C’est un récit glaçant, illustration de l’extrême violence du crime commis sur Rehia, 36 ans, qu’a fait ce matin, le médecin légiste à la barre de la cour d’assises de Papeete. De nombreuses fractures sur toute la partie droite du visage, de la tête au cou, causées par de multiples coups de pied et de coups de poing. Deux dents fracturées. Le biceps et l’artère fémorale droite sectionnés par un couteau causant des plaies entre 2 et 11 cm de profondeur. Cette dernière blessure causera sa mort, la victime succombera à une hémorragie crânienne. Une description très lourde à entendre pour les proches, qui ont déjà pardonné.
J’ai fait le deuil de mon neveu, il y a deux ans maintenant. Là où il est, il est en paix. J’avais de la peine pour l’accusé. Par rapport à ce qu’il a fait, c’est vrai que c’était un acte très violent. Il est arrivé ce qui est arrivé, c’est vrai que c’était un acte très violent, mais je ne peux que le pardonner.

La victime était capitaine de thonier. Une passion héritée de son père, décédé 13 ans avant lui. Trois semaines avant sa mort, il avait été choisi pour commander le nouveau navire de la société de pêche pour laquelle il travaillait. Il avait une fille, âgée aujourd’hui de 12 ans. Véritable « modèle et un soutien infaillible » pour son frère cadet, il était surnommé Nounours par sa famille et ses amis.  
C’est le décès d’un gars bien. Le frère s’est exprimé mais également un autre collègue de travail qui a indiqué que tout capitaine de thonier qu’il était, il se faisait respecter par sa stature, par son autorité naturelle, sans jamais hausser la voix, jamais avoir un mot plus haut que l’autre, jamais dénigrer son personnel. Et sur le plan familial, c’était apparemment quelqu’un d’exemplaire. Je n’ai pas eu le plaisir de le connaître mais en tout cas, tout dans le dossier converge vers cela. Du point de vue de mon client, c’est un désastre, puisque finalement, c’était sa seule famille, c’était une famille de deux enfants adoptés. Lui aujourd’hui n’a plus personne et il est en détresse.

Le corps de Rehia a été retrouvé dans la salle de bain, en position fœtale. Au même endroit où son père, 13 ans plus tôt, avait perdu la vie.
Depuis le box des accusés, Vaetua, l’accusé, écoute attentivement, mais ne semble ressentir aucun remord, ni regret. Durant son audition par la cour d’assises, il dit ne pas penser que Rehia allait perdre la vie, car « il n’y avait pas beaucoup, beaucoup de coups, mais c’était très fort. »
Je ne sais pas s’il était totalement indifférent, c’est juste qu’il n’y a pas tellement de points à contester par rapport au rapport du médecin légiste. C’était factuel, c’est comme ça que ça s’est passé. […] Notre plaidoirie se focalisera sur l’absence de préméditation parce que c’est ça qui fait la différence entre un assassinat et un meurtre.

Ce matin du 18 juillet 2020, l’ex-conjointe de l’accusé a aussi subi des coups violents. C’est le visage tuméfié et le bras fracturé qu’elle est amenée aux urgences par Vaetua, lui-même, à pied, depuis le domicile de la victime au complexe OPT, jusqu’au centre hospitalier de Taaone, soit plus d’un kilomètre.
Le procès qui a débuté hier, se poursuit demain, jeudi, avec les réquisitions de l’avocat général. L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour assassinat, violation de domicile et violences conjugales. 
Le verdict sera aussi rendu jeudi. 
 
 
 
Assassinat de Pirae : un crime très violent devant la cour d'assises
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