je m’étais juré d’y retourner. Car après avoir déjà passé une semaine à Tahiti et Moorea, j’étais convaincu qu’il me restait encore tant de choses à voir et découvrir.
Aussi, si j’ai déjà roulé aux États-Unis, au Japon et quasiment partout en Europe, je dois dire que faire du vélo à Tahiti dépasse toutes ces destinations réunies. Rien que ça, oui ! Entre les embruns de l’océan, la diversité de la faune et l’exotisme de la nature, on se souvient de chaque kilomètre parcouru ici. Chaque seconde sur place fait ressentir un énorme bonheur.
Alors j’ai évidemment répondu présent pour une nouvelle participation à la Ronde Tahitienne. À vélo ou en bateau, cette deuxième découverte de Tahiti m’a une fois encore enchanté.
L’Aremiti 5, ferry qui relie Papeete à Moorea en 45 minutes.

En bateau aussi

Si le vélo est bien le meilleur moyen pour découvrir l’intérieur des îles de Polynésie, le bateau s’avère idéal pour prendre du recul et s’échapper. À la découverte d’un autre monde où dauphins, requins et autres raies Manta sont rois. Un monde où l’eau est d’une clarté incroyable et où les rayons du soleil donnent une couleur particulière et indescriptible à tout ce qu’ils illuminent et réchauffent.
Alors au départ de Tahiti, Moorea ou Bora-Bora, osez la balade en bateau ! Et sachez que parallèlement au package touristique à Tahiti et Moorea, vous avez la possibilité d’opter pour une croisière entre les îles dédiée aux cyclistes qui participent à la Ronde Tahitienne. Un bateau est entièrement privatisé et équipé pour vous recevoir avec votre vélo. Au programme, vélo le jour et voyage la nuit. Une île différente chaque jour !
L’événement incontournable pour les cyclistes à Tahiti, c’est la Ronde Tahitienne. Organisée chaque année depuis 2011, elle a rassemblé plus de 650 participants lors de sa dernière édition, en mai dernier. Des participants venus du monde entier avec pas moins de treize nationalités représentées.
La Ronde comme on l’appelle à Tahiti, c’est le plus gros peloton de cyclistes réunis sur les routes de Polynésie. Bien que d’autres courses soient organisées chaque année sur le sol de Tahiti, aucune d’entre elles n’accueille autant de participants. Autant d’étrangers aussi, car près de la moitié des cyclistes sur la ligne de départ de l’avenue Pouvana’a a O’paa arrivent par avion. C’est aussi la seule épreuve du Grand Trophée située à l’autre bout du monde !
Avec son parcours de 110 kilomètres, elle se montre assez sélective et peut se targuer d’avoir accroché de beaux vainqueurs à son palmarès. Pour cette édition 2019 c’est Jérôme Coppel qui s’adjuge la victoire. C’est aussi grâce à son organisateur Benoît Rivals qui, chaque année, parvient à faire venir sur le sol tahitien des coureurs internationaux qui « font » la course.
Et c’est bien ça qui est appréciable sur la Ronde Tahitienne. Pouvoir se confronter aux meilleurs à l’autre bout du monde. Pouvoir rencontrer des célébrités comme Bernard Hinault, Bernard Thevenet, Richard Virenque, Laurent Jalabert, Thomas Voeckler qui ont été chacun respectivement parrain de l’épreuve. Et le grand parrain c’est toujours l’ancien journaliste et présentateur du JT Henri Sannier, présent chaque année sur le vélo. Henri Sannier qui est devenu une vraie star à Tahiti, tant sa présence est appréciée.
Le parcours qui longe l’océan est très agréable et offre de splendides points de vue. Comme de coutume à Tahiti, il n’est pas rare de prendre la pluie à l’autre bout de l’île, car en plein Pacifique, le temps change très vite. Avec une température constamment supérieure à 30 degrés, ce rafraichissement naturel est plus que bienvenu.
Pour les meilleurs, la course se fait dans le col du Tahara’a, distant de 10 kilomètres de Papeete. La course l’emprunte au départ et à l’arrivée. C’est d’ailleurs généralement dans le Tahara’a que l’échappée principale se détache. Ensuite le parcours est quasiment plat tout le long, ce qui permet d’obtenir une moyenne assez élevée avec pour moi 39 km/h l’année dernière et 37 km/h cette année.
Les récompenses pour les invités, de gauche à droite : Charles Schiele – Nicolas Raybaud – Henri Sannier – Richard Virenque – Alexandre Lombardo – Jérôme Coppel
