Mes Varrod et Quinquis ©CP/Radio1
L’affaire de la villa Quintessence à Bora Bora était de retour ce mardi matin au tribunal administratif  : un habitant du motu Terurumi demande l’annulation du permis de construire de la villa de luxe agrémentée d’une lagune, dont le creusement a endommagé la lentille d’eau douce du motu. Pour rappel, le permis de construire, modifié en mai dernier pour régularisation des travaux de creusement, avait été suspendu en référé le 3 août dernier.  Pour la défense, « la situation n’est plus régularisable ».
La rapporteure publique a retenu, comme en référé, que le dossier modificatif du permis de construire était incomplet (la seconde lagune de plus de 600 mètres carrés n’y figurait pas, par exemple), que le public n’a pas été suffisamment informé, et que l’étude publique d’impact n’avait pas été annexée au dossier. Mais la société Bora Yes, qui construit la villa, indique qu’une nouvelle demande de permis de construire a été déposée en octobre, ainsi qu’une nouvelle étude d’impact et une nouvelle demande d’occupation du domaine public maritime, en cours d’instruction à la Direction de la construction et de l’aménagement : « On fait table rase des erreurs du passé », explique le conseil de Bora Yes, Me Robin Quinquis. La rapporteure publique a donc recommandé de surseoir à statuer en donnant un délai de trois mois au constructeur pour une réelle régularisation du dossier.
Une conclusion avec laquelle Me Varrod n’est pas d’accord : « Je pense que la situation n’est plus régularisable ! Il faut bien comprendre que dans une étude d’impact environnemental, on nous demande d’étudier quel est l’état initial du site. Le problème c’est que quand vous avez fait des travaux sans avoir étudié l’état initial du site, vous ne pouvez plus savoir précisement quel était  cet état initial. On ne peut plus savoir quelle était la contenance de la lentille d’eau douce, si elle était propre, salée, etc, parce que les travaux ont été réalisés avant toute autorisation. »
Difficile dans ces conditions de dire qu’on va « faire table rase du passé », réagit Me Varrod.  « On nous dit qu’on ne peut pas non plus interdire les travaux ad vitam aeternam, dit-il. Mais si ! Ce n’est pas à nous d’être ‘raisonnables’ » ! Il y a des gens qui sont venus creuser des trous de 3 000 mètres carrés dans un terrain sans aucune vergogne, sans même attendre d’avoir la moindre autorisation. » Et il dénonce les soutiens politiques qui ont permis d’en arriver là.
Le tribunal administratif rendra sa décision sur l’obtention de ce délai de régularisation le 13 décembre.

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