Mise à jour : mars 2016 – Le virus Zika, qui est transmis par moustiques, s’étend en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Il cause une maladie de type grippal, le plus souvent sans symptômes (80 % des cas), mais qui peut provoquer des malformations chez les bébés exposés pendant la grossesse.
En 2015, le Brésil, qui fait face à une épidémie de Zika, a dénombré 3 174 cas de microcéphalie (périmètre crânien inférieur à 33 centimètres et retard mental irréversible) comparativement à environ 150 cas annuels entre 2010 et 2014.
Le virus est essentiellement transmis par les moustiques aedes aegypti ou aedes albopictus (moustique tigre). Il a été établi récemment qu’il peut aussi être transmis sexuellement.
Ces moustiques sont les mêmes moustiques qui transmettent les virus de la dengue, de la fièvre jaune et du chikungunya. Le principal moustique transmetteur dans les Amériques, l’Aedes aegypti, est déjà présent dans tous les pays d’Amérique, à l’exception du Canada et du Chili, rapporte Le Monde. Quant au virus, il est déjà présent dans 21 des 55 pays du continent américain, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans une déclaration, lundi 25 janvier.
Le virus, découvert en 1947, est couramment présent en Afrique et en Asie. Il ne s’était pas répandu dans l’hémisphère occidental avant 2015. Pour cette raison, les gens n’ont pas d’anticorps contre ce virus et il se répand très rapidement.
Lors d’une piqûre, le moustique se contamine en prélevant le virus dans le sang d’une personne infectée. Le virus se multiplie ensuite dans le moustique, qui le transmet à une nouvelle personne lors d’une autre piqûre. Une personne infectée est « contaminante pour les moustiques » au moment où le virus est présent dans son sang, c’est-à-dire pendant la phase de développement de l’infection dans le corps, soit 3 à 10 jours après la piqûre infectante.
Quelques cas de transmission sexuelle entre humains ont été rapportés. Mais il est estimé que la transmission entre humains demeure très marginale comparativement à la transmission par moustique.
Dans 70 à 80 % des cas, la maladie est asymptomatique.
Les symptômes ressemblent à ceux de la dengue (de forme légère), de la fièvre jaune et de la maladie causée par le virus du Nil occidental. Ce sont les suivants :
Des complications neurologiques de type syndrome de Guillain-Barré ont été décrites au Brésil et en Polynésie française.
Des microcéphalies et des anomalies du développement cérébral intra-utérin ont également été observées chez des fœtus et des nouveau-nés de mères enceintes pendant la période épidémique.
Il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique ni de vaccin préventif. Le traitement est avant tout symptomatique et repose sur la prise d’antalgiques (comme le paracétamol), et le repos. L’aspirine est à éviter du fait de la coexistence de la dengue dans les zones où circule le virus et du risque de saignement.
Le moustique aedes albopictus (moustique tigre) est présent, notamment en France métropolitaine (dans une vingtaine de départements), et peut théoriquement transmettre le virus Zika si des personnes virémiques sont présentes dans les zones infestées durant la période d’activité des moustiques (de mai à novembre). En dehors de la période d’activité du moustique (de mai à novembre), le risque de transmission est quasi nul.
En Amérique du Nord, le moustique aedes aegypti, largement responsable de la propagation actuelle en Amérique du Sud, n’est courant aux États-Unis qu’en Floride, le long de la côte du Golfe et à Hawaii, bien qu’il ait aussi été vu aussi au nord qu’à Washington lors de température chaude, rapporte le New York Times. Le moustique aedes albopictus, également présent, se rend aussi loin au nord qu’à New York et Chicago.

Voyez aussi ces cartes de la distribution mondiale prévue des moustiques propagateurs établies par des chercheurs.
La prévention individuelle repose sur la protection contre les piqûres. Il est recommandé, selon l’Inpes :
de porter dans la journée (et en particulier en début et fin de journée, périodes d’intense activité du moustique vecteur) des vêtements amples et longs couvrant également les bras et les jambes jusqu’aux chevilles,
d’utiliser de préférence des vêtements imprégnés avec un produit insecticide spécial pour tissu, dans les zones de prolifération intense des moustiques ou en cas de contre-indication aux répulsifs ou insectifuges (nouveau-nés, nourrisson jusqu’à trois mois),
d’utiliser des répulsifs sur les zones découvertes de la peau. Des précautions sont à respecter chez la femme enceinte et l’enfant (prendre avis auprès de son médecin ou d’un pharmacien),
d’utiliser des moustiquaires, des diffuseurs électriques à l’intérieur des maisons et des « bandeaux collants » imprégnés d’insecticide fixés au plafond des pièces de l’habitat.
Il est recommandé aux femmes enceintes se rendant dans les pays touchés de se protéger par tous les moyens disponibles contre les piqûres de moustiques et tout particulièrement au cours des deux premiers trimestres de la grossesse. Il leur est fortement recommandé d’utiliser un produit répulsif adapté en respectant les précautions. Une liste des produits adaptés est disponible sur le site du ministère français de la Santé.
Illustrations : Moustique tigre ; carte de la distribution géographique du virus Zika en janvier 2016. Source : US Centers for Disease Control and Prevention.
Psychomédia avec sources : Inpes, CDC, New York Times, Le Monde, Le Monde.
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