Ils sont six jeunes hommes, dont deux sont encore étudiants. Ils représentent la Nupes (3), le RN (2) et la majorité présidentielle (1). Et aucun ne débute vraiment en politique…
Par Rédaction Start
48,5 ans. C'est la moyenne d'âge de la nouvelle Assemblée nationale, qui siégera à partir du mercredi 28 juin, suite aux élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Parmi les 577 élus, 150 ont moins de 40 ans, et certains sont encore plus jeunes. certains sont très jeunes. Le benjamin du palais Bourbon est Tematai Le Gayic (Nupes), 21 ans, élu en Polynésie. Il bat le record du plus jeune député de la Ve République, jusqu'alors détenu par Marion Maréchal, la nièce de Marine Le Pen, élue en 2012 sous l'étiquette Front National dans le Vaucluse, à 22 ans.
Cet étudiant en M1 à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) a battu d'une courte tête la candidate de la majorité présidentielle Nicole Bouteau avec 50,88 % des suffrages exprimés, devenant ainsi le plus jeune député de l'histoire.
Né en 2000 à Papeete, il a grandi à Tubuai, une île de l'archipel des Australes, puis à Tahiti. Il a obtenu une double licence en sciences politiques et en histoire à l'université Paris 8 Vincennes-Saint Denis, avant d'intégrer un master de l'EHESS, suspendu pour mener campagne en Polynésie.
L'accession à la pleine souveraineté de la Polynésie française constitue le socle de son engagement politique. Il souhaite aussi protéger l'emploi local, et défend une citoyenneté maohi. Il milite aussi pour l'adaptation des études supérieures aux réalités polynésiennes et pour la protection de l'environnement. Excellent orateur en français comme en tahitien, il a plusieurs fois été primé lors de concours de déclamation et de danse tahitienne. Il a également dirigé un groupe de chant traditionnel.
Une publication partagée par Les Echos START (@lesechosstart)
Plus âgé de quelques mois que son confrère Tematai Le Gayic, le candidat insoumis pour la Nupes a devancé sur le fil Laurent Saint-Martin (Ensemble !) dans la 3e circonscription du Val-de-Marne (avec 51,98 % des suffrages).
Etudiant en deuxième année de droit à Paris Panthéon Assas, Louis Boyard s'est fait connaître par son syndicalisme lycéen, dénonçant entre autres la présence d'amiante dans son lycée à Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) et en luttant contre le système Parcoursup. Il a présidé pendant plus d'un an l'Union nationale des lycéens (UNL). Son engagement lycéen, notamment pendant la crise de la Covid-19, lui a aussi valu d'être repéré par les médias : il a été chroniqueur « pendant plusieurs mois » dans des émissions grand public telles que « Touche pas à mon poste ! » (C8) ou encore « Les Grandes Gueules » (RMC).
Engagé dans le mouvement des « gilets jaunes », il a été « blessé au pied par un tir LBD » des forces de l'ordre lors de l'acte 12 du mouvement à Paris, raconte-t-il à l'AFP. Né en Vendée à Fontenay-le-Comte, ce fils de cheminot, veut « porter des questions d'éducation, de jeunesse et d'écologie » à l'Assemblée. Dans sa circonscription, il prévoit « des réunions tous les quatre mois avec les habitants de chaque ville ».
C'est le 3e plus jeune député élu en France. Originaire de Bourbourg, près de Dunkerque, dans les Hauts-de-France, Pierrick Berteloot est désormais député de la 15e circonscription du Nord avec 54,09 % des voix. Il n'y vit pas mais il a « des attaches familiales », comme le révèle L'indicateur des Flandres.
Elève au lycée maritime de Boulogne-sur-Mer, il a un BTS Pêche gestion de l'environnement Marin. Comme il l'a annoncé au journal local, il va quitter son CDI qu'il occupe depuis cinq ans en tant qu'« aide toute catégorie » et « matelot » sur les bateaux de la compagnie DFDS entre la France et l'Angleterre pour se « consacrer à son mandat d'élu à plein-temps. »
Sur terre, il a entamé sa carrière politique en parallèle, depuis deux ans. Il siège dans l'opposition du conseil municipal de sa ville depuis 2020. L'année d'après, il est élu conseiller régional sur la liste RN de Sébastien Chenu. Résultat, le maire lui retire ses pouvoirs délégués (cérémonies patriotiques, militaires et des cimetières) à la suite de son ralliement au parti de Marine Le Pen. « J'ai rejoint le RN pour le parti qu'il est aujourd'hui, pas pour le parti qu'il était hier, pour les idées de Marine Le Pen », peut-on lire toujours dans l'hebdomadaire flamand.
À tout juste 25 ans, l'adjoint au maire de Versailles, chargé de la jeunesse, est élu député de la 1re circonscription des Yvelines avec 63,31 % des voix face à Sébastien Ramage (Nupes). Il se revendique de centre droit, et s'est présenté sous la bannière du parti Agir au sein de la majorité présidentielle. Militant politique depuis l'adolescence, ce versaillais depuis ses 7 ans est né à Londres d'un père britannique et d'une mère française, indique Le Parisien.
