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Découvrir les splendeurs de la côte dalmate dans la luxueuse simplicité d’un palais historique, voilà qui change du confort spartiate de certaines croisières. Cap sur l’élégance et le raffinement, de l’île de Korcula à Dubrovnik.
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Corfou noire “.” border=”0″ /> Au loin, les eaux cristallines de Korcula, ourlées de maquis et de forêts sombres. Les Grecs la baptisèrent ” la Corfou noire “. Suspendue au-dessus du vide, la terrasse de l’hôtel Lesic Dimitri, à Korcula, a de faux airs de moucharabieh. Lujo Lozica sculpte toujours en plein air dans son jardin, face à Korcula. À Korcula. Idéale pour un petit déjeuner, la terrasse en pierre. La pâtisserie Cukarin à Korcula, réputée pour ses douceurs aux amandes. La ville de Dubrovnik, admirablement restaurée par l’Union européenne et l’Unesco, a retrouvé son rayonnement et sa beauté légendaires. Un bateau s’éloigne de Dubrovnik et croise une myriade d’îles jalonnées de cyprès, de palmiers et de charmants villages. L’église baroque Saint-Blaise, en hommage au patron de Dubrovnik, surplombe la place de la Loggia. 1 940 mètres de murailles protègent la vieille ville de Dubrovnik. Un chemin de ronde permet d’en faire le tour avec une vue imprenable sur l’Adriatique. 1 940 mètres de murailles protègent la vieille ville de Dubrovnik. Un chemin de ronde permet d’en faire le tour avec une vue imprenable sur l’Adriatique. L’église Saint-Sauveur, le monastère franciscain et une partie de la grande fontaine d’Onofrio Construit au XVIIe siècle, magnifiquement rénové, c’est l’escale de charme de Dubrovnik. Gil’s, le seul restaurant lounge trendy du centre de Dubrovnik
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Couverte de vergers, la plus grande presqu’île de Dalmatie Peljesac s’étire au point de quasiment toucher l’île de Korcula. Trente minutes de ferry plus tard, la vieille ville éponyme se dessine dans une lumière de miel à l’heure de la sieste. Les chats somnolent dans les ruelles ombreuses, tout comme les petits vendeurs du marché estival (chapeaux de paille, sandales, articles de plage…) installés au pied de l’escalier de la porte de la Terre, voie royale pour pénétrer cette cité mythique, dont la beauté suscita, au cours des siècles, la convoitise des Grecs, des Slaves, des Vénitiens, des Turcs, des Génois et des rois croates.
Tout près de là, un extraordinaire boutique-hôtel, le Lesic Dimitri, ancien palais épiscopal du XVIIIe siècle, laissé à l’abandon durant cent ans, vient d’être ressuscité par ses propriétaires britannico-croates (la famille Unsworth). Leur ami l’architecte thaï Attayut Piravinich s’est appuyé sur l’histoire locale afin de lui redonner une âme : «Pour le Lesic Dimitri, je me suis inspiré du plus noble et du plus illustre des voyages de Marco Polo (une légende affirme que l’explorateur serait né non pas à Venise mais bien à Korcula, alors sous dominaion vénitienne) : la route de la soie. Le bâtiment principal étant sur cinq niveaux, les appartements reprennent chacun un des thèmes de ses escales : Korcula, Venise, le Moyen-Orient, l’Inde, la Chine.» Dans cette superbe bâtisse labyrinthique en pierres blondes, restaurée dans les règles de l’art sous le regard vigilant des Monuments nationaux, les six «résidences» (entre suites et appartements) évoquent un univers contemporain où chaque contrée serait poétiquement suggérée et non illustrée. Korcula Residence, la plus spacieuse 4 chambres s’étend sur 162 mètres carrés, Venice comprend 3 chambres, China et India en ont 2, Arabia aux allures de tente orientale est un open space idéal pour un couple, tout comme Ceylon, deux fois moins grande mais logée dans les vestiges médiévaux du palais. Toutes stimulent le rêve et l’imagination. Jardin secret, terrasse conçue comme une volière suspendue, panneaux de bois ou de métal ajourés reprenant les motifs artistiques (rosace ou corniche…) de la cathédrale Saint- Marc, érigée en pierres de Korcula au XVe siècle. Il n’y a ni piscine ni parc, mais le restaurant et le spa ont ouvert dans deux bâtiments voisins.