L’autre particularité de la Ronde, c’est d’être l’une des épreuves les plus respectueuses de l’environnement dans le calendrier mondial des cyclosportives, en ayant obtenu le blason « organisation exemplaire » de la part de Green Cycling.
Alors participer à la Ronde Tahitienne est une superbe expérience pour tout cycliste, mais aussi une magnifique manière de clore une semaine de vacances et de dépaysement à l’autre bout du monde !
Bien que les îles de Polynésie offrent en leur centre des profils assez montagneux, il n’existe pratiquement aucune route goudronnée qui permette de profiter de ces montagnes à vélo. Bien que la montée du Belvédère à Moorea soit assez sympathique, nous avons choisi la montée du Belvédère de Tahiti, sur les hauteurs de Papeete.
Une montée incroyable dans une forêt luxuriante avec pour guide un grimpeur de légende en la personne de Richard Virenque.
« Une de mes plus belles expériences à vélo ! », c’est pourtant le septuple vainqueur du maillot à pois qui parle. Le parrain 2019 de la Ronde Tahitienne s’est prêté au jeu d’une grimpée de cette montée du Belvédère.
Il fait assez chaud en cette fin de journée de mai. Le départ s’effectue du centre-ville de Papeete, la capitale de Tahiti. Après un bref passage dans la commune voisine de Pirae, on passe par l’hôtel de ville et c’est tout de suite à droite.
Pas de doute, on ne s’est pas trompé de direction car la route s’élève immédiatement sur un kilomètre avec un fort pourcentage d’environ 10 %. Arrive un croisement, la pente s’adoucit un peu, on bifurque à droite et la pente repart de plus belle jusqu’à 12 % pendant trois cents mètres.
Dès le début de la montée du Belvédère de Tahiti on est dans le dur !
On sort des lotissements de Pirae et la forêt commence à se dévoiler. La partie la plus intéressante survient lorsque la route se met à descendre pendant un demi-kilomètre. L’occasion de récupérer son souffle car le départ bien pentu est tout sauf facile.
Richard profite de son vélo électrique et se permet quelques attaques, comme à l’époque. « Si on avait fait l’arrivée d’une course pro dans cette montée, ça aurait fait très mal. Entre la chaleur, l’humidité et la pente, il n’y a pas de répit. »
La route est très étroite et permet le passage d’une seule voiture de front. Il faut faire attention aux automobilistes (peu nombreux) qui descendent, ils ne s’attendent pas forcément à croiser un cycliste. Quelques marcheurs sont également présents, leurs encouragements sont les bienvenus. Avec son T-shirt et son vélo électrique, Richard est incognito.
L’ombre de la forêt permet de gagner quelques précieux degrés. La végétation est surprenante. Très abondante, elle est composée d’immenses arbres, de buissons en tout genre et de lianes qui s’entrecroisent.
Ici et là sur la route, quelques pétales de fleurs, tombés du ciel. La pente ne faiblit pas et les trois longues lignes droites se sont transformées en une succession d’épingles, un peu à la manière du Stelvio, en Italie. Au détour de l’une d’entre elles, on profite enfin de la vue. Papeete en bas avec l’océan, puis Moorea au fond. Le soleil ne va pas tarder à se coucher, la lumière alterne entre le rose et le rouge. Ici, on semble tout proche du soleil.
Richard enchaîne les lacets. La route est toujours aussi étroite, et l’asphalte n’est pas le meilleur qui soit. Tout cela ajoute de la difficulté à cette montée pas comme les autres.
La route est étroite, l’asphalte est rugueux mais le plaisir est énorme !
Dernière épingle sur la droite et nous y sommes : le Belvédère. Les 600 mètres d’altitude paraissent en faire 2000. Le paysage est à couper le souffle. La forêt est gigantesque et on aperçoit derrière nous les sommets de l’île, bien plus hauts que notre position.
Notre « meilleur grimpeur » descend de sa machine et prend volontiers la pose pour une photo souvenir. Et il raconte, « tout au long de la montée la végétation est incroyable. On se croirait dans la jungle, mais nous sommes bien à Tahiti ! »
Distance : 6 km – D+ : 576 m – Pourcentage Moyen : 9,7 % Pourcentage Max : 18%

Pour reprendre des forces au sommet : O Belvédère, le restaurant du bout du monde !

