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Cette ligne touristique traverse les étendues sauvages du centre du pays sur près de 1300 km. Un tracé si étendu qu’une journée ne suffit pas à le parcourir en entier. Avis aux amoureux du train et du temps long.
Pour relier la Laponie suédoise à la capitale Stockholm, les plus pressés prendront l’avion depuis Kiruna. Durée : une heure et demie. Une autre solution est de prendre le train de nuit qui longe la mer et le golfe de Botnie. Durée : environ 15 heures. Une troisième option s’offre aux voyageurs qui ont (vraiment) beaucoup de temps : l’Inlandsbanan, la «ligne intérieure» qui parcourt le centre de la Suède sur 1288 km. Durée : deux jours !
Notre périple commence à la halte de Jokkmokk, village de 3000 âmes, haut lieu de la culture du peuple indigène des Samis. «À 1250 km de Stockholm. À 242 m au-dessus du niveau de la mer», peut-on lire sur la maison rouge en bois qui sert de gare. 9h15 : un autorail apparaît à l’horizon. Parti deux heures plus tôt de Gällivare, l’engin, avec ses soixante sièges, a plutôt des allures d’autobus sur rails. Ce sera notre moyen de locomotion jusqu’au lendemain midi. Oubliez la vitesse : le train dépasse rarement les 80 km/h. Et il traverse des territoires très peu peuplés, du moins par les humains. Car dans la nature environnante s’épanouissent ours, loups, rennes, hiboux et bien d’autres espèces animales.
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L’Inlandsbanan en images
C’est parti pour un périple d’un millier de kilomètres. Lacs, rivières, forêts de pins ou de bouleaux et Alpes scandinaves en arrière-plan… Les paysages, aussi grandioses soient-ils, restent assez semblables tout au long du trajet. Au fil des heures, une certaine monotonie peut s’installer, mais on s’en accommode très bien. Dans un pays où la fierté de prendre le train porte un nom, le tågskryt, on se délecte d’un voyage aussi contemplatif où toute notion de rapidité est à proscrire. Emprunter cette ligne permet de saisir l’immensité du territoire suédois, troisième plus grand pays de l’Union européenne derrière la France et l’Espagne tout en étant l’un des moins peuplés.
Un agent de bord, également guide, est là pour ponctuer notre voyage d’explications sur les points d’intérêt de la ligne. Le train ralentit ou s’arrête quelques minutes près de lieux d’intérêt, comme la limite géographique au cercle arctique (à 7 km au sud de Jokkmokk), le pont Piteälvsbron ou le canyon de Storstupet. Pour agrémenter ce long trajet, on peut compter sur une petite offre de snacks et de boissons. L’offre de restauration, quant à elle, est assurée par des restaurateurs des villages traversés. ll suffit de commander ses plats auprès du chef de bord et ils sont livrés sur le quai ou directement à la place quelques gares plus loin.
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Avec un seul passage chaque jour dans chaque direction, descendre du train oblige à une pause de 24 heures. En dehors d’Arvidsjaur et Vilhelmina, rares sont donc les passagers à descendre ou monter dans la trentaine de gares du parcours. À Sorsele, point de rencontre entre les trains venant du nord et ceux venant du sud, l’arrêt de 15 minutes laisse tout juste le temps de parcourir le musée de l’Inlandsbanan. Il retrace l’histoire de cette ligne ferroviaire, ouverte en 1928, qui n’a jamais trouvé le succès escompté. La concurrence de la voiture a précipité son déclin et elle a failli disparaître dans les années 1970. Elle doit sa survie au trafic touristique lancé en 1993 à l’initiative des communes qu’elle dessert. Chaque été, elle fait un aller-retour chaque jour. Le reste de l’année, la voie est utilisée pour le transport de marchandises.
L’arrivée à Östersund vers 21 heures, après une demi-journée de trajet, marque la fin de cette première étape. Malgré 646 km parcourus, nous ne sommes qu’à la moitié du chemin vers Stockholm. Il fait bon se promener au bord du lac pour profiter de la douceur du soleil de minuit. La capitale du comté de Jämtland, considérée comme le centre géographique de la Suède, ainsi que la commune voisine d’Åre, sont des destinations idéales pour les amoureux de montagne, été comme hiver.
Après une courte nuit, il est temps de poursuivre le trajet sur la deuxième section de l’Inlandsbanan. À 7h23, notre autorail quitte la gare d’Östersund, direction Mora. Un trajet de 321 km réalisé en cinq heures. La troisième partie de la ligne, entre Mora et Kristinehamn (à 250 km à l’est de Stockholm), est en travaux de rénovation pour encore quelques années. Des trains affrétés auprès d’une autre compagnie effectuent cette liaison en empruntant un itinéraire alternatif. Nous limitons donc notre trajet à Mora, ville du comté Dalécarlie connue pour son artisanat et sa course à ski de fond la plus célèbre du monde, la Vasaloppet. À partir d’ici, on renoue avec la rapidité. Stockholm n’est plus qu’à quatre heures grâce aux Intercity qui filent à toute vitesse.
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Itinéraire :
Pour la saison estivale 2022, circulations quotidiennes jusqu’au 28 août. En hiver, circulation du Train des neiges (Snötaget) de décembre à avril, uniquement entre Mora et Östersund. Connection avec le réseau ferré national et les trains de/vers Stockholm à Galliväre, Östersund, Mora et Kristinehamn. La Inlandsbanan Card permet de voyager à volonté sur la ligne pendant 14 jours pour 208 €. Trajets compris dans le passe Interrail. Dans les deux cas, la réservation d’une place (4,75 €) est obligatoire.
Informations, horaires et réservations sur res.inlandsbanan.se.
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Traverser la Suède du nord au sud : deux jours à bord du train Inlandsbanan
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