Nous sommes en plein coeur de la ville historique, dédale de ruelles dallées de marbre et d’édifices de styles gothique et Renaissance. Une artère centrale, barrée de venelles en arêtes de poisson, sépare la cité en deux. Toutes convergent vers la mer. Les ruelles occidentales sont droites pour que s’engouffre la brise du maestrale, tandis que les orientales sont courbes afin de barrer la route à la bora, vent glacial du nord-est. Sur le balcon de China, l’une des six suites, ricochent éclats de voix et notes de musique échappés de la demeure voisine. «Ce ne sont pas des disputes, mais de simples discussions, car ici on a le verbe haut», s’amuse Toni Lozica, le manager de l’hôtel, un Golgothe adepte de la moreska, la célèbre danse folklorique des sabres. Du linge pend aux fenêtres, des mamies font la causette sur le seuil de leur porte : l’influence italienne reste bien vivace! De la terrasse ombragée, entre un toit et un clocher, se profile la mer d’un bleu intense. Au petit matin, les clients dévalent la ruelle pour se baigner dans ses eaux limpides.
Pour ceux qui préfèrent les plages, mieux vaut se rendre sur la côte sud, dentelée de petites criques, ou louer un bateau à la journée (voire réserver Vipera, le voilier de l’hôtel) et profiter des myriades d’îlots voisins, à l’instar de Madonna et consorts qui, paraît-il, croisent l’été au large. Coiffée de pins d’Alep, de cyprès, de citronniers, d’orangers, de palmiers, de chênes, d’oliviers, de tapis de fleurs des champs multicolores et de plantes aromatiques, Korcula se découvre comme un jardin d’Eden. S’ensuivent une halte oenologique du côté de Sveti Ivan pour goûter sous la tonnelle le petit vin blanc de Grk (prononciation hasardeuse, entre «grik» et «grek» !), un cépage cultivé autour de Lumbarda ; un chapelet d’étapes à la découverte des cent cinquante chapelles, monastères franciscains et églises baroques de l’île (le monastère et l’église Saint-Nicolas sont ornés de peintures dalmates et vénitiennes) ; un saut de puce sur l’île de Badija pour visiter l’atelier du fameux sculpteur croate Lujo Lozica.
Puis, retour à la ville de Korcula, pour découvrir le «trésor abbatial» et sa collection d’arts vénitien et dalmate conservés dans l’ancien palais épiscopal adjacent à la cathédrale, les Tintoret et l’église de Tous-les-Saints, flâner dans les ruelles et prendre un verre au bar Massimo, perché au sommet d’une tourelle. Pour y accéder, il ne faut pas avoir le vertige. Une fois la dernière marche de l’échelle gravie, la terrasse sur le toit dévoile le plus beau point de vue de la ville. Autre palais, autre histoire…
À Dubrovnik, le Pucic Palace, «palais» Renaissance, construit au XVIIe siècle au coeur de la cité médiévale, fut jadis la demeure d’un aristocrate fortuné. Dressé tel un théâtre baroque sur le square Gundulic, nom donné en hommage au poète et dramaturge Ivan Gundulic, le Pucic Palace, petit 5 étoiles de dix-sept chambres et deux suites décorées de mosaïques italiennes s’avère le point de chute idéal pour s’imprégner de l’atmosphère éminemment culturelle, voire muséale, de l’ancienne Raguse.
Sanglés dans un corset de murailles fortifiées, sublimes remparts ponctués de quatre forteresses qui la protègent et l’étouffent, ses nombreux palais, musées, églises, monastère, cathédrale, fontaines ont fait l’objet d’une restauration méticuleuse afin de faire oublier son passé de ville martyre. De bonne heure, on prend le temps à la terrasse du Café Royal au rez-de-chaussée de l’hôtel le restaurant Defne, sur le patio, n’étant ouvert que pour dîner.
Tous les matins, se tient sur la place un marché artisanal où les producteurs du cru viennent vendre leurs spécialités : oranges confites, essence de lavande, amandes… plus prisées des touristes que des locaux. On relit, songeur, les pages d’exquises plumes voyageuses d’un autre siècle, Marguerite Yourcenar, Lawrence Durrell, ou Paul Morand. Ce dernier aimait se baigner sur l’île voisine de Lokrum : «sa piscine naturelle», bordée d’un luxuriant jardin.