Seule construction au sommet, un restaurant pas comme les autres. Baptisé O Belvédère, c’est l’endroit parfait pour boire un coup après cette montée. Une Hinano bien fraîche, mais avec modération, évidemment !
L’ambiance particulière de ce lieu donne le sentiment d’être arrivé au milieu de nulle part. Et si la déco est de bon goût, la cuisine se montre aussi surprenante.
Alors qu’à Tahiti on est habitué à déguster du poisson cru ou des plats d’inspiration asiatique, ici on peut manger de la fondue et boire un grand cru de saint-émilion, tout en jouant au gigantesque billard qui prend place au centre du restaurant. Et avec Pink Floyd comme fond musical, l’ambiance est surprenante. Comme tout en Polynésie…
En Polynésie, on pourrait l’appeler Monsieur Cyclisme. Benoît Rivals est certainement l’homme qui fait rayonner le cyclisme polynésien dans le monde entier. Celui qui est à l’origine de la création de la Ronde Tahitienne (et toujours son organisateur principal) avoue son amour pour Tahiti et la bicyclette. Dès lors qu’en 2011, l’idée de créer une cyclosportive à l’autre bout du monde a germé dans sa tête, il s’est empressé de concrétiser…
Rencontre avec cet ancien coureur cycliste, gendarme, organisateur et faiseur de bonheur pour quelque 600 participants chaque année !
L’homme simple qu’est Benoit est avant tout cycliste.
Et ce qu’il aime par-dessus tout c’est rouler avec ses amis du Vélo Club Tahiti. À Moorea dont le parcours s’oriente vers un tour de l’île et la montée du Belvédère en guise de juge de paix (avant d’entamer la descente de la Hinano, mais c’est une autre histoire que seuls les tahitiens peuvent comprendre…).
Benoit Rivals, l’homme du cyclisme à Tahiti.
Natif du Tarn, cet ancien coureur devenu gendarme n’a jamais mis le vélo de côté. Vice-champion de France des gendarmes en 1999, il sait ce qu’est le cyclisme.
C’est sur le vélo que Benoit rêve de faire venir les cyclistes du monde entier à Tahiti. « Lors d’un déplacement professionnel à Tahiti lorsque j’étais gendarme, je me suis juré de rester vivre ici. Je l’ai fait et depuis j’ai évolué professionnellement mais j’ai gardé la même passion pour le cyclisme. J’ai été vice-président de la fédération Tahitienne et je suis devenu président du Vélo Club de Tahiti en 2011. C’est à ce moment que j’ai eu l’idée et la volonté de créer la Ronde. Et la possibilité de faire venir tous les ans d’anciens champions est le plus beau moyen d’en faire la promotion. Henri Sannier, notre grand parrain, y contribue aussi énormément. »
Mais le coup de génie de Benoît Rivals, c’est la création du package touristique : proposer aux participants de la Ronde de passer une semaine de vacances pour découvrir Tahiti et ses envions en mariant tourisme et vélo. « Venir à Tahiti implique un long voyage. On ne peut raisonnablement imaginer un aller-retour sur deux jours, il faut rester sur place pour s’acclimater et s’adapter au décalage horaire. J’ai alors imaginé le package touristique pour faire découvrir Tahiti aux participants de la Ronde. Et puis cela permet aussi de venir accompagné de son conjoint. Nous proposons des activités sur l’île de Moorea, et sur Tahiti avec en point d’orgue la participation à la Ronde, le dimanche. Certains prolongent même le séjour après ! »
En dehors de sa parfaite organisation de la Ronde Tahitienne, Benoît Rivals est aussi un bienfaiteur. Il aide les enfants à mobilité réduite de la Fraternité Chrétienne à travers l’organisation de la Ronde, et leur donne chaque année un chèque dont l’argent provient de la vente des tenues collector. Ces mêmes enfants qui sont au départ de la Ronde aux côtés d’Henri Sannier. Une manière de les mettre à l’honneur !
Avec désormais deux voyages à Tahiti en deux ans, le voyage en Polynésie n’a rien d’une expédition. Un peu plus de 20 h de voyage au départ de Paris avec la compagnie Air Tahiti Nui qui propose plusieurs allers-retours par semaine. Une escale à Los Angeles est bienvenue, elle permet de se dégourdir les jambes après un premier vol d’environ 12 h. Il faut évidemment penser à faire son ESTA, indispensable pour fouler le sol américain.
Le confort en classe économique est très bon, surtout dans le tout nouvel avion 787 Tahitien Dreamliner aux couleurs exotiques de la compagnie.
Pour votre vélo, aucun problème, la compagnie le prend en charge gratuitement (pour les participants de la Ronde Tahitienne) et accepte les valises spécifiques.
Le nouveau Boeing 787 DreamLiner de la compagnie Air Tahiti Nui adopte une déco très locale.

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