Il est le premier de sa famille à s'engager en politique. « Dès mon plus jeune âge, je me suis engagé dans beaucoup d'associations, notamment le Rugby club de Versailles, explique-t-il au quotidien. En grandissant, je me suis rendu compte que m'engager pour ma ville me passionnait. » Il apprend ensuite concrètement le métier auprès de Franck Riester, alors député (LR) comme stagiaire puis, en 2017, collaborateur parlementaire. En 2020, il obtient un double master à Sciences-po Paris et à la London School of Economics (LSE, en Angleterre).
Pendant ses études, il effectue plusieurs stages à l'étranger : à Dubaï chez dans une filiale de Veolia ; au Maroc dans le conseil en stratégie (Valyans Consulting), et en Côte d'Ivoire dans l'industrie chez Colas. A son retour, il décroche son premier CDI début 2021 auprès du directeur des stratégies d'Enedis. Il reste six mois avant d'atterrir à Bercy. « La 2e chance de ma vie, c'est que je suis devenu la plume de Bruno Le Maire, je travaillais à son cabinet et j'écrivais tous ses discours », indique-t-il au Parisien. Un autre parrain politique qui a été déterminant dans son accession à l'Hémicycle.
Le jeune homme, qui a commencé à militer au syndicat étudiant Unef en parallèle de ses études de sociologie, a aussi travaillé pour le journal Fakir du député Insoumis de la Somme François Ruffin. En août 2020, il est devenu l'assistant parlementaire de celui-ci.
« Un élu qui se paye au Smic et qui arrive à faire entendre la colère des gens, forcément ça me parle. Il (François Ruffin) est élu d'une zone rurale, urbaine, pavillonnaire. Cela ressemblait à ce que j'ai connu. Je me retrouvais beaucoup dans sa manière d'incarner la politique. J'ai rédigé une lettre de motivation, un CV et il m'a pris comme assistant parlementaire », raconte-t-il.
Damien Maudet compte s'appliquer la même règle en donnant la moitié de son indemnité parlementaire à des causes : « Si je suis élu, ce n'est pas pour m'enrichir. » Ses priorités : défendre le pouvoir d'achat en bloquant les prix, lutter contre les déserts médicaux et reconstruire l'hôpital public.
Militant dès son plus jeune âge, Bryan Masson prend sa carte pour le parti d'extrême droite à 14 ans. À 25 ans, il vient d'être élu député de la 6e circonscription des Alpes-Maritimes avec 51,35 % des voix face au candidat d'Ensemble ! Jean-Bernard Mion. Né le 21 décembre 1996 à Cagnes-sur-Mer, Bryan Masson est fils d'une aide-soignante.
Après un bac littéraire et deux ans de classe préparatoire littéraire au lycée Masséna de Nice, il obtient une licence d'histoire à la faculté de Nice. Collaborateur d'un groupe d'élus à Antibes après ses études, il occupe depuis deux ans le poste de chef de cabinet du maire RN de Fréjus, David Rachline. Il est également conseiller municipal de Saint-Laurent-du-Var depuis 2020, et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis 2021. Son LinkedIn indique qu'il travaille depuis 2019 comme chargé de recrutement pour Midi Systemes, un cabinet de chasse de tête spécialisé dans l'IT.
TRIBUNE – Et si nous mettions en place des binômes « 1 jeune 1 député » ?
Si chez les moins de 25 ans on ne retrouve que des hommes pour la mandature 2022, parmi la vingtaine de députés âgés entre 26 et 30 ans (inclus), il y a quatre femmes (listées par ordre chronologique) :
Manon Meunier, 26 ans, (3e circonscription Haute-Vienne, Nupes),
Louise Morel, 26 ans (6e circonscription Bas-Rhin, Ensemble !),
Mathilde Hignet, 29 ans (4e circonscription de l'Ille-et-Vilaine, Nupes) et
Marie-Charlotte Garin, 29 ans (3e circonscription du Rhône, Nupes).
Avec les 211 autres femmes élues (tous âges confondus), elles siégeront aux côtés de leurs jeunes homologues masculins âgés entre 26 et 30 ans (listés par ordre chronologique) :
Pierre Cazeneuve, 27 ans (7e circonscription Hauts-de-Seine, Ensemble !),
Alexandre Loubet, 27 ans (7e circonscription Moselle, RN),
Jordan Guitton, 27 ans, (1re circonscription Aube, RN),
Inaki Echaniz, 28 ans (4e circonscription Pyrénées-Atlantiques, Nupes),
Quentin Bataillon, 28 ans (1re circonscription Loire? Esemble !),
Julien Rancoule, 28 ans (3e circonscription Aude, RN),
David Guiraud, 29 ans (8e circonscription, Nord Nupes),
David Amiel, 29 ans (13e circonscription Paris, Ensemble !),
Antoine Vermorel-Marques, 29 ans (5e circonscription Loire, RN),
Victor Habert-Dassault, 29 ans (1re circonscription Oise, LR),
Jorys Bovet, 29 ans (2e circonscription Allier, RN),
Hadrien Clouet, 30 ans (1re circonscription Haute-Garonne, Nupes),
Arthur Delaporte, 30 ans (2e circonscription Calvados, Nupes),
Philippe Brun, 30 ans (4e circonscription Eure, Nupes),
Alexis Izard, 30 ans (3e circonscription Essonne, Nupes),
Antoine Armand, 30 ans (2e circonscription Haute-Savoie, Nupes).
Rédaction START (avec AFP)
Pratique
Services
Le Groupe
Tous droits réservés – Les Echos Start 2022

source

Étiqueté dans :

,