De retour au vieux port, il faut franchir la muraille par la porte Ploce, en direction des plages de Banje (où le Pucic Palace possède une concession) et de Sveti Jakov, afin de visiter le musée d’Art moderne et les galeries contemporaines. «Ceux qui cherchent le paradis sur terre doivent venir à Dubrovnik», confiait déjà George Bernard Shaw. Si c’est encore bien le cas, nous leur conseillons tout de même d’éviter les «heures de pointe» touristiques!
Office national croate de tourisme (01.45.00.99.55 ; www.ot-croatie.com), 48, avenue Victor-Hugo, 75116 Paris.
Comment y aller ?
Réserver un vol Paris-Dubrovnik sur Croatia Airlines (01.48.16.40.00 ; www.croatiaairlines.com). Deux rotations hebdomadaires directes, les vendredis et dimanches. Vols aller-retour à partir de 253 euros. Puis louer une voiture avec GPS à l’aéroport de Dubrovnik, direction Korcula par la péninsule de Peljesac. L’avion atterrit à 11 h 35. Prévoir une arrivée à Korcula vers 15 h.
Dormir
Lesic Dimitri (00.385.20.715.560 ; www.lesicdimitri. com), de 195 euros pour la Ceylon (2 personnes) à 690 euros pour la Korcula (8 personnes maximum) en moyenne saison, et de 295 euros à 995 euros pour ces deux mêmes suites en juillet et août.
Pucic Palace (00.385.20.326.222 ; www.thepucicpalace.com). Compter de 295 à 320 euros pour une chambre single, et de 455 à 515 euros pour une chambre double deluxe. Promotions sur le site à partir de 185 euros.
Se restaurer
À Korcula : Pour prendre un verre, Bar Massimo (71.88.78). Pour se sustenter : deux restaurants de connaisseurs. Le premier, tenu par des pêcheurs, se situe dans la vieille ville, Konoba Marinero (71.11.70). Pêche du jour cuisinée simplement, juste comme il faut, ou selon les recettes dalmates traditionnelles. Le second, totalement excentré et au décor sans intérêt, Maslina (71.17.20), propose une table croate simple, délicieuse et bon marché (on déjeune copieusement pour 10 euros). Le poulpe grillé est à se damner !
À Dubrovnik : « le » restaurant chic et trendy des remparts, Gil’s Cuisine Pop Lounge (32.22.22 ; www.gilsdubrovnik.com). Cuisine raffinée, vue sublime, décor design, ambiance glamour, service souriant… il a tout bon ! 70 euros par personne.
Rapporter
Dans le genre traditionnel, des pâtisseries croates de Korcula, spécialités de la maison Cukarin (71.10.55), comme le Marko Polo, petite « bombe » de chocolat qui rappelle la bataille navale durant laquelle le héros fut capturé, et l’Amaretto, aux amandes et écorces d’agrumes. Dans le style fashion, des pièces de Hippy Garden et de Nebo, deux stylistes croates, en vente à la Croatian Designers Room (41.22.99) à Dubrovnik.
Notre coup de coeur
Le restaurant familial Mate (71.71.09 ; www.konobamate.hr) à Korcula : pour les succulentes spécialités saisonnières (omelette aux asperges bio du jardin, salades d’herbes sauvages cueillies par la fille de la maison, pâtes fraîches au fenouil…). Tout est frais, goûteux et « fait maison », même le jambon un délice ! : 20 euros le repas.
Le bémol
L’absence d’hôtels de charme à prix doux à Korcula. On passe du « pas terrible pas très cher » au « très beau très cher » sans intermédiaires.
Lire
Guides : Croatie, de Lonely Planet ; Croatie, Guide Voir ; et Un grand week-end à Dubrovnik, Hachette Editions.
Littérature : La Martre et le Léopard. Carnets d’un voyage en Croatie, de Jean- Marie Laclavetine, Gallimard (publié le 23 avril dernier dans leur nouvelle collection intitulée « Le Sentiment géographique »). Nouvelles orientales, de Marguerite Yourcenar, Gallimard. Le Goût de la Croatie, des extraits de textes de Jules Verne à Agatha Christie, en passant par Nerval et Larbaud, aux Editions du Mercure de France.
Calendrier
Le 1er juillet : Festival des jeux de chevalerie à Korcula.
Du 10 juillet au 25 août : le Festival d’été de Dubrovnik est l’événement culturel majeur du pays. Les plus beaux monuments servent de cadre exceptionnel à une succession de concerts et de représentations théâtrales.
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Croatie : Dormir dans un Palais, de Dubrovnik à Korcula
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