Navire mixte, à la fois cargo et paquebot, le nouveau fleuron de la Compagnie Polynésienne de Transport Maritime est en achèvement à flot en Chine. Ce sera d’ailleurs le premier navire à passagers français réalisé dans ce pays, d’où sont sortis extrêmement peu de bateaux battant pavillon tricolore, à l’exception notoire du roulier Ville de Bordeaux, exploité depuis 2005 par Louis Dreyfus Armateurs pour le compte d’Airbus. CPMT a fait le choix de construire en Chine pour plusieurs raisons, dont la proximité géographique et la compétitivité des chantiers locaux par rapport à leurs homologues européens. 
Pour autant, la compagnie, qui a choisi le Bureau Veritas comme société de classification et appliquera la règlementation française puisque l’Aranui 5 adopte le registre national, a retenu un constructeur ayant l’habitude des réaliser des cargos, mais aussi des navires à passagers. Il s’agit du chantier Hunghai de Shidao, situé dans la province de Shingdao. Appelé à succéder à l’Aranui 3, en service depuis 2003, l’Aranui 5 y a été mis à flot le 8 février. Il doit rejoindre Tahiti en fin d’année en vue de débuter ses rotations au départ de Papeete en janvier 2016.
 

L’Aranui 5 pendant sa mise à flot (© CPTM)

L’Aranui 5 avant sa mise à flot (© CPTM)

Lors de la cérémonie de mise à l’eau le 8 février (© CPTM)

Hélène Wong et Shirley Wong, marraines de l’Aranui 5 (© CPTM)

L’Aranui 5 à sa mise à l’eau (© CPTM)

L’Aranui 5 après sa mise à l’eau (© CPTM)

Vue de l’Aranui 5 (© CPTM)
 
D’importantes capacités fret
Long de 126 mètres pour une largeur de 22.4 mètres et un tirant d’eau de 5.2 mètres, ce navire, qui sera armé par 100 membres d’équipage, tous Français, comptera 110 cabines. Il pourra accueillir 266 croisiéristes et 46 passagers pour le transport inter-îles. Concernant sa fonction de transport de fret, le bateau, d’un port en lourd de 3200 tonnes, proposera d’importantes capacités. Equipé de deux grues, il sera en mesure d’embarquer 166 EVP (équivalent vingt pieds, taille standard du conteneur), avec 40 prises reefer pour les conteneurs réfrigérés. Il pourra, en outre, livrer jusqu’à 700 m3 de gasoil.
 

L’Aranui 5 dispose de deux lignes d’arbres (© CPTM)
 
Propulsion améliorée et encore plus de sécurité
En matière de propulsion, le successeur de l’Aranui 3 sera doté de deux moteurs de 4000 kW chacun et de quatre diesel-générateurs (2 x 1076 kW et 2 x 550 kW). Il sera équipé d’un propulseur d’étrave de 400 kW et aura surtout deux lignes d’arbres au lieu d’une seule pour son aîné. On notera de plus que l’Aranui 5 est construit conformément à la norme SRTP (Safe Return to Port). Entrée en vigueur en juillet 2010, celle-ci offre des redondances suffisantes pour permettre au navire, en cas de sinistre dans ses machines, de rentrer au port par ses propres  moyens tout en assurant un niveau de confort correct aux passagers. Avec l’Aranui 5, la compagnie va donc gagner en sécurité, alors que son tirant d’eau moins important que celui de l’Aranui 3 lui permettra d’évoluer plus facilement dans les baies peu profondes des Marquises.
 

Vue de l’Aranui 5 (© CPTM)
 
Développer l’activité croisière
L’Aranui 5 réalisera des rotations de deux semaines à travers les archipels de la Société, des Tuamotu et des Marquises. Sur ce circuit, il remplacera donc son aîné, l’Aranui 3, qui va être vendu. Construit par le chantier roumain Severnav, ce navire de 117 mètres de long n’a que 15 ans, ce qui n’est normalement pas un âge pour être remplacé. CPTM a décidé d’assurer dès aujourd’hui sa succession pour plusieurs raisons. Il s’agit notamment de disposer d’un bateau techniquement mieux adapté au service, offrant des capacités accrues et, dans le même temps, adapté au développement de l’activité croisière. « Nous avons une forte demande, notamment sur les suites et les cabines deluxe, dotées d’un balcon et d’un grand lit double. Or, sur l’Aranui 3, les deux tiers des cabines sont standards. L’Aranui 5 aura donc une capacité supérieure d’un tiers et sera doté de 45% de cabines avec balcon en plus  », explique Philippe Wong, président de la compagnie.
 

L’Aranui 3 (© CPTM)
 
Plus grand, le nouveau navire aura donc 61 de ses 110 cabines dotées d’un balcon. Alors que des cabines et dortoirs de 4 à 8 personnes sont prévus pour les passagers locaux, qui réalisent de courts transits entre les îles, les passagers bénéficieront de cabines particulièrement confortables et pour la plupart spacieuses.  Les surfaces iront en effet de 12 m² (standard A, dont deux cabines individuelles) à 42 m² pour la suite présidentielle, en passant par des suites de 22 à 30 m², avec des balcons de 4.5 à 13.5 m². A noter la présence de trois cabines pour les personnes à mobilité réduite et de cabines familiales avec un grand lit double et deux lits superposés.
 

Coursive des cabines supérieures de l’Aranui 5 (© CPTM)

Suite présidentielle (© CPTM)

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© CPTM


Suite présidentielle (© CPTM)

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© CPTM


 

Suite royale (© CPTM)

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© CPTM


Suite royale (© CPTM)

Suite supérieure (© CPTM)

Suite supérieure (© CPTM)

Cabine deluxe supérieure (© CPTM)

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© CPTM


Cabine deluxe supérieure (© CPTM)

Cabine pour personne à mobilité réduite (© CPTM)

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© CPTM


Cabine pour personne à mobilité réduite (© CPTM)

Cabine familiale (© CPTM)

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© CPTM


Cabine familiale (© CPTM)

Cabine deux lits (© CPTM)

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© CPTM


Cabine deux lits (© CPTM)

Cabine classe C quatre lits (© CPTM)

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© CPTM


Cabine classe C quatre lits (© CPTM)

Cabine classe C huit lits (© CPTM)

Cabine classe C huit lits (© CPTM)
 
Tout le confort d’un paquebot
Offrant une architecture plus moderne que son prédécesseur, avec une moitié arrière très clairement inspirée des designs de paquebots, l’Aranui 5 va également offrir des standards plus élevés en matière d’espaces passagers. Les croisiéristes disposeront d’un restaurant (252 places), de deux salons, dont un en véranda, de quatre bars, dont un sur le pont extérieur à l’arrière, constitué d’un grand sun deck avec une piscine. Il y aura également à bord des boutiques, une bibliothèque, une salle de danse, une salle de conférence, un petit centre de bien-être et une salle de sport. En somme, tout le confort d’un navire de croisière d’aujourd’hui.
 

Vue de la réception de l’Aranui 5 (© CPTM)

Vue de la réception de l’Aranui 5 (© CPTM)

Vue du restaurant de l’Aranui 5 (© CPTM)

Vue du restaurant de l’Aranui 5 (© CPTM)

Vue d’un salon de l’Aranui 5 (© CPTM)

Vue d’un bar de l’Aranui 5 (© CPTM)

Vue d’un bar de l’Aranui 5 (© CPTM)
 
Une manière originale de découvrir des îles de rêve
Il faut dire que la compagnie remporte un vif succès, notamment auprès de la clientèle américaine, désireuse de découvrir les archipels de rêve de la Polynésie française d’une manière originale. Alors que les grands paquebots sillonnant la région ne peuvent s’arrêter dans les petites îles, où qu’il y a foule dès qu’un navire déverse ses centaines, voire ses milliers de passagers, Aranui, qui signifie « Le grand chemin » en Maori, offre une découverte beaucoup plus intime et personnelle des paysages et de la culture locale. Avec une approche « saut de puce » qui présente dans cette région un intérêt certain. « Nous réalisons en moyenne deux escales par jour, d’environ 4 heures chacune. Cela fait une baie le matin et l’autre l’après-midi, ce qui permet aux passagers de découvrir plusieurs facettes des différentes îles. Ce mode de croisière en cabotage est très apprécié car il est intimiste et plus immersif, surtout que nous proposons des formules all inclusive avec les excursions à terre  », souligne Philippe Wong. Avec comme cadre un itinéraire fabuleux comprenant sur deux semaines la découverte de trois archipels et, avant de revenir à Tahiti, une escale dans la célèbre île de Bora Bora.  
 

 

L’Aranui 3 (© CPTM)

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© CPTM


En Polynésie avec l’Aranui 3 (© CPTM)

En Polynésie avec l’Aranui 3 (© CPTM)

En Polynésie avec l’Aranui 3 (© CPTM)
 
Une aventure qui remonte à 1959
Des merveilles vers lesquelles l’Aranui 3 continuera d’emmener ses passagers jusqu’à la fin de l’année. Pour mémoire, ce navire est le troisième de la compagnie, qui a débuté son activité en 1959 avec l’Aranui 1, racheté à un armateur néo-zélandais. De nombreuses îles polynésiennes étaient alors presque coupées du monde, certaines restant aujourd’hui très isolées. Dans cette perspective, l’Aranui 1 servait de lien indispensable entre les archipels et le reste du monde, permettant le transport de fret et de passagers, tout en soutenant le développement du commerce local. C’est en 1984, au moment où la croisière prenait son essor aux Etats-Unis, que CPTM a transformé son bateau en navire mixte, avant de décider en 1990 d’acquérir une unité plus grande. Ce fut l’Aranui 2, ancien fréteur exploité en Baltique et modifié en Allemagne avant de rejoindre la Polynésie. Il n’y naviguera qu’une douzaine d’années car il devint trop petit face au développement du transport de fret et du nombre de passagers accueillis à bord.
 

L’Aranui 3 (© CPTM)
 
L’armateur polynésien décida alors de construire son premier navire neuf, l’Aranui 3, spécialement conçu pour servir à la fois de cargo et de bateau de croisière. Ses capacités étant à leur tour devenues insuffisantes, la construction d’un successeur plus grand et mieux adapté à la clientèle croisière a été lancée l’an dernier. Un investissement de 34 millions d’euros pour un bateau qui, logiquement, aurait du s’appeler Aranui 4. Cela étant, puisque ce chiffre ne porte pas bonheur dans la culture chinois et que dans le monde maritime on est toujours un peu superstitieux, il a été jugé préférable de passer directement au numéro 5… 
 

L’Aranui 3 (© CPTM)

La réception de l’Aranui 3 (© CPTM)

Le restaurant de l’Aranui 3 (© CPTM)

Le salon de l’Aranui 3 (© CPTM)

La suite présidentielle de l’Aranui 3 (© CPTM)

Suite sur l’Aranui 3 (© CPTM)

Cabine sur l’Aranui 3 (© CPTM)

Cabine sur l’Aranui 3 (© CPTM)

L’Aranui 3 (© CPTM